Ce livre est une expérience assez intéressante. En effet, l'auteur tente de nous immerger dans ces temps très reculés et dans l'esprit de ces premiers hommes... On sent bien que c'est plein de bonnes intentions, vraiment, et sans doute assez bien documenté pour faire vivre une expérience plausible...
Du coup, de nombreuses allusions sont faites pour décrire les choses d'un point de vue tout australopithèque : les hommes, leurs relations, leurs sentiments, la faune et la flore, les phénomènes naturels. En tant que lecteur vous êtes donc prié de tout deviner, tout comprendre, pour suivre l'histoire qui s'avère assez simpliste mais tellement emberlificotée qu'elle paraît compliquée.
Enfin, et c'est là que l''auteur m'a perdue, il a voulu pousser l'immersion jusqu'à faire deviner et apprendre un genre de langue australopithèque de son invention. Ce qui est assez original et risqué, courageux donc.
Malheureusement je me suis sentie très incompétente pour apprendre et traduire ces mots de plus en plus nombreux au fil du récit. Mais puisque ce récit concerne plusieurs tribus humaines différentes qui ne parlent pas la même langue et qui tentent de communiquer, le lecteur est donc prié d'apprendre deux langages, deux mots australopithèques pour la même signification et traduire des dialogues entiers en deux langues inventées distinctes.
Bref, c'est trop.
Si encore l'histoire avait été bouleversante, intéressante ou même touchante... Mais les motivations des personnages restent obscures jusqu'au bout et la fin est un peu vaine et abrupte.
Je mets tout de même deux étoiles pour l'originalité et la prise de risque.
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L'auteur est ambitieux : raconter la rencontre entre un homme rufolfensis et une homo habilis. L'un et l'autre sont en route vers un autre pays, un autre environnement.
La matière du livre est faible : cette rencontre et la vie des ces pré-humains qui se résume à leur confrontation à la nature.
La nature est omniprésente dans le livre. Mais de façon un peu lourde. Giono, avec bien moins de moyens, disait beaucoup plus. Ici c'est lourd et lassant.
La tentative de faire revivre le langage de ces pré-humains est plus intéressante. Le lecteur fait l'effort de deviner et y parvient.
Je ne sais pas si je lirai les tomes suivants. Si l'auteur emploie la même technique, c'est râpé. Il faudrait qu'il change de registre.
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Il fallait de l'imagination pour écrire un roman sur nos ancêtres vieux de 1,7 millions d'années !!! Pari gagné! le seul bémol reste le style de l'écriture... qui rendait la lecture parfois difficile. Peut-être l'auteur a-t-il voulu reproduire la pensée des hommes de cette époque-là...
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Moh'hr dit qu'un temps arrive où les territoires ne sont plus bons pour les hommes dessus parce que les choses à manger sont moins nombreuses et que les hommes dessus le sont davantage puisque d'autres hommes jamais vus arrivent et font des abris sous lesquels ils s'installent. Alors il faut laisser ceux qui arrivent ; il faut partir vers ce qui attend les hommes plus loin. Il dit que « plus loin » attend les hommes sans jamais fermer l’œil.
La nuit léchait les hautes herbes et les feuilles acérées des arbres de sa langue bleue paresseuse. De loin en loin, montait l'appel d'une bête, le cri saccadé d'une autre, entre les gloussements d'oiseaux qui glissaient et rebondissaient dans les branches.
Qui a dit que les edri'ban-uôk avaient mangé les arbres des territoires quittés par les "marcheurs sous le jeune soleil"? demanda Iw'oa-hua-hua;
- Neb Nak-Booh-Loa. Moh"hr dwî br'iaw, dit Moh'hr. Celle des Nak-Booh-Loa qu'il aimait regarder longtemps.
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).