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Chalon, 2019
Auguste Samson, Gus pour tout le monde refuse la décision de la JAF (Juge des Affaires Familiales) de lui enlever la garde alternée de sa fille, Emilie, 14 ans. Ses arguments sont limpides : il n'a pas de boulot, il vit dans la chambre d'un hôtel minable depuis son divorce.
Pour récupérer la petiote, il a une idée de « génie » : prendre en otage l'équipe de bras cassés qui vit dans son hôtel. Evidemment, comme tout ce qu'entreprend ce loser magnifique, rien ne va se passer comme prévu.
On retrouve dans ce roman les ingrédients chers à Benoit Philippon : des personnages cabossés par la vie, des femmes fortes, des méchants affreux, affreux… On retrouve aussi la gouaille que l'auteur aime prêter à certains de ses personnages, ici notamment Boudu, le SDF qui n'a pas sa langue dans sa poche. le thème récurrent des violences faites aux femmes est là encore présent mais il aborde aussi d'autres problématiques : celle de la culpabilité d'un père défaillant, des médias faisant les poubelles pour dénicher un scoop, de la populace se délectant de tout fait divers un peu saignant du moment qu'elle reste en sécurité, fluctuant de la condamnation la plus expéditive à l'admiration sans borne aussi rapidement qu'un post sur le réseau nous parvient sur notre téléphone…
Si j'ai trouvé ce roman moins drôle que les précédents déjà cités, je me suis à nouveau régalée.
Décidément, Benoit Philippon me plaît.
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Je découvre Benoît Philippon avec ce titre grâce à la Sélection pour le Prix Passeurs de Mots 2024 auquel participe la médiathèque de ma commune et dont le thème est cette année l'humour. Il est certain que ce roman noir complétement loufoque ne dépareille pas dans la sélection. Je prêterai presque à l'auteur un petit côté San Antonio...

Bienvenue au "Love Hôtel" de Chalons, une sorte de bouge qui hébergent quelques naufragés de la société ! Un des clients, Gus, loser de première qui vient de se voir retirer le droit de visite à sa fille par la J.A.F., décide d'y faire une prise d'otages afin d'obtenir un avion pour s'enfuir avec sa "petiote" au Vénézuela. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Rapidement, tout part en cacahuètes dans un déluge de tirs et de sang. Il faut dire que les trafiquants serbes se sont invités à la fête...
L'auteur nous présente une galerie de personnages tous plus atypiques les uns que les autres. L'humour y est plutôt corrosif et ne fait dans la dentelle surtout en présence d'une jeune ado... Heureusement, Benoît Philippon compense en entraînant son lecteur la minute suivante, dans un bain d'émotions auquel il est difficile de résister. Derrière la loufoquerie, il y évoque les difficultés de la paternité, les violences conjugales, la situation des migrants tout autant que les agissements de la presse à scandales ou la prépondérance des réseaux sociaux, ce qui fait de ce roman une satire sociale qui déborde d'humanité.
J'accorde un 13/20 à ce titre auquel je reproche quand même cette fin qui met très, très longtemps à arriver.

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J'ai ri, mais j'ai ri, comme cela faisait longtemps que je ne l'avais plus fait. Et j'ai pleuré aussi… Benoît PHILIPPON m'avait déjà conquise par ses précédents romans, dont « Mamie Luger ». A chaque fois, je suis surprise. Je me dis que celui-là me plairait peut-être moins. Mais c'est sans compter sur Benoît PHILIPON qui a l'art de mêler les actions burlesques à des situations dramatiques. Bravo à lui !

J'ai tout aimé dans ce livre, l'histoire, l'écriture, les personnages plus attachants les uns que les autres, (sauf un), aussi bien le père qui prend en otage un hôtel, que la capitaine de police Mia Balcerzak, chargée de déminer ce drame. Surtout ne vous amusez pas à traiter son mari de « lopette », vous le regretteriez amèrement. le seul petit bémol, c'est la 1ère de couverture… Ca c'est juste une affaire de goût !

C'est aussi un pastiche de tout ce qui est déglingué dans notre vie contemporaine. A travers, cette histoire, Benoît PHILLIPON met le doigt sur les dérèglements de notre société, sur les manquements de celle-ci et surtout sur ceux qui ont dû mal à se faire une place dans notre société.

Si vous voulez que vos zygomatiques se détendent, alors ce livre est fait pour vous. Vous pleurerez aussi.
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Joyeux bordel !!!  (Attention, chronique à lire avec sa bande son, voir plus bas !!)

Comme Lapeyre, y en a pas deux comme Philippon pour donner le las en quelques paragraphes !

Il connaît sa gamme pour croquer illico ces mecs à la gomme à qui colle aux crampons comme d'autres un bubble-gum une mouise épaisse comme une crème normande entière Elle & Vire répandue sur un linoléum Leroy Merlin.

Ça patauge dans le cambouis en moins de deux.

Ça poisse parce que justement ils la portent, la poisse !

Qui a lu ‘cabossé' se souvient de Roy.

Ici le gugusse s'appelle Gus et a pris le bus de la mouise pour parcourir sa chienne de vie comme une puce feignasse un clebs galeux pour entreprendre le chemin semé d'embuches (pas de Noël) de sa destinée.

« Inutile de fuir ou de lutter
C'est écrit dans notre destinée
Tu ne pourras pas y échapper
C'est gravé. (1) »

Il a pas l'anus bordé de nouilles Barilla le Gus, plutôt les panards dans la super-glue Loctite, le ciment Lafarge fangeux de ceux qu'ont la pire carte truquée tirée au tarot taré de la diseuse de mauvaise aventure !
Niqué par madame Irma, le Gus.

Il a pas de bol Henriot, il a bu la tasse Ikea gladelig, ébréché qu'il est !
Va être question de se rafistoler, fiston !

« Venez avec nous risquer vos vies
Sur les autoroutes de la folie
Alors vous comprendrez
Jusqu'où on peut aller
Quand on n'a plus rien à perdre
Plus rien à perdre (2) »

Et en effet, comme il n'a plus rien à perdre notre lascar, il peut se laisser gagner par la tentation ultime de finir sur un gros coup, jouer sa finitude à file ou passe, son va-tout, entonner son chant du cygne, son appeau Théose (c'est la marque).

C'est ce qu'il tente, notre Gus parce qu'il a tout perdu le pauvre, son boulot (chiant), son peu de fric (très peu), son couple (rongé par la routine) et surtout, surtout, l'estime de sa fille en même temps que sa garde pas partagée.

Alors il veut la reconquérir sa petiote, lui montrer que son père n'est pas qu'une loque sans avenir même si les apparences sont trompeuses puisqu'il végète, minable, dans un hôtel miteux de quatrième zone, autant dire une cour des miracles.

Va-t-y y en avoir un de miracle justement, nous braille Céline ?
« Le miracle est partout mon amour
Sauras-tu le voir
Au coeur de nos coeurs, au-delà des contours
Le miracle est partout mon amour
C'est à toi de le voir »(3)

Kalachnikov en main et, de l'autre l'aide d'une jeune prostituée aux cheveux mauves du nom de Cerise (c'est Groupama qui doit tirer la gueule), il décide de prendre en otages les pitoyables clients de son garni pourri, à savoir une triste ramassée de rebuts de la société (pas Roquefort) qui ont trouvé refuge dans cette arche de Noé échouée là où plus personne ni ne dérive ni ne s'aventure.

« Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Je n'ai pu fermer ma blessure
Parce que je t'aime
Je t'aime encore
Je t'aime encore » (4)

Drôle de coup d'éclat pour exprimer son amour à sa descendance (Okay!)

Surtout quand le tournage du vidéo message de revendication vire au sketch mâtiné par Audiard et fait le tour du Net et la risée générale. Vaudeville ou plutôt vaudefaubourg étant donné le chic du quartier.

D'une verve qui n'a d'égale que son imagination encore plus agitée qu'un Orangina dans sa publicité, l'auteur nous plante au milieu de ce triste tableau Velléda dont il sait tirer profit pour nous livrer au marqueur Bic marking un récit à la fois drôle et pathétique où les personnages surnagent, dépassés par une situation qui échappe à tout le monde, surtout quand déboulent une commissaire/négociatrice sortie trop brutalement de son repos heb'dromadaire (elle bosse trop) et un journaliste peu regardant sur la déontologie de sa profession comme sur son hygiène corporelle (quand ça pue, ça pue), au pied de cet hôtel décati ou cathos et catins pouvaient cohabiter en toute quiétude révolue.

« You'll be so lonely, you could die
Although it's always crowded
But you still can find some room
For broken hearted lovlovers
To cry there in their gloom » (5)

Ça devient carrément gothique !!

Dans une unique unité d'espace et de temps à la façon d'une pièce de théâtre (j'en visualise bien l'adaptation), nous suivons cet hétérogène microcosme improbable qui, côté sentiments, oscille entre compassion et détestation, compréhension et rejet sauf quand ça défouraille du canon car alors, le moment n'est plus au brainstorming tant y  faut que ça bouge.

Puis, tout à coup, une seconde scène s'ouvre, là-bas,  « Tout au bout de la ville vers le sud, on voit passer les lumières
Ce soir, des tas d'étoiles se trainent par terre
La brume et les rêves, les ombres et le soleil t'enchainent
Dehors, la centrale crache la déveine
Tu dis qu't'aimerais partir mais c'est plus la peine » (6)

L'effet domino domine mine de rien et si, sur la première scène on se farcit un dindon au cervelet mouxx du genouxx qui pète un plomb, sur la deuxième se présente le grand méchant pouxx qui va sévèrement nous hérisser le poil (pour qui n'a pas encore reçu son braun silk-épil lumière pulsée vendu en promo chez Amazon jusqu'à demain) et mettre à mal nos glandes sudoripares non traitées aux sels d'aluminium (Axe bodyspray en solde chez Lidl !).

- Comment se terminera cette pitoyable prise d'otage ?
- Le courant passera-t-il de nouveau entre les coeurs dénudés du père et de sa fille ?
- La guigne quittera-t-elle enfin notre Gus acculé à une extrême action ?
- Quittera-t-il le plancher des vaches maigres sans une extrême onction ?

Benoit Philippon vous le dira. Promis, juré, craché par terre (déconnez pas, c'est moi qui nettoie avec mon Viléda !)

Avec son rythme sur-dynamisé à rendre jalouses les 24h du Mans moto toutes entières,
- son langage encore plus fleuri qu'une vitrine Interflora flanquée de flasques tulipes hollandaises,
- sa mécanique plus huilée qu'Arnold Schwarzenegger en micro moule-boules sur le podium de Mister Univers,
- ses situations plus colorées qu'un petit top Desigual vraiment trop mignon,
- et ses personnages plus distordus qu'un tonitruant larsen d'ouverture de Metallica au Hellfest 2024 (du 27 au 30 juin à Clisson),
ce ‘Petiote' nous entraîne à fond le caisson aussi urgemment que dans le sillage d'un body bordeur poursuivi par une meute affamée de pitbulls lancés sur une piste gelée de bobsleigh creusée dans les hauteurs immaculées de l'Everest, le tout avec un sourire permanent et jouissif à se faire de facto une zygomatiquite aigüe! (Bonjour les moucherons sur les ratiches (Email diamant effacera ça !!!))

Rock-en-bollesque et Tony-truand comme il sait si bien les trousser de sa plume Mont-blanc légère et trépidante, Benoît Philippon attrape le pompon et nous pond (dit chérie) un polar poilant d'un excellent cru gouleyant qui nous laisse pan toi et tous rôtis sur notre plateau de service ‘Guy prends en de la graine" et surtout sur le Qroupion (parce que mon Q c'est du poulet ?) par un final flamboyant digne d'un blockbuster hollywoodien où les jeunes filles pleurent sur le mot FIN !!!

De le lire, nous, on a de la chance, bien plus que n'en n'a notre pauvre Gus en pleine (morne) déshérence et lamentation!

Ode à Gus, vas-y JJ :
« Il faudra que tu apprennes
À perdre, à encaisser
Tout ce que le sort ne t'a pas donné
Tu le prendras toi-même
Oh, rien ne sera jamais facile
Il y aura des moments maudits
Oui, mais chaque victoire ne sera que la tienne
Et toi seul en sauras le prix » (7)
 
(1)   Guy Marchand, Destinée,
(2)   France Gall et Daniel Ballavoine,  Starmania,
(3)   Céline Dion, le miracle,
(4)   Serge Lama, D'aventure en aventure,
(5)   Elvis Presley,  Heartbrake hôtel,
(6)   JP Capdevielle, Tout au bout de la ville,
(7)   JJ Goldman, C'est ta chance.
 
PS: Combien de marques avez-vous trouvé ?
 
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J'avais adoré Mamie Luger , plébiscité par mon groupe de lecture pour son humour décalé et amoral
Un livre qui faisait du bien entre deux lectures difficiles
Avec son beau bandeau, 500000 lecteurs ( et lectrices), conquis , je me suis laissé tenter
Patatras ! Je suis passé totalement à côté de ce livre que je n'ai pas terminé
Il y a un côté pieds nickelés assez amusant au premier abord
Mais j' ai trouvé qu'il manquait l'humour décalé de Mamie Luger,personnage inoubliable
Benoît Philippon passe un peu à côté et ne retrouve pas la même verve pétillante et humoristique
Le personnage principal, Gus, n'a pas le charisme de la fameuse mamie centenaire
Comme l'a écrit un Babeliote, cela pourrait faire un bon petit film rigolo à condition de trouver la distribution adéquate
A la lecture, c' est plutôt raté, à mon humble avis
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La vie de Gus est une suite d'échecs : son parcours scolaire , son mariage, son boulot , un ratage en série. La seule fierté qu'il lui reste c'est sa petiote, une ado de quatorze ans qu'il aime profondément . Gus est prêt à tout pour conserver son droit de garde alors que la juge aux affaires familiales vient de l'en priver. Quitte à acheter un flingue à un trafiquant louche qui loge comme lui au Love Hôtel dans cette banlieue industrielle de Chalon. Quitte à prendre en otages les habitants de cet hôtel de seconde zone, qui, comme lui, tentent de survivre. Il est aidé ans cet acte insensé par Cerise, une prostituée semi-professionnelle qui tapine à son compte. Une auto- entrepreneuse du sexe dotée d'un fort tempérament qui va épauler Gus dans son opération périlleuse où les rôles entre otages et leurs agresseurs ne semblent pas toujours très clairement définis, les uns comme les autres partageant la même galère d'une vie qui ne leur a pas fait de cadeaux.


Heureux d'avoir pu croiser l'auteur aux Quais du Polar. Un auteur, qui comme ses romans, transmet sa jovialité et sa bonhomie dans un monde du polar parfois plus glaçant et plus froid…
On retrouve sans surprise dans ce nouveau livre les ingrédients qui ont fait le succès des précédents: un récit qui tient le rythme jusqu'au dénouement final, un humour potache de bon aloi qui apporte un peu de sel à l'histoire et une brochette de personnages tout à fait incroyables.
Une bande de losers magnifiques qui détonnent et par moment , savent nous toucher en plein coeur. Un tenancier d'hôtel au grand coeur qui a sauvé des eaux et d'une fin proche ce SDF à l'esprit toujours vif, un couple illégitime qui vit son dernier ébat, une migrante africaine enceinte jusqu'au cou, un livreur de pizza complètement stone, et bien sûr Cerise et Gus sans oublier son adolescence rebelle. Pour pimenter encore un poil davantage son récit, l'auteur a eu la bonne idée de nous rajouter une bande de criminels serbes aussi tatoués que dangereux et une négociatrice policière sacrément « couillue» .
La mayonnaise a parfaitement pris une nouvelle fois. Je dis bravo !
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Le boulanger-pâtissier de la Salvetat-sur-Agoût se soucie comme de Colin-Tampon du Nutri-score. Savourant l'une de ses préparations, plaisir amplifié en raison d'un appétit aiguisé par une splendide randonnée dans le Somail, je me réjouissais qu'il existe encore des artisans qui s'obstinent à résister aux injonctions de la bien-pensance culinaire. Allongé sur un transat en bois, judicieusement installé par l'ONF, je me replongeais, autre délice, dans ce « Petiote » commencé la veille au soir près de Vésoles le plus conémaresque des lacs héraultais.
Benoît Philippon ne connaît pas non plus le nutri-code narratif. Son roman offre une roborative galerie de portraits de personnages qu'il croque avec appétence tant les gentils que les méchants. Féministe à sa façon, c'est aux protagonistes, bien plus qu'aux protagonists, que l'auteur réserve la part belle, à part bien sûr Mme Thatcher. Même la JAF qui a fait son nid du malheur de Gus, échappe, in extremis, à la vindicte de Philippon, petit patapon…
Les dialogues sont eux aussi riches et nappent l'ensemble de cette pièce montée sans vergogne. Philippon prétend qu'une de ses héroïnes a bingé la Casa de Papel, mais c'est celui qui dit qui l'est tant les clins d'oeil à la série semblent nombreux… Les deux scènes des sulfateurs sulfatés valent à elles seules le détour.
Les adeptes du véganisme en littérature, qui honnissent l'hémoglobine et les conversations lipidiques, risquent de trouver indigeste « Petiote ». Ils seront peut-être incommodés par l'insistance anarchisante, dont Boudu semble le porte-parole, qui égratigne la presse, dénonce nos institutions et prend partie pour les migrants. Hubert-Uber les contenteront moins que Humbert-Humbert. Comme je suis du genre à manger le gras du pâté, je me suis pourléché les babines grâce (ou grasse) à ce livre gourmand d'autant que l'auteur a le mérite d'imaginer une chute réussie… La cerise sur le gâteau ?
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En bref :
Coup de coeur pour ce roman explosif et détonant !

De quoi ça parle ?
De Gus qui perd la garde de sa fille. de là, il pète littéralement un plomb et prend en otage l'hôtel où il vit, avec la complicité de Cerise, une jeune prostituée qui vit dans cet hôtel. Mais les choses partent littéralement dans tous les sens, et Gus perd de plus en plus le contrôle...

Mon avis :
Encore un roman coup de coeur avec la plume de Benoît Philippon !
Cash, incisive, dénonciatrice, la plume de cet auteur est en plus totalement addictive !
Le roman, bien que "presque" léger, ne cède à aucun temps mort ni facilité.
Benoît Philippon a réussi à compartimenter son roman, entre dénonciations mais aussi la partie plus légère avec des personnages atypiques, drôles ou émouvants...
D'ailleurs, je reviens sur les dénonciations. Benoît Philippon ne s'est pas contenté de dénoncer la misogynie de notre pays (monde même...). Il a également dénoncé le rôle des pères dans notre société. Ca prend même une grande partie du roman (puisque Gus se bat pour son enfant), et j'ai trouvé ça vraiment fabuleux. Je n'avais encore jamais lu de polar qui dénonçait ce genre de sujet (important !!) avec autant d'humour, d'auto-dérision... Il dénonce aussi l'aveuglement de nos dirigeants face aux migrants. le "journalisme" qui n'en est plus lorsqu'un journaleux fait tout pour avoir LE scoop... Et puis, d'autres sujets tout aussi important que je vous laisse découvrir.
Malgré les sujets franchement pas sympa, on rigole, encore et encore... Et puis d'un coup nous sommes émus, presque à faire couler sa petite larme. Bref, vous l'aurez compris, la plume de l'auteur et tellement addictive qu'on prend part aux émotions des personnages qui sont aussi diverses que variés.
J'ai eu un coup de coeur pour les deux personnages Boudu et George. On aurait dit les 2 petits vieux du Muppets Show, ils m'ont fait énormément rire, mais aussi pleurer... Et j'ai aussi eu un coup de coeur pour Cerise, une warrior qui a vraiment morfler. Ah, et aussi Fatou, cette femme, migrante, qui a traversé l'enfer pour arriver dans cette hôtel.
Je ne vais pas tous vous les décrire, mais en faite j'ai eu un coup de coeur pour tous les personnages ! En plus de tout le roman, évidemment !
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Benoit Philippon fait du Benoit Philippon et c'est toujours aussi agréable.
Le monsieur a un style bien à lui, peut-être excessif parfois, mais indéniablement divertissant.
Des dialogues truculents, des réparties cinglantes, le sens de l'action et du scénario, le tout ponctué par une ironie polissonne.

Dans « Petiote » il met en scène toute une galerie de cabossés de la vie auxquels le lecteur va s'attacher facilement.
Le premier d'entre eux est Gus. Un looser qui a toujours tout foiré, un père qui vient de perdre la garde de son ado. Il n'a plus rien à perdre alors il est prêt à tout pour récupérer sa petiote. Et il ne va pas faire les choses à moitié… Il met en place un splendide plan foireux, une prise d'otage dans un hôtel miteux au nom improbable, le « Love Hôtel ». Tenu par Georges, Saint Bernard des paumés, tous les rejetés passent par le Love Hôtel : un SDF, une migrante enceinte, une prostituée, un livreur Uber, un trafiquant de drogue serbe et un gentil petit couple illégitime. le tableau est complet, les rebondissements peuvent commencer.

Avec sa farce grotesque l'auteur dresse dans la joie et la bonne humeur un tableau effarant de la dureté de notre société. Si besoin était, il nous montre bien que rien ne tourne rond dans notre monde. du coup au milieu de la franche rigolade, l'émotion se pointe et le lecteur n'est pas à l'abri de verser une larmichette.
Heureusement à la surface de toute cette merde, Philippon glisse de la tendresse et ce petit rien d'humanité qui nous fait dire que tout n'est pas perdu. Un livre joyeux sur les malheurs de la vie.
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Benoît Philippon a le don de prendre des personnages de "tous les jours" et d'en faire des héros d'un jour.

Il m'avait déjà séduite dans ses trois précédents livres, et là encore il a cueilli mon coeur.

Je me suis attachée à tous les intervenants de cette histoire, et toutes sortes d'émotions m'ont accompagnée au cours de cette lecture.

Énorme coup de chapeau pour cette nouvelle histoire qui ne laissera personne indifférent.

J'ai juste adoré, merci.

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