En voyant que cet ouvrage avait été écrit par l'auteur d'«
Autobiographie d'une courgette » (que je vous invite à lire ou à voir la jolie adaptation), j'ai voulu plonger au plus vite dans cette nouvelle publication. Il faut avouer que la couverture est magnifique me faisait songer au style de Benjamin, un illustrateur utilisant également beaucoup de couleurs et dont je suis particulièrement admiratrice. Aline Zalko a de l'or au bout des doigts : ses dessins sont tout simplement magiques, colorés et envoûtants ! C'est un véritable plaisir des yeux ! D'ailleurs, il y a énormément d'illustrations dans ce petit roman, que ce soit des pages complètes ou des éléments glissés de-ci de-là. Cela donne une impression d'arc-en-ciel tout au long de la lecture. «
Inventer les couleurs » est tout simplement sublime !
Malheureusement, le texte n'a pas été à la hauteur du visuel. J'ai d'abord trouvé qu'il n'y avait pas réellement d'intrigue. C'est très calme. On narre surtout le quotidien d'Hyppolite, un petit garçon qui adore dessiner et qui fait des bêtises avec ses camarades à l'école. Il vit seul avec son père qui, suite au départ de sa femme, a sombré dans la dépression, l'alcoolisme et le tabagisme. L'enfant est son seul rayon de soleil qui semble le raccrocher à la vie… D'autres thématiques sont évoquées comme la violence conjugale, la prostitution ou encore le racisme. Il y a un décalage très intéressant entre la dureté des sujets abordés, l'innocence d'Hyppolite et la douceur des dessins néanmoins, j'ai eu l'impression de redite. C'était déjà le procédé utilisé dans «
Autobiographie d'une courgette ». Or, j'aurais souhaité que
Gilles Paris se renouvelle un peu… de plus, j'ai été frustrée par le dénouement. J'ai eu un sentiment d'inachevé. Cette histoire m'a paru être une mise en bouche ou le prélude d'un roman qui aurait pu être davantage développé. C'est bien trop bref ! On en voudrait encore…
L'art, et plus particulièrement le dessin, est un élément important dans le récit. Il permet au jeune narrateur ainsi qu'à son père de s'évader et de fuir le réel où tout est gris, sans saveur, difficile et déprimant… C'est une métaphore très poétique, délicate et bien pensée. D'ailleurs, malgré la situation, elle apporte une touche d'espoir dans les dernières pages. Les émotions sont donc assez présentes et il y a beaucoup de sujets percutants toutefois, j'ai regretté la brièveté du texte. Cela a trop joué sur mon impression générale. Je suis donc plutôt déçue malgré les illustrations d'une grande finesse et les messages pertinents de ce bel écrit, plutôt à la destination d'un public de CM2 qu'à des 6e/5e.
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