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EAN : 9782207109991
352 pages
Denoël (27/05/2011)
3.36/5   493 notes
Résumé :
L’inspecteur principal Jalmari Jyllänketo, la quarantaine sportive, est envoyé par la Sécurité nationale finlandaise dans l’ouest de la Laponie pour y enquêter sur un ancien kolkhoze reconverti en une florissante exploitation agricole spécialisée dans la culture biologique d’herbes aromatiques, de sapins de Noël et de champignons, et objet des plus folles rumeurs.

L’inspecteur, promu contrôleur du ministère de l’Agriculture pour l’occasion, découvre p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 493 notes
Un matin, les navetteurs de la gare où je prends mon train chaque jour pour aller travailler dans la capitale, ont découvert un petit présentoir. Il s'agit du projet « le livre voyageur », un projet de lecture à long terme dérivé du bookcrossing, un principe d'échange et de partage de livres. En collaboration avec la bibliothèque communale et différents partenaires, il permet aux personnes vivant dans l'entité d'acquérir une plus grande facilité d'accès à la lecture et d'offrir une seconde vie à de nombreux livres. Elle permet aussi le partage des livres et de coups de coeur des lecteurs, un échange littéraire à travers toute la commune. Chacun peut prendre librement un livre sur l'un des présentoirs. Après avoir lu l'ouvrage, cette personne devra le redéposer sur un des présentoirs ou en déposer un autre à la place. Tout lecteur pourra laisser un avis dans le livre. le suivi, quant au contenu et au renouvellement, sera assuré par la bibliothèque de façon régulière. Quel bonheur ! Elle est pas belle la vie ?
J'ai emprunté un petit livre, "Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison", amusée par l'énoncé du titre et la photo de couverture : un kabouter (nain en néerlandais, deuxième langue du pays). Arto Paasilinna, son auteur est finlandais. Je me suis sentie prête à affronter les noms propres imprononçables, avide de découvrir un nouvel auteur scandinave.
Belle surprise ! Je ne me suis pas ennuyée un seul instant. J'ai été invitée à suivre une histoire extravagante, un conte romantique et poétique, une fiction plaisante, truculente même quoique remplie d'ironie. Dans son intrigue, l'auteur mélange une enquête policière, la culture biologique en plein cercle polaire, des kidnappings de délinquants économiques et de bikers purs et durs, la construction d'un aéroport en pleine Laponie, une histoire d'amour et il y a largement de quoi continuer à énumérer tant la trame est abondante.
Les difficultés du roman sont liées à sa vraisemblance car ça manque franchement de réalisme : certains événements sont kafkaïens et frôlent l'excès caricatural. Mais il ne manque pas d'atouts comme la réflexion originale sur la justice et la répression, sur les notions du bien et du mal et d'autres sujets d'actualité comme la culture biologique, le manque d'enthousiasme à suivre les directives de l'Union européenne.
Une belle découverte, donc!
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Et bien, si le Potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison n'est pas le meilleur roman d'Arto Paasilinna, je vais courir me procurer les autres! Je n'avais rien lu de cet auteur et avais acheté ce livre au hasard, séduite par le titre et aussi par la loufoque photo de couverture – prise au piège par le marketing ! J'ai vraiment beaucoup aimé. L'intrigue originale m'a séduite par son grain de folie et la réflexion intéressante qu'elle apporte sur les différentes façons de percevoir la justice. Skinheads ou grands patrons véreux sont kidnappés et envoyés, non au charbon mais aux champignons, dans d' anciennes mines finlandaises converties en exploitation agricole biologique, et se retrouvent condamnés à faire taire leur orgueil et à mettre leur agressivité ou leur superbe au service de la production de nourriture bio. La frontière entre la légalité et le non-respect de la loi est évanescente, personnifiée par l'attachant personnage principal , Jalmari Jyllänketo, tout ensemble vrai inspecteur principal de la Sécurité nationale finlandaise et faux contrôleur bio, qui passera sans presque aucun remords (peut-être un peu trop facilement d'ailleurs à mon avis) de l'amour pour la loi établie et reconnue à l'attrait pour celle, très discutable mais dangereusement séduisante, qu'a instauré Ilona Kärmeskallio, la patronne de l'Etang aux Rennes et que suivent sans sourciller tous ses habitants. J'aurais aimé en savoir plus d'ailleurs sur le passé de cette dernière, sur les raisons qui l'ont poussée à mettre en place un véritable camp de travail à des centaines de mètres sous terre. A l'Etang aux Rennes, on rencontre différents exemplaires du genre humain et tous sont dépeints dans leur duplicité - une caractéristique humaine plus qu'humaine? semble nous dire l'auteur. On trouve l'inspecteur censé faire appliquer la loi et qui se retrouve dans l'illégalité; la patronne, endurcie par des années de souffrance et de soumission à un homme violent, qui contourne la loi voire la détourne complètement, la réécrit et devient à son tour tortionnaire ; la jeune fille tout à la fois candide et romantique, mais qui ne semble pas choquée par cette étrange justice (quoique…) ; l'aviateur macho au passé incertain qui est chargé de kidnapper les « méchants » mais dont on pense plus d'une fois qu'il mériterait lui aussi d'aller faire un petit séjour au fond de la mine ; la vieille femme, acariâtre et revêche reconvertie en professeur de savolais haute en couleurs et presque sympathique; l'homme politique au passé trouble; l'homme d'église qui prêche en ces termes : « (…) on peut barrer la route aux âmes égarées et les remettre dans le droit chemin ! le vice doit être froidement pourchassé et enfermé dans les cavernes de l'enfer ! »(page 51) et d'autres encore. Bref, tout ce beau monde s'est mis en tête de faire justice soi-même et le pire est que cette idée à la légitimité douteuse vous emporte tout de même, laissant chacun face à sa conscience. En somme, un questionnement humoristique mais néanmoins profond sur notre statut d'Hommes civilisés ! Allez, je cours en librairie !
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Suite à des rumeurs relatives à des disparitions inexpliquées dans l'ouest de la Laponie, l'inspecteur principal de la Sécurité nationale finlandaise Jalmari Jyllänketo est envoyé pour faire une enquête, et pour garder son "incognito" il se fait passer pour un contrôleur d'agriculture BIO ! Il va découvrir à la place d'un ancien kolkhoze : une exploitation florissante qui cultive des herbes aromatiques, des sapins et diverses variétés de champignons.
Mais il va découvrir comment les dirigeants dont Ilona Kärmeskallio , la patronne, aidée de sa fille Sanna Saarinen pratiquent la justice à l'étang aux Rennes et au lac Sauvage ! En effet, il ne tarde pas, en visitant les anciennes mines de fer de découvrir que ces dernières sont utilisées en centre carcéral pour des malfrats, des skinheads, des politiciens véreux et même des industriels ! Tous font pousser des champignons aux divers étages de la mine et, après une certaine durée d'incarcération sont libérés car ils ont achevé leurs peines .
Le système va plaire à Jalmari car, au fond dans sa profession, le but suprême est bien de mettre à "l'ombre" les malfaisants ! Il va mettre son expérience et ses connaissances de policier pour participer activement et même avec délectation à la chasse aux délinquants ! Il sera aidé par l'aviateur macho : Pekka Kasurinen, par l'agronome et régisseur Juusso Hinha-aapa et même par Emma Oikarinen qui enseigne le savolais !
Bref, Arto Paasillinna nous présente une fable ou une farce déjantée pleine d'humour, de situations gaguesques, de trouvailles saugrenues pour mener avec légèreté une réflexion sur la justice et sa façon originale de la traiter !
L.C thématique d'octobre 2021 : Cap au Nord
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Le héros du Potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison, l'inspecteur principal de la sécurité nationale finlandaise Jalmari Jyllänketo, est envoyé en mission dans un centre de culture biologique, l'« étang aux rennes ». Pour ce faire, il se fait passer pour un contrôleur biologique, stratagème qui lui permettra de découvrir un mode de fonctionnement un peu particulier : vu le prix de la main-d'oeuvre, et pour faire donner son plein rendement à une champignonnière située au fond d'une mine, les responsables du centre font travailler comme esclaves des « malfaiteurs divers » - motards skinhead, malfrats Norvégiens, industriels fortunés - qu'ils séquestrent. Loin d'être choqué par le procédé, l'inspecteur principal va faire prospérer ce système d'exploitation, et ce d'autant plus volontiers qu'il n'est pas insensible au charme de l'horticultrice Sanna Saarinen.

Mon avis : Même si l'auteur nous fait encore une fois voyager dans le Grand Nord ; même si sa réflexion sur la justice et la répression sont a priori intéressantes; même s'il s'agit d'une certaine manière d'une fable excluant tout réalisme, il n'en demeure pas moins que le Potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison n'a pas suscité en moi un très grand intérêt. Car non seulement l'auteur se lance dans des digressions inutiles, le caractère de certains personnages, Ilona en particulier, aurait mérité d'être plus fouillé, la fin aurait pu être exploitée différemment…

Bref au final on est loin de l'éloquence habituelle d'Arto Paasilinna. Ce n'est pas son meilleur cru…

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Poussif en effet ! cette histoire de mines de fer transformées en champignonnières est un gouffre d'ennui. On est loin de la verve habituelle avec laquelle Paasilinna dénonce les travers de notre époque et de son pays, même si quelques lueurs politiques et judiciaires éclairent de longs tunnels noirs, dans lesquels Paasilinna nous mène en chariot. Cela aurait pu être très drôle : punir des gens en leur faisant cultiver des champignons dans l'obscurité, il fallait y penser. Mais ce livre n'a pas bonne mine, vous dis-je ! Vénéneux, le champignon bio ? Pire ! (D'un ennui) mortel....
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critiques presse (4)
Lexpress
07 août 2012
Une comédie où le Scandinave nous sert son remontant favori : cet aquavit hilarant qui nous réchauffe le gosier de livre en livre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaPresse
26 septembre 2011
L'auteur finlandais reprend, avec sa plume délicieusement humoristique, quelques ingrédients déjà bien présents dans son oeuvre.Au fil de rencontres avec une brochette improbable de personnages, un homme vient à se remettre en question et, petit à petit, à s'éloigner de sa mission première. Le tout dans un cadre lapon si cher à Paasilinna, lui-même originaire de cette région.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
20 juillet 2011
Quelque part entre Groucho Marx, pour le loufoque, et Jack London, pour la nature sauvage, le dépaysement est, en tout cas, garanti.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
27 juin 2011
Le roi Arto nous sert son remontant favori : cet aquavit déconnant et détonant qui nous réchauffe le gosier de livre en livre, depuis Le Lièvre de Vatanen.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait là toutes sortes de bandits. Des mafieux italiens, estoniens et russes, des tueurs à gages de tout poil, des usuriers, des tortionnaires bulgares de l'ère stalinienne, des proxénètes ukrainiens, des mercenaires serbes, des violeurs d'enfants belges et néerlandais, des trafiquants d'organes mexicains... et bien sûr tout un tas de spéculateurs et de banquiers finlandais de la pire espèce. On murmurait que l'on attendait aussi un chargement de féministes enragées venues de toute l'Europe. La rumeur se révéla hélas fausse - à moins que les intéressées n'aient été envoyées sarcler les potagers de l'Étang aux Rennes -, car en faire trop en matière de droits de la femme n'est pas un délit. Cette vaine lueur d'espoir accrut encore l'amertume des forçats car même si en temps normal les militantes acharnées de la cause féminine n'éveillaient guère de désirs érotiques, personne n'aurait cette fois craché dessus.
