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Charlotte Ellison et Thomas Pitt tome 20 sur 32

Anne-Marie Carrière (traductrice) (Traducteur)
EAN : 9782264042538
288 pages
10-18 (21/09/2006)
3.77/5   97 notes
Résumé :
En cet automne 1891, Londres semble bien triste au commissaire Thomas Pitt, depuis que sa chère Charlotte est partie se reposer à Paris. Mais il n'a guère le temps de sombrer dans le spleen, car la découverte du corps d'un homme habillé en femme dans une barque, sur la Tamise, l'entraîne dans une nouvelle aventure pleine de mystère. Qui était la victime et pourquoi cette mise en scène macabre ?
Aidé de l'irascible sergent Tellman, Pitt fouille les consciences... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Londres, 1891. Thomas Pitt est alors commissaire, chef de la police de Bow Street. Il a été appelé à l'aube, sur les bords de la Tamise. Un corps a été découvert dans une barque qui dérivait sur le fleuve : celui d'un homme jeune, menotté, revêtu d'une robe déchirée, dans une posture grotesque...Il est possible qu'il s'agisse d'un ressortissant français, M. Bonnard, en poste à l'ambassade, et en raison d'un scandale, peut-être d'une affaire de moeurs, on a jugé préférable de faire appel au commissaire.
Il s'agit sans aucun doute d'une enquête épineuse. Pourquoi avoir choisi une telle mise en scène - une parodie monstrueuse du tableau de Millais représentant Ophélie, le personnage tragique d'Hamlet ? Retrouver l'identité de la victime ne semble pas une mince affaire et Thomas Pitt sera secondé par l'inspecteur Tellman.

L'absence de Charlotte, sa femme, lui pèse. La jeune femme est à Paris, invitée par sa soeur et son beau-frère. Mais pas question de rester seul : il est invité au théâtre par Caroline, sa belle-mère, remariée à Joshua, metteur en scène aux idées novatrices. Sa nouvelle pièce est portée par Cecily Antrim, une actrice qui exprime avec passion des sentiments réprouvés par la bonne société. Mais la censure veille.

Half Moon Street est une enquête de Charlotte et Thomas Pitt dans laquelle Charlotte intervient seulement par le biais de lettres qu'elle adresse à Thomas. le commissaire résoudra seul une énigme somme toute assez simple.

J'ai aimé retrouver dans ce roman, l'atmosphère victorienne que dépeint Anne Perry avec tant de précision. Pourtant, il m'a semblé que l'énigme à résoudre n'était qu'un prétexte pour nous dépeindre le monde du théâtre aux prises à la censure. le récit, en parallèle, s'attache à deux personnages féminins, Caroline, et Mariah, la mère et la grand-mère de Charlotte. Nous en apprenons plus sur le passé de Mariah. Comme à son habitude, Anne Perry souligne avec force l'injustice faite aux femmes, et montre comment s'exerce la violence au sein même des foyers les plus huppés.

Half Moon Street est un roman policier riche, qui fait la part belle à l'art de la fin de l'ère victorienne. Anne Perry nous parle avec passion de peinture, de théâtre, ainsi que de la photographie qui en était à ses débuts. Elle nous fait rencontrer Oscar Wilde et Yeats. Elle sait dénoncer avec force les turpitudes d'un monde clos.

On retrouvera avec plaisir Charlotte, lorsqu'elle rentrera de France.








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Une enquête du désormais commissaire Pitt, et dans ce volume il ne reçoit pour une fois aucune aide extérieure, car Charlotte, sa femme, est partie en vacances à Paris avec sa soeur Emily et Gracie, leur dévouée petite bonne a emmené les enfants à la mer.
Cette intrigue est particulièrement intéressante , elle débute avec un meurtre assez étrange et nous entraîne à la fois dans l'univers des arts (théâtre, littérature et photographie) et nous permet également de découvrir un très lourd secret de famille concernant la grand-mère insupportable de Charlotte.
Pour une fois, l'enquête ne concerne pas des aristocrates qui passent leurs journées à s'ennuyer dans leurs clubs chics ou à se rendre visite histoire de pallier l'ennui.
On rencontre le célèbre Oscar Wilde et Pitt découvre le milieu culturel, tout aussi plein de faux-semblants que l'est celui de la haute bourgeoisie.
Ce tome est passionnant et ravira ceux qui ont déjà lu un certain nombre d'autres volumes de cette série, car on y apprend plein de choses personnelles sur des personnages récurrents.
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Un tome bien sympathique mais que je déconseille pour découvrir cette série. Avoir lu plusieurs tomes est à mon sens nécessaire.

Pitt découvre une victime sur une barque, assassinée et dans une mise en scène très suggestive. Entre la recherche de son identité et les mobiles d'un tel crime, Pitt nous emmène dans un monde d'artistes ( théâtre, romancier, photographe) où la question de la censure et de la liberté d'expression à toute sa place. Un débat que l'on peut encore se poser aujourd'hui. A vouloir bousculer les préjugés sociaux, ne finissons-nous pas par heurter la sensibilité de certains, à désacraliser ce qui relève de l'intime? Anne Perry nous lance ce débat qu'aujourd'hui encore on peut tenir, bien que les sujets ne soient plus les mêmes.

Ce tome, tout intéressant qu'il soit, a une particularité inattendue. Charlotte est absente. A la place, on suit Caroline, sa maman, et Mariah, son irascible grand-mère. Or, on les suit sans que l'intrigue soit tout à fait en lien avec l'enquête elle-même. C'est pourquoi aimer cette série et toute la parentèle de Charlotte me semble un pré-requis nécessaire vis-à-vis de cette prise de risque de l'autrice.

Dans les deux cas, que ce soit les démons intérieurs de Mrs Ellison ou l'enquête de Pitt, Anne Perry nous dévoile des facettes de l'être humain qui frisent le sordide. Il n'est pas toujours bon de se fier aux apparences dans cette Angleterre victorienne...

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♫ Depuis que je suis loin de toi, Je suis comme loin de moi, ♪ Et je pense à toi là-bas ♪…

Cette petite chanson aurait pu être fredonnée par le commissaire Thomas Pitt car sa douce moitié, Charlotte, est partie visiter Paris avec sa soeur Emily et son beau-frère. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Contrairement à Thomas, je n'ai pas souffert de l'absence de Charlotte et de sa petite bonne, Gracie.

Attention, j'adore ces personnages, mais vu que le roman était très court (280 pages – lu en une journée), je n'ai pas eu le temps de me languir de leur absence.

Il faut dire que l'auteur ne perd pas son temps, dès la première page, boum, un meurtre assez sordide de par sa mise en scène : un homme, mort, habillé en femme et menotté dans une barque, les jambes écartés comme si… vous voyez ce que je veux dire.

L'enquête devra faire la lumière sur le coupable, le mobile et surtout, trouver l'identité de l'assassiné !

Dans ce roman policier victorien, le sujet traité sera "l'orgasme féminin dans la bonne société victorienne"…

Réanimez les culs-bénis, jetez de l'eau aux lecteurs en rut et restez calme !

Le sujet était tabou à ce siècle mais puisque l'art précède le progrès, c'est une actrice de théâtre qui a décidé de dénoncer le fait que la femme mariée devait rester passive durant l'acte, attendant que monsieur ait terminé sa petite besogne. Ça la fou en rogne que les femmes soient victimes des préjugés des hommes…

Le plaisir féminin ? Quel plaisir féminin ? Ça n'orgasme pas, une femme ! Et d'ailleurs, dans la bonne société, on n'en parle pas, on n'y pense même pas.

Le rythme de l'enquête est assez rapide, pas de temps à perdre à déguster des petits fours ou des sandwiches au concombres, bien que l'enquête soit tout de même entrecoupée par des petites scènes de vie quotidienne dans la famille de de Charlotte : en l'occurrence, sa mère et sa grand-mère.

S'il y avait bien un personnage que je détestais, c'était la grand-mère paternelle de Charlotte ! Une vieille dame aigrie, une vieille peau acariâtre et méchante. Bref, ce que je nommerai une frustrée de la vie doublée d'une mal baisée. de plus, cela fait plus de 20 ans qu'elle porte le deuil de son mari. Vous parlez d'un triste !

Et bien, ce tome a le mérite de m'avoir fait revisiter mon jugement sur cette sale bique octogénaire ! La tatie Danielle a des blessures secrètes et l'auteur fera monter le suspense jusqu'aux aveux. J'ai apprécié d'aller m'immiscer là où personne ne va voir.

Cette aventure m'a emmenée dans le Londres victorien des salons de thé et des pubs un peu mal famés, j'ai passé du temps avec des photographes, j'ai discuté un bout de gras avec Oscar Wilde, j'ai fouillé les tiroirs dans des arrières boutiques, mettant la main sur les ancêtres de nos images pornos… Et à cette époque, une jambe dénudée, c'était le summum de l'érotique.

Des cartes postales inhabituelles ??? C'est à ce moment là que je me suis rendue compte que j'avais déjà lu ce roman il y a très longtemps. Diable, j'avais réussi à oublier le traumatisme de la tatie Danielle (pourtant, je n'aurais pas dû oublier, il est costaud) ? Par contre, les cartes postales osées étaient là, bien présentes dans ma mémoire. Mémoire sélective quand tu nous tiens.

Pas grave, de toute façon, j'avais tout oublié et le coupable, je ne l'ai pas vu venir ! Enfin, j'ai cru "le voir venir" mais je me suis plantée.

Un roman court, intense, pas le temps de s'ennuyer, l'auteur nous distille quelques vérités tout en nous proposant un sujet intéressant qui nous apprend un peu plus sur les moeurs de cette époque. Comme à chaque fois.

Attention, que, à force de partir en croisade, on en oublie les autres, leurs sentiments et le mal qu'on peut leur faire sans le savoir…
Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Ce n'est pas une grande surprise. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle enquête de Thomas Pitt. Anne Perry est décidément très douée pour renouveler ses enquêtes, et les faire se dérouler dans des cadres originaux et presque uniques. On n'en oublierait presque que chaque livre raconte plus ou moins la même chose. Or, je ne me lasse toujours pas des aventures de Thomas Pitt, bien au contraire. Je dois dire qu'après avoir lu le très long et très riche livre sur l'histoire criminelle des Etats-Unis, il me fallait une lecture me permettant de me ressourcer et de me détendre. Anne Perry a toujours été une valeur sûre pour cela.


Comme à son habitude, l'enquête est toujours passionnante, avec de multiples pistes, maintenant le suspens jusqu'à la dernière page. Je trouve que cette enquête est particulièrement bien réussie, même s'il n'y a pas eu autant de rebondissements ou de crimes comparé à d'autres livres. Ce n'est pas une affaire facile pour Pitt, et j'ai pris plaisir à suivre le chemin difficile et long de son enquête. Ici, pas de police scientifique qui te règle l'affaire en moins de deux grâce à l'ADN ou des empreintes digitales. Non, le processus prend du temps, nécessite de multiples conversations, interrogatoires. C'est ce que j'aime dans ces romans.

Afin d'éviter justement cette lassitude, Anne Perry tente toujours de donner une couleur particulière à ces affaires, en ajoutant un arrière-plan politique, ou un contexte particulier de l'époque. Dans celui-ci on est plongé dans le milieu artistique, à la fois du théâtre et de la photographie. Rien d'extraordinaire, mais ce milieu libre est parfaitement propice au débat et à la réflexion sur la censure, l'apport de nouvelles idées dans la société grâce à l'art et aux artistes, et aussi à la liberté des femmes et à la façon qu'ont les hommes de se représenter les sentiments et le plaisir féminins. Un extrait est tout à fait parlant:

« Pitt se surprit à reconsidérer ses idées sur les relations entre les hommes et les femmes; son propre mariage lui avait apporté tout ce qu'il en attendait, mais en allait-il de même chez les autres? Avait-on le droit de croire le bonheur conjugal? L'épouse devait se soumettre aux exigences de son mari; devoir conjugal, mais surtout devoir d'obéissance, obligation de toujours se comporter avec tact, responsabilité et discrétion. Légalement, le mari n'avait pas les mêmes devoirs envers elle: il devait lui offrir un toit, se montrer honnête et tempérant et, s'il prenait son plaisir ailleurs, le faire avec discrétion. Mais était-il obligé de lui donner du plaisir? Ce besoin était-il inconvenant pour une femme honnête? Ne suffisait-il pas de lui avoir donné des enfants? »

Derrière une enquête se passant à une période que l'on pourrait considérer comme rétrograde et vieillotte, avoir le plaisir de débattre et réfléchir sur des sujets et problématiques de l'époque qui nous touchent toujours aujourd'hui, est un vrai plaisir pour moi. C'est l'une des raisons qui me fait aimer les romans d'Anne Perry et continuer la série.

Une autre raison réside dans les personnages récurrents que j'apprécie tous, y compris les moins aimables, et les relations entre eux. Dans ce roman, surprise! Charlotte n'est pas là, elle est en voyage à Paris avec sa soeur. Pas de Charlotte donc, pas d'Emily, pas de Lady Vespasia. On passe davantage de temps avec Caroline, la mère de Charlotte et Emily, et leur grand-mère, Mme Ellison. Cela m'a quelque peu surprise au début car les personnages de la mère et de la grand-mère sont souvent au second plan. Voire au troisième. Mais ici Anne Perry rajoute une intrigue personnelle à l'intrigue criminelle qui se déroule en parallèle. Et c'est totalement réussi. J'y ai totalement adhéré. Cela m'a touchée d'en savoir plus sur ces deux femmes diamétralement différentes. L'une, âgée et désagréable avec tout le monde pour une raison inconnue, et l'autre, certes pas de la première jeunesse mais qui tente de se libérer et de vivre la vie qu'elle souhaite.

C'est définitivement un très bon roman d'Anne Perry, qui a réussi à me surprendre, malgré le fait que j'ai déjà lu de nombreuses aventures de Thomas Pitt.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Cette pièce est un affront à la décence, à tout ce qui touche aux liens sacrés du mariage ! s'insurgea Mrs Marchand.
- Non madame, répondit Joshua. Elle remet en question certaines de nos valeurs. L'humanité ne progressera jamais si elle ne se remet pas en question ! Nous ne comprendrons jamais notre prochain et encore moins nous-mêmes. Dans ces conditions, nous ne méritons pas d'être des êtres humains doués d'intelligence, pourvus de liberté de penser et de pouvoir de jugement.
Caroline sentit qu'il se laissait emporter et que la discussion n'allait pas tarder à s'envenimer.
- Tout est dans la façon de poser les questions, dit-elle pour calmer le jeu.
Joshua la dévisagea avec gravité.
- Seuls les mots qui dérangent sont capables de nous faire réfléchir et évoluer. Grandir est souvent douloureux, mais refuser de grandir est le début d'une mort lente....
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— J'ai entendu dire que c'était un pays peuplé de sauvages coupeurs de tête, murmura Mrs. Hunter-Jones.
— Des chasseurs de scalps, madame, la corrigea-t-il. Ce sont les Français qui coupent les têtes, si je ne m'abuse. Et sachez que ce sont les Blancs qui ont introduit la coutume du scalp; les indiens n'ont fait que les imiter. Ils étaient d'ailleurs bien plus doués que nous...
Il regarda au loin.
— Nous, nous avions les fusils, le whisky, la rougeole... Nous avons gagné.
Mariah Ellison lui lança un regard noir.
— Je ne comprends pas. Vous avez bien dit "rougeole" ?
— Oui, madame. Les Indiens ne supportaient pas le whisky, et la rougeole les a décimés par milliers. Nous pensons souvent, à tort, que les hommes ont la même constitution.
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— Seuls les mots qui dérangent sont capables de nous faire réfléchir et évoluer. Grandir est souvent douloureux, mais refuser de grandir est le début d'une mort lente...
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— Les esprits étroits critiquent toujours ce qu'ils ne comprennent pas, pour faire croire qu'ils dominent le sujet, en masquant leur ignorance, expliqua-t-il avec véhémence. C'est pour moi une perpétuelle source d'étonnement de constater que plus l'homme est stupide, plus il fait étalage de ses imperfections.
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— La marche du progrès n'est pas sans provoquer des drames; elle laisse dans son sillage de nombreux cadavres. Parfois les meilleurs éléments d'une nation sont écrasés. Les plus forts gagnent, mais la disparition des plus faibles et de leurs rêves laisse un vide difficile à combler.
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ils indiquent toujours le lieu du crime
ils indiquent toujours l'heure du crime
ils indiquent le nom de l'assassin

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