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EAN : 9782825128473
L'Age d'Homme (19/02/1990)
3/5   2 notes
Résumé :

Dans un futur immédiat qui est déjà aujourd'hui, la drogue, infiltrant massivement la civilisation urbaine, est devenue un contre-pouvoir. Les autorités décident de faire la part du feu, de rafler et parquer tous les drogués dans un camp retranché à l'envers, dans un moderne Lazaret pour nouveaux pestiférés. Le quartier de la Défense, à l'ouest de Paris, est confié aux parias, afin qu'ils s'y administrent eux-mêmes, selon le principe de l'autogestion, c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Etrange livre, étrange auteur… peut-être faudrait-il parler davantage du second, afin de mieux comprendre le premier… possible, mais alors vous m'épargnerez tout commentaire sur ce que pourrait être un « réactionnaire », n'étant de moins en moins sûr de savoir le définir, moi qui déteste habituellement le relativisme…

Nous sommes en 1986, Paucard n'a pas encore rejoint les ondes de Radio Courtoisie ( qu'il quittera d'ailleurs après sa radicalisation fangeuse et pénalement répressible avec l'arrivée à sa tête de cette gargouille purulente d'Henri de Lesquen ) et vient à peine de fonder le Club des Ronchons, sorte d'amicale potache et vaguement réac', pas vraiment sérieuse à ses débuts, du fait de sa présidence assurée par le succulent Pierre Gripari, qui publieront bon nombre de manifestes, pamphlets et autre placards, dont la pertinence variera grandement selon le sujet abordé, et la quantité d'alcool absorbée à l'occasion de leur rédaction…

Ce roman-ci est une trouble dystopie, imaginant une société que ni la macronie ni l'air du temps n'auraient désavoué, les drogues « améliorantes » telle la blanche de Colombie étant mises en exergue comme nirvana social ; à l'inverse, la brune du Triangle d'Or, que l'on se pistonne dans les coins obscurs, maudite héroïne, se retrouve frappée de déportation, ses adeptes n'étant que des parasites inopérant à la société.
Comme dans la fameuse série-télé ( du temps où les regarder avait encore un sens ), souvent citée comme la meilleure « policière » de tous les temps, « The Wire », où le préfet de Baltimore décidait de regrouper les « drogués » dans un ghetto, ironiquement baptisé « Hamsterdam », l'auteur nous le situe ici dans un quartier de la Défense post-crise économique, vidé de sa substance capitalistique au profit d'une micro-société inféodée à la piqure…

Cela pourrait ressembler à un sympathique film de John Carpenter ( comme celui où New-York est transformée en prison à ciel ouvert… ), partageant ce goût pour les scénarios efficaces aux caractères à la personnalité découpée au couteau de chasse ; cela pourrait être lu comme une charge sévère envers le traitement social d'une certaine marginalité ; ou bien vu comme ces visions catastrophées d'une ville de Zurich réduite au Letten et autre Platzspitz, rails et pelouses saturés de seringues usagés, où l'Etat jeta l'éponge, jusqu'à leurs démantèlements, sur toute politique volontariste quant à ces fléaux ( c'est bien sûr plus compliqué que cela, le sujet méritant clairement que l'on s'y attarde… ce livre pas vraiment… ).

Las, c'est davantage un petit roman planté sur quelques personnages ma foi plutôt médiocres, une histoire à faible relief, vite expédiée, sans réelle volonté de vraisemblance, donnant lieu à quelques saillies misogynes, malgré un personnage féminin pas trop mal troussé ( bon… sans y échapper, c'est une prostituée… ), peut-être le seul à sembler « humain » dans cette histoire…

Ce n'est sûrement pas ce qu'il a écrit de mieux, lui dont Marguerite Duras dira en 1993 : « Il est très éloigné de moi, en apparence. Mais ça n'empêche pas le talent. Il en a beaucoup. Et il est très touchant. Sensible. Lisez son « Eloge de la faiblesse ». (…) Il a dû connaître un grand malheur. Qu'il essaye de masquer. D'où un côté un peu provoquant. (…) Je crois que nous aurions beaucoup à nous dire. » ; auquel on ajoutera les éloges de l'éditeur Jean-Jacques Pauvert, toujours enclin à mettre en valeur les francs-tireurs, que de nos jours certains plattistes aux yeux remplis de paille classifient parmi les « déclinistes », eux qui considèrent quelques pseudos-avancées sociétales comme suffisantes pour compenser l'effondrement généralisé de notre monde, où une calorie alimentaire nécessite chaque année davantage d'équivalent-énergie pour être produite, inclinant les plus pragmatiques d'entre nous vers ces ex-nouveaux punks, ces infréquentables d'alors, bien qu'ils ne répondent que rarement à nos attentes, eux-mêmes trop inféodés à leurs vieux schémas.

Reste le plaisir de la collection, de ces magnifiques livres d'un des principaux éditeurs européens, L'Age d'Homme du temps de son âge d'or, ainsi qu'une ré-édition récente dans la collection bleue du Revizor (m'encouragent à m'intéresser à ce livre, peut-être à tort…), sans rancune ni drapeau…
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