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Généralités. En conclusion, je voudrais souligner qye l'on semble respecter dans le Grand Nord un principe bien établi, et dont la validité a été maintes fois vérifiée en pratique, qui est qu'on ne livre pas publiquement d'informations superflues sur les affaires des gens. Cela vient sans doute de ce que les timides divinités lapones, qui ne savent pas non plus écrire, préfèrent en général se taire et que l'on souhaite éviter que le battement des tambours chamaniques n'atteinge les oreilles de tous les brailleurs imbéciles.
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Jyllänketo regarda le paysage qui s'étendait devant lui. De sombres sapinières arctiques encadraient une immense plaine cultivée. Dans le ciel serein voguaient de légers nuages d'altitude. L'air était saturé du chant ininterrompu de milliers d'oiseaux migrateurs. Juin commençait à peine, mais les champs verdoyaient déjà et le vent était chargé d'effluves parfumés. L'inspecteur principal estima la superficie de l'exploitation à plusieurs centaines d'hectares. À l'orée des noirs sapins, deux tracteurs labouraient la terre, laissant sur leur passage des sillons brun foncé d'où montait de la vapeur. Derrière les machines agricoles, une nuée de travailleurs s'affairaient, sûrement à repiquer des plants.
Jyllänketo s'assit sur le perron du bâtiment principal, sortit son ordinateur portable de sa valise, l'alluma et, quand l'écran s'éclaira, se mit à écrire :
« Turtola, mardi 3 juin.
« Je suis arrivé en Laponie ce matin vers onze heures, après avoir passé la nuit à Oulu. Le temps est sec, la température d'environ dix degrés. L'endroit semble paisible. Les gens sont aux champs pour les travaux de printemps. Je n'ai encore parlé à personne d'ici. »
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Après le déjeuner, Ilona Kärmeskallio distribua à son équipe quelques livres en savolais qu'elle avait commandés à l'avance dans un but pédagogique à la bibliothèque municipale de Turtola, qui les avait fait venir de la médiathèque régionale de Kuopio. Il y avait parmi eux quelques recueils de poèmes de Kalle Väänänen, tels que "Carabistouyes et parlotâjes, " Chë nous-ötes à Peräkorpi" et "Escrèpaje de chignons" ainsi qu'un ou deux ouvrages d'Ernst Lampèn et un florilège de proverbes... La patronne ajouta que tous devraient savoir parler le savolais de manière convaincante avant l'arrivée des dirigeants économiques finlandais. Toute personne en contact avec eux devait s'exprimer en patois... Juuso Hihna-aapa se plaignit d'être trop vieux pour y arriver sans efforts surhumains :
"Crénom de nom, je vous y dis, merde !"
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Belle bâtisse ! L'inspecteur principal de la Sécurité nationale finlandaise Jalmari Jyllänketo laissa courir son regard sur le fier kolkhoze de l'Étang aux Rennes, construit dans les années cinquante dans le canton lapon de Turtola. Le bâtiment principal, haut de deux étages, long de trente mètres et large de près de quinze, était peint en rouge comme toute Maison du Prolétariat. Les cornières et les encadrements de fenêtre étaient blancs, les portes noires.
La construction se dressait sur une petite éminence sablonneuse plantée de grands pins. La cour, à l'arrière, était entourée de plusieurs autres bâtiments, dont de vastes hangars et une rangée de logements de plain-pied, en partie dissimulée par un bosquet. Un peu à l'écart, un chien de chasse à l'ours au pelage noir aboyait furieusement, perché sur le toit de sa niche rouge. Il sauta de son observatoire et fit mine d'attaquer le visiteur, ne s'arrêtant, l'air féroce, que juste avant d'être étranglé par sa laisse.
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