J'avoue que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire car celle-ci est en faite double.
D'un côté, le lecteur rencontre le personnage d'Hector Monteverde, résidant à Mexicio, qui fait appel aux service d'un détective privé, un autre Hector répondant au nom de Belascoarán car il reçoit, depuis quelques temps déjà des messages téléphonique de la part d'un mort : Jésús María Alvarado. Les deux hommes se sont bien connus durant leur vivant puisqu'ils ont été compagnons de cellules durant leur peine de prison, injustifiée d'ailleurs, et jusqu'à ce qu'Alvarado soit assassiné plus de trente ans plus tôt.
De l'autre, nous avons affaire aux zapatistes dont le repère est basé dans l'état de Chipas. L'un d'eux, Elías Contrarios, se distingue lorsque « Le Sup'» fait appel à lui afin qu'il aille enquêter à Mexico sur un certain Morales qui serait l'auteur de nombreuses monstruosités et serait également coupale du meurtre du fameux Jésús María Alvarado pour ne citer que lui.
C'est donc ici que nos deux affaires se rejoignent mais avant d'aller plus loin dans ma critique, il faut d'abord que je vous apporte quelques précisions afin de faciliter votre compréhension. Ce n'est qu'après recherches que j'ai moi-même appris que l'armée zapatiste est un mouvent de gauche basé à Chipas qui se donne pour mission de combattre les injustices commises par les partis de droite et d'extrême-droite et de défendre les droits des populations indigènes habitant au Mexique. Attention, ne vous-méprenez pas, le mot « indigène » n'est absolument pas employé dans un sens péjoratif mais distingue simplement, pour ne citer que, les indiens des mexicains.
Roman assez complexe car il mêle un trop grand nombre de données à mon goût, certaines qui relèvent d'un véritable documentaire et d'autres qui ne sont que pure fiction. L'écriture n'est pas toujours évidente à comprendre en raison du langage parlé et non écrit qu'utilise souvent l'auteur mais je dois tout de même reconnaître quelques qualités à cet ouvrage, à savoir d'une part, qu'il est extrêmement riche en ce qui concerne l'histoire du Mexique, souvent méconnue et que cela m'a poussé à en savoir plus sur cette dernière et, d'autre part, que le lecteur ne s'attend pas du tout à une tournure dans le roman de ce genre là. Je n'en dirais pas plus sinon cela gâcherait tout le plaisir de la découverte mais, si vous êtes motivés et que vous êtes sans arrêt en quête d'instruction, au niveau politco-historique, alors je vous recommande fortement cette lecture. J'avoue que la politique n'étant pas trop mon fort, c'est certainement ce qui justifie la note que j'ai octroyé à ce livre que j'ai également trouvé un peu trop cru par moments. Une lecture qui restera pour moi enrichissante cependant !
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Celui-ci, je ne vous le recommande pas, sauf si vous êtes mexicain ou avez une maitrise en sciences politiques mexicaines. C'est tellement bourré de références à des affaires mexicaines (principalement des scandales liés à de la corruption ou des assassinats, ça a l'air d'un pays sympa quand on est homme politique/journaliste/militant, dites donc) que c'en est incompréhensible pour le lecteur français banal...L'écriture n'étant pas d'un niveau permettant de rattraper cet énorme défaut, j'ai dû lutter pour le finir. Franchement frustrant, donc.
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"Mais le Mal n'est pas une entité, un démon pervers et maléfique, à la recherche de corps à posséder pour en faire des instruments des maux, des crimes, des programmes économiques, des fraudes, des camps de concentration, des guerres de religion, des lois, des procès, des fours crématoires, des chaînes de télévision. Non, le Mal est une relation, une façon de se positionner face à l'autre. Se transformer volontairement en bourreau. Et transformer l'autre en victime."
"_Tu vois, il y a comme de la haine contre ce qui est différent. Et cette haine, ce n'est pas seulement que tu es mal considéré, qu'on se moque de toi, qu'on fait des plaisanteries sur toi ou qu'on t'humilie et qu'on t'insulte. C'est quelque chose qui peut aller jusqu'au meurtre. [...], ils nous tuent juste parce que notre différence les rend fous. Et en plus, rien que parce que nous sommes ce que nous sommes, dès qu'il se passe quelque chose, nous sommes les premières ou les premiers qu'on soupçonne parce qu'ils pensent que notre différence n'est pas naturelle, que c'est une perversion, quelque chose de mal."
"Et j'ai eu peur. Très peur. Pas la peur de l'inconnu. Non, c'était plus rationnel. Peur du connu. Peur de la longue suite de défaites historiques. Peur de l'habitude et de la résignation que provoque en nous une opération où nous apparaissons toujours dans la colonne des soustractions et des divisions, jamais dans celle des additions et des multiplications."
"De toute façon, je ne sais pas vous, mais moi j'en ai marre de ces polars où tous les personnages sont super intelligents et cultivés, et où le seul imbécile c'est le lecteur."
Lorsqu'il y a crime, il faut chercher le coupable en haut, pas en bas. Le système, c'est le Mal, et les Méchants sont ceux qui sont au service du système. Mais le Mal n'est pas une entité, un démon pervers et maléfique à la recherche de corps à posséder pour en faire des instruments des maux, des crimes, des programmes économiques, des fraudes, des camps de concentration, des guerres de religion, des lois, des procès, des fours crématoires, des chaines de télévision. Non, le Mal est une relation, une façon de se positionner face à l'autre. C'est aussi un choix. Le Mal c'est de choisir le Mal. Choisir d'être le méchant face à l'autre. Se transformer volontairement en bourreau. Et transformer l'autre en victime.
Paco Ignacio Taïbo II raconte ses origines, sa vie familiale ainsi que ce qui l'a mené au Mexique.