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Thierry Piélat (Traducteur)
EAN : 9782264052056
448 pages
10-18 (19/05/2011)
3.5/5   64 notes
Résumé :
Au fil de ses tournées dans le 8e District, le quartier chaud de Bangkok, l'inspecteur Sonchaï Jitpleecheep pensait avoir tout vu. Jusqu'à ce qu'il regarde le snuff movie qu'on lui a adressé anonymement. La victime filmée est Damrong, une prostituée qu'il a aimée jusqu'à l'obsession quatre ans plus tôt, et qui continue de le hanter par-delà la mort. En effet, la nuit venue, l'esprit de Damrong rend des visites érotiques à Sonchaï, alors que celui-ci essaie désespéré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je ne sais pas pourquoi ce bouquin avait atterri dans ma PAL. Toujours est-il qu'il y était depuis pas mal de temps, et sans le challenge multi-défis, il y serait resté encore longtemps. Et après coup, pas de bonne surprise, je n'ai pas du tout aimé ce roman.

Ma lecture a été polluée tout au long du livre par le regard que l'auteur porte sur la prostitution. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, selon moi, le "métier" de proxénète est le plus dégueulasse qui soit. Or, le héros de "Bangkok psycho" est flic et proxénète. Dès le départ, j'étais donc un peu heurtée par la caractérisation du personnage qui m'empêche toute sympathie à son égard. Et surtout, l'auteur développe un point de vue très discutable. Lorsque Burdett évoque la prostitution des thaïlandaises, on a l'impression que cette façon de gagner leur vie leur convient, qu'elles y trouvent leur compte. Et surtout, il met sur le même plan la détresse de la prostituée et celle de son client. Voyez cet extrait :

"Une fille de l'Isaan arrive à Krung Thep ; elle est terrifiée, pauvre, elle se sent seule, inadaptée. Un occidental d'âge moyen arrive là ; il est terrifié, riche, il se sent seul inadapté. Ils sont comme les deux faces d'une même pièce."

Deux faces d'une même pièce ! Suis-je la seule à être choquée par cette affirmation. Oh le pauvre occidental que personne n'a obligé à faire du tourisme et qui se sent perdu et qui va trouver du réconfort sur le dos de la misère ! Comment peut-on comparer la souffrance d'une femme pauvre qui, pour survivre, doit se taper des hommes qu'elle ne désire pas (voire même qui la répugne) et la pseudo souffrance d'un type qui se permet de louer un être humain parce qu'il en a les moyens ?

Mais ce n'est pas tout. Ce n'est pas seulement le point de vue de l'auteur sur la prostitution qui est discutable mais son regard sur les femmes en général. Les femmes qui peuplent son roman sont globalement dépeintes comme des mantes religieuses qui, l'air de rien, ont le pouvoir en utilisant leur séduction comme une arme. Même la victime est présentée comme une sorcière qui cherche à piéger les hommes. Elle est dépeinte de façon très négative, comme un être malfaisant. Cela aussi m'a heurtée, que l'auteur n'ait finalement aucune empathie pour elle, qu'il condamne ce personnage alors même qu'il nous raconte son parcours de vie absolument abominable : enfance misérable entre maltraitance et drogue, vendue à 16 ans à un bordel, une vingtaine de passes par jour... Burdett va même jusqu'à

J'ai déjà lu des romans dans lesquels le point de vue de l'auteur me gênait, voire me révulsait, sans pour autant en faire une raison de le détester. J'aurais pu faire abstraction de ce propos nauséabond, je l'ai déjà fait pour d'autres auteurs. Mais, pour ça il aurait fallu une intrigue intéressante et bien menée et un style séduisant. Ici, la forme ne vient pas sauver le fond. L'intrigue ne m'a pas passionnée, elle est inutilement alambiquée pour masquer une vacuité totale. le récit est mal mené, j'ai souvent trouvé le temps long. Les personnages sont ou détestables ou inintéressants, en tout cas caractérisés sans finesse. L'écriture est plate, sans personnalité.

Le seul aspect intéressant de ce "Bangkok psycho" est la plongée dans la culture thaïlandaise. L'auteur connait manifestement le pays. Et les passages où on découvre certains aspects de la culture thaïe sont les seuls qui ont éveillé mon intérêt. Mais ils sont rares et n'ont pas suffi à me rendre la lecture moins pénible.

Lire "Bangkok psycho" m'aura permis d'avancer dans le challenge multi-défis et m'aura permis de libérer une place dans ma bibliothèque. Allez, au rebut !

Challenge Multi- défis 2017 - 31 (53 - un roman dont l'action se déroule intégralement en Asie du sud-est)
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John Burdett nous avait déjà emmenés à Hong-Kong et surtout en Thaïlande avec Bangkok 8. On avait apprécié l'humour futé de ce voyage dans les bas-fonds du district 8 de la cité des anges (Krung Thep en VO) et l'intelligence amusée avec laquelle cet auteur américain essayait de nous instruire du fossé culturel entre les occidentaux (nous, les farangs) et les asiatiques.
Il récidive avec Bangkok Psycho (entre temps il y aura eu Bangkok Tattoo, qu'on n'a pas lu).
De nouveau Burdett met en scène Sonchaï, le flic métis qui a raté sa vocation de moine bouddhiste et l'américaine Kimberley, miss FBI, élevée au biberon judéo-cartésien, ce qui lui fournit bien évidemment tous les prétextes pour opposer les deux cultures.
Dans cet épisode, Kimberley tombe même amoureuse du bel adjoint de Sonchaï ... un transsexuel sur le point de se faire opérer ! Kimberley considère cela comme un véritable gâchis (!) et n'aura de cesse de convaincre Sonchaï d'amener son ami(e) à renoncer !
Comme Bangkok 8, la première partie de Bangkok Psycho est une promenade, certes mouvementée (c'est quand même un polar) mais une promenade quand même, amusante, passionnante, cocasse, pittoresque, instructive, dans la culture thaï et les arcanes d'incompréhension où s'égarent les farangs.
C'est savoureux, finaud, ironique, on avait déjà tout dit dans notre précédent billet sur Bangkok 8 mais on ne s'en lasse pas.
Mais tout comme dans Bangkok 8, la seconde partie du bouquin bascule dans l'horreur, fini de rigoler.
La région n'est pas de tout repos, la vie y est rarement facile et on a même droit à quelques incursions au-delà de la frontière Khmère.
Ça secoue, et je ne parle pas du 4x4 sur la piste !
On y apprend notamment les règles, heureusement méconnues, du jeu de l'éléphant et je peux vous assurer que, lors de votre prochaine visite au zoo, vous ne regarderez plus ces paisibles pachydermes du même oeil ...
Plus sérieusement, John Burdett nous décrit une Thaïlande où nos catégories cartésiennes si commodes semblent se diluer dans la moiteur tropicale.
Il n'y a plus guère de frontière entre les hommes et les femmes : il est beaucoup question dans ce livre des travestis, transsexuels et autres katoeys (un peu l'équivalent des rae-rae de Tahiti).
Il n'y a plus guère de frontière entre le bien et le mal : le grand patron de Sonchaï (Vikorn) est tout autant un parrain de la mafia locale que le colonel en chef de la police et l'on ne sait jamais trop dans quel registre il opère, passant de l'un à l'autre avec une aisance très déconcertante mais toute bouddhiste.
Et il n'y a plus guère de frontière entre les vivants et les morts : au pays de la réincarnation, quand une vie humaine n'est somme toute qu'un petit moment d'un grand tout kharmique, les fantômes viennent vous hanter la nuit, voire reviennent carrément pour solder leurs comptes (le titre en VO est Bangkok Haunts).
Dans la dernière partie du bouquin, John Burdett nous donne (et avec beaucoup d'habileté alors que l'exercice est périlleux) deux versions à comprendre en filigrane d'une même histoire à lire : la version logique où les méchants se font rattraper comme dans toute bonne intrigue policière et puis la version magique où les morts ne se contentent pas de crier vengeance mais entendent bien régler eux-mêmes leurs histoires avec les vivants.
Le plus fort (et Dieu sait qu'on a pourtant été élevé au même biberon que miss FBI) c'est que, malmenés jusqu'ici par l'histoire que nous a contée Burdett, on ne sait finalement pas trop quelle lecture on a envie de privilégier ...
Dans cette aventure, il est également beaucoup question de sexe (bien plus, me semble-t-il, que dans mes souvenirs de Bangkok 8), pas du sexe-galipettes mais du sexe-puissance qui anime les tréfonds de l'âme humaine, du sexe-tsunami.
Comme si Bangkok n'était pas seulement la capitale mondiale du commerce de la chair mais bien plutôt l'épicentre terrestre de cette vague de fond.
Si pour conclure on ajoute que tout démarre avec un snuff-movie (quand sont filmés en direct et pour de vrai, sexe et meurtre mêlés pour de sordides mais riches amateurs) on comprendra que Bangkok Psycho est décidément
un roman passionnant mais dérangeant. Très dérangeant.
Alors quand on dit coup de coeur ici, il faut comprendre aussi un peu de tachycardie !
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Plus j'avance dans cette série, plus je deviens fan. Car non seulement cet épisode nous propose une enquête aux multiples ramifications, mais l'immersion dans la culture thaï est tellement captivante qu'elle rivalise d'importance avec l'intrigue principale. Et pour qui lit la saga dans l'ordre, l'évolution des personnages retient aussi l'attention, en particulier celle de miss FBI, de plus en plus attirée par ce monde tellement dépaysant.

Burdett réussit à nous faire appréhender ce peuple aux croyances étonnantes, aux moeurs qui peuvent nous sembler un poil relâchés et à l'organisation sociale pour le moins inhabituelle. La touche de fantastique qu'il utilise ici ne nuit pas non plus, de même que la présence des khmers et que l'incursion au Cambodge. Son inspecteur Jitpleecheep reste aussi complexe, imprévisible et intrigant qu'à l'habitude. J'adore me plonger dans cet univers plein de non-dit, de références bouddhistes, d'étranges croyances et de conceptions déroutantes. En somme un roman policier amplement satisfaisant à plusieurs égards.
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Aà Bangkok, l'inspecteur Sonchaï reçoit le DVD d'un snuff movie dont la victime est une prostituée avec laquelle il avait eu une liaison. Il va alors mener une enquête dans les bas fonds de la capitale thaïlandaise, et en particulier les milieux de la drogue, de la prostitution et du porno, qui sont tous trois assez liés, avec la passivité bienveillante des autorités locales...

Je n'ai pas adoré ce livre. D'un côté le cadre est sympa, avec de nombreuses références à une culture thaï que l'auteur a l'air de bien connaître. Il y a aussi de bonnes touches humoristiques, du cul... Mais je n'ai pas vraiment accroché. J'ai trouvé l'histoire un peu décousue, comme une succession d'épisodes sans grande cohésion, et je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages. Bref, il y a mieux !
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L'auteur m'avait été conseillée pour me mettre "dans le bain" lors de mon voyage en Thaïlande. Certains passages difficiles étant donné l'énigme assez trash mais lecture intéressante d'un point de vue de la mise en avant des différences culturelles entre notre civilsations occidentales et celle d'Asie du Sud-Est.
Un bémol toutefois sur l'approche de l'auteur quant à la question de la prostitution que je trouve largement erronée. Il aurait presque tendance à dire que c'est par "choix" que les jeunes thaïlandaises, or la réalité est bien plus triste et révoltante que celle décrite dans ses lignes...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je dois préciser qu'il existe deux façons d'échapper à la mort sur nos routes : pop pong et pop gun. Pop gun, c'est recourir à tous ces moyens inefficaces et ennuyeux consistant, par exemple, à boucler sa ceinture et à ne pas conduire trop vite. Nous préférons généralement pop pong, une protection spirituelle inviolable. Convenablement pratiqué, non seulement pop pong protège votre vie mais il peut aussi sévèrement châtier ceux qui la menacent.
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- Pour un moine, vous passez beaucoup de temps dans un café internet. Vous êtes un bouddhiste moderniste ?
- Bien sur que non. Le modernisme est pour l'essentiel une forme de divertissement, superficielle de surcroit. Il ne survit pas aux désastres écologiques et à la pénurie de pétrole. Pas même aux attentats terroristes. Et certainement pas à la pauvreté, qui est le lot de la plupart d'entre nous. Rien qu'en appuyant sur un bouton l'image disparait de l'écran. Les vieilles questions recommencent alors à nous tourmenter : Qui suis-je ? D'où viens-je , Où vais-je ? Mais sans sagesse, ces questions deviennent empoisonnées. Qui est en proie à la confusion cherche refuge dans la bigoterie et le sectarisme, sources de conflