Dans ce troisième roman d'espionnage, la fameuse F, est maintenant solidement implantée en tant que directrice d'une agence de renseignement directement branchée sur le Président des É.-U.. Elle doit à l'aide d'un ex-agent qui avait déserté neuf ans auparavant, déjouer un complot terroriste visant à déclencher une guerre entre la Russie et les États-Unis. Éclairé par la présentation en tête de chapitre de stratégies du jeu de go, on assiste en parallèle au développement de l'attaque, à la progression de l'enquête et aux prises de décision des dirigeants des deux pays concernés. le fonctionnement des agences de renseignements y est aussi assez développé, de même que le vécu des acteurs qui y oeuvrent. Contrairement à la plupart des livres de ce genre, les personnages féminins sont forts, occupent une place aussi importante, sinon plus, que leurs collègues masculins. On y évite également les habituelles histoires d'amour et scènes de sexe propres au genre ce qui nous laisse avec un récit centré sur l'action, élaboré et toute en finesse, tout en explorant les motivations des acteurs principaux. En somme une lecture très agréable qui incite vraiment à s'embarquer dans la saga (en 7 tomes) des "Gestionnaires de l'apocalypse" qui suit
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Personnellement, il n’avait jamais rencontré le Maître. Presque personne, d’ailleurs, ne l’avait rencontré. Aucune photo ne circulait de lui. Le Maître refusait le culte de la personnalité. Le seul idéal acceptable, à ses yeux, était la libération du corps humain. De tous les corps humains. Quelles que soient leurs formes. Aussi, c’était la photo d’un corps qui avait servi de symbole au groupe. Un corps obèse, dont le visage était caché et dont la photo révélait toute la majestueuse profusion. Certains prétendaient qu’il s’agissait du corps du Maître. Mais ce n’étaient que des rumeurs.
Le deuxième cerveau, est celui de la mémoire : seuls les mammifères en ont un suffisamment développé. Il permet le stockage de l’information. Autrement dit : les souvenirs, l’apprentissage, les sentiments.
Ce qui est inutile est nuisible… Une attaque directe d’une position forte a souvent pour seul effet de la renforcer… Un coup qui a plusieurs objectifs est toujours préférable… Un excès de concentration dans un secteur abandonne le reste du goban à l’adversaire…
L’entente ne serait jamais rendue publique et il n’existerait que deux copies du texte. Ces copies seraient la propriété exclusive des deux chefs d’État. Ou de leurs successeurs. Elles seraient attachées à leur fonction et ne circuleraient à aucun titre, si confidentiel qu’il fût. Aucun document ultrasecret n’y ferait même référence. Les quelques personnes qu’il faudrait informer de la teneur de l’entente le seraient de façon verbale et on prendrait les moyens nécessaires pour s’assurer de leur silence.
Dorénavant, chaque pays aurait intérêt à protéger l’autre pour ne pas s’exposer lui-même à des révélations dévastatrices.
Ainsi, les États-Unis ne révéleraient jamais la cause réelle de certains « accidents » qui avaient détruit plusieurs villes scientifiques en Sibérie, ni les raisons qui avaient forcé les Russes à déclencher eux-mêmes ces accidents ; les véritables causes de Tchernobyl et de quelques autres catastrophes ne s’étaleraient pas dans les journaux.