Il y a quelques années, j'avais lu
La belle chocolatière de
Bernadette Pecassou. J'avais ensuite enchaîné avec
L'impératrice des roses,
le bûcher des certitudes puis L'hôtel Gallia-Londres. J'avais été transportée par la Bigorre d'antan, les paysages, les tableaux pittoresques et les personnages que chaque oeuvre développait. Alors pourquoi ai-je mis tant de temps à lire
le bel italien ? Je ne sais. Pourtant, j'ai adoré revenir à Lourdes, ville miracle parmi les villes miracles !
Sophie a tout pour être heureuse : issue de la bourgeoisie commerçante lourdaise, belle, élégante, elle a tout de sa grand-mère,
la belle chocolatière. Mais qui est donc l'italien, celui que cette dernière croit avoir reconnu avant de mourir ? Et qui est cet italien inconnu que Sophie voit, de temps à autres, sur la citadelle de Lourdes ?
Une suite donc, dans laquelle j'ai retrouvé avec joie les personnages du premier tome, Lucile particulièrement, l'une des amies de
Bernadette Soubirous. Des années après les apparitions, tout a changé à Lourdes, et les pauvrettes de l'époque ont su devenir les commerçantes de leur temps. On rencontre également les filles et petites-filles de ces témoins de la première heure : Anne, fille de
la belle chocolatière mais surtout Yvonne, petite-fille de Lucile, Rose, nièce de Bernadette (par son frère Pierre) et Sophie donc, notre héroïne.
Sophie que j'ai trouvé quasi imbuvable tout le long. Hautaine, désagréable, méchante... Franchement, le premier tier du roman, je n'avais qu'une envie: lui mettre une bonne gifle. J'avais énormément de peine pour Yvonne et Rose, et j'ai été d'autant plus ravie de les voir se détacher de l'emprise de Sophie, se révéler et devenir des commerçantes respectables. le reste du roman, de par mon aversion pour notre pimbêche d'héroïne, j'ai eu du mal à compatir à ses malheurs. Plus encore à me réjouir de la fin, trop rapide et trop facile, où tout s'arrange.
J'ai aimé en revanche suivre les différents personnages qui font vivre ce Lourdes de papier : Rose et Yvonne bien sûr, Arlette, Lucile, Benoîte, Anne, Marcel, Giovanni, Valentine et sa petite Léa... Autant de personnages qui donnent des couleurs au récit et lui donnent de la voix. Plus encore, j'ai apprécié découvrir le développement de Lourdes après les apparitions, 50 ans après.
Évidemment, j'ai eu le coeur serré lors de la partie sur la guerre et tous ces hommes revenus fous... Ou enterrés sur le champs de bataille.
Bon la fin est ce qu'elle est.... J'ai trouvé le miracle final un peu simpliste, la romance avec le fameux bel italien surfaite, rendue d'autant plus niaise avec cette histoire de grands parents à l'amour contrarié. Personnellement,
le bel italien, tout beau qu'il soit, je l'aurais renvoyé dans ses pénates après tout ce qu'il a fait. Mais c'est le destin, disent-ils. Alors ainsi soit-il.
J'ai tout de même apprécié cette lecture, car c'est pour moi toujours un plaisir de découvrir une nouvelle oeuvre de Pecassou !