L'homme doré

C'est un recueil de 10 nouvelles écrites par Philip K. Dick essentiellement pour les grandes revues littéraires de Science-fiction (Galaxy, If, Mercury, Stellar). Parmis ces 10 nouvelles, une est clairement orienté fantastique et une autre fantasy, pour le reste c'est dans la pure lignée de la Science-fiction.

L'homme doré (The Golden Men 1954) : Une organisation élimine les mutants pour protéger les êtres humains. Ils seront confronté à une espèce étrange, l'homme dorée. Cet homme est le plus puissant des entités qu'ils ont eu à combattre.
Le projet argyronète (Waterspider 1963) : Des scientifiques ont du mal à résoudre un problème. Ils décident de retourner dans le passé pour aller demander de l'aide à un auteur de science-fiction des années 50.
Le constructeur (The builder 1953) : Très courte nouvelle racontant un homme passant son temps à construire un appareil dans son jardin.
La guerre contre les Fnouls (The war with the fnools 1968) : La Terre est en guerre contre un envahisseur particulier, des êtres de 60cm qui se déguisent tous de la même façon.
Quelle chance d'être un Blobel (Oh ! To the Blobel 1964) : Une guerre entre terrien et Blobel ont donné naissance à des hybrides. Deux ethnis différentes se rencontrent et se marient entre eux.
Le roi des Elfes (The King of the Elves 1953) : Un pompiste sur une route déserte passe son temps à attendre les clients. Un soir pluvieux un groupe d'Elfs demandent refuge à cet homme.
La dame aux biscuits (The cookie Lady 1953) : Un jeune garçon passe ses mercredi après-midi auprès d'une vieille-dame. Elle lui prépare des biscuits.
Chaînes d'air, réseau d'Ether (Chains of Air, Web of Aether 1980) : Une colonie d'êtres-humains vivent dans des bulles individuelles. Un jour, un homme apprend que sa voisine est atteinte d'une grave maladie. S'ensuit une relation entre les deux personnes.
Si Cemoli n'existait pas (If there were a Benny Cemoli 1963) : Cemoli est un dicteur (potant une combinaison rouge). Des gens tentent de revenir sur Terre après 10 ans, suite à un holocauste.
La sortie mène à l'intérieur (The exit door leads in 1979, inédite) : Un jeune homme va acheté de la nourriture à un robot, il répond à une énigme et gagne des cours dans une prestigieuse université.

Ce recueil de nouvelle est comme la plus-part, elle recèle une panoplie de récits plus ou moins bons. Dans ceux que j'ai moins apprécié je citerai en premier : Si Cemodi n'existait pas. Une nouvelle où j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire et en comprendre le thème. L'autre nouvelle qui m'a laissé perplexe, Chaînes d'air, réseau d'Ether. La narration est lente, avec deux personnes complètement différentes.
Deux récits complètements humoristiques : le projet argyronète et La guerre de Fnouls. Dans le premier, Philip K. Dick met en scène quelques grands auteurs de Science-fiction, certainement ses amis. Récit typiquement SF où l'auteur imagine un futur improbable 100 années plus tard. le second reprend des envahisseurs plutôt stupides.
J'ai bien aimé l'homme doré et la sortie mène à l'intérieur. Deux nouvelles complètements différentes, mais plaisantes à lire.
Étonnement les deux nouvelles les plus passionnantes sont celles où l'auteur n'a pas fait sa réputation. Il s'agit de Fantastique avec le sympathique La dame aux biscuits, un récit tendre mais efficace, certes un peu usé comme filon. L'autre est le surprenant Roi des Elfes orienté Fantasy. Je ne suis pas du tout expert dans ce domaine, mais je l'ai trouvé complètement à son aise dans cet exercice.

Les romans du début de la carrière de Philip K. Dick me laissent parfois un sentiment de déception. Les personnages se ressemblent trop : les hommes sont névrosés, manipulables et les femmes sont manipulatrices et dominatrices.

Mais quand je lis des nouvelles de Dick, je me rends compte qu'il est meilleur novelliste que romancier.

Sur ce recueil, il y a peu de déchet. J'avoue que Chaines d'air, réseaux d'éther et Si Cermoli n'existait pas ne m'ont pas intéressés du tout.

L'Homme doré, comme chasse aux mutants, fait écho aux X-Men. le projet Argyronète est bien drôle en mettant en scène des auteurs de SF comme Poul Anderson ou A.E. van Vogt qui sont recherchés par les hommes du futur car ils sont prescients. On va vers la fantasy avec le Roi des elfes, qui relue une deuxième fois est plutôt bien. On y retrouve la confrontation entre deux réalités.

Donc des histoires de réalité, des histoires sur la manipulation, sur le vampirisme (La dame aux biscuits), les mélanges entre différentes entités (Quelle chance d'être un Blobel !), beaucoup de diversité dans les thèmes traités avec beaucoup de dynamisme, de l'humour.

Un recueil réussi avec des nouvelles qui embrassent l'ensemble de la carrière de Dick et prouvent son talent.

Un recueil de nouvelles de Philip K. Dick, c'est tout à la fois l'inventivité, les thématiques, la sobriété et bien sur, des interrogations sur l'humain et la société.

Si je reconnais son talent d'inventivité et sa capacité à sortir des histoires qui sont réellement neuves, je dois aussi dire que ce recueil de nouvelles fait bien daté, dans son genre. L'auteur sait faire des récits qui prennent réellement au trippes, mais parfois ça ressemble à de la science-fiction des années 60/70 sans rien de plus. C'est daté, trop daté à mon gout, et les bonnes idées qui parsèment le récit ne peuvent rendre ça plus intéressant. C'est le genre de recueil à lire si on est fan de l'auteur, mais je pense sincèrement qu'il y a nettement mieux pour découvrir l'oeuvre de Dick.

excellent recueil sur les évolutions possibles du genre humain ! Dick était foisonnant d'idées et l'on en a là la preuve !!

Voilà un recueil bien hétérogène qui peut intelligemment vous permettre de découvrir toutes les facettes de cet écrivain avant de vous lancer dans la lecture de ses nombreux romans et nouvelles (4 omnibus de romans et 4 de nouvelles rien que pour la SFFF). Mais attention ! Si vous êtes du genre à penser que ce qui date de l'année dernière ressort de l'archéologie, passez votre chemin. Ça vous évitera de dire des c...

À noter : ce volume a été réédité sous un nouveau titre, « le Roi des Elfes », amputé de la nouvelle « Quelle chance d'être un Blobel ». Allez savoir pourquoi !
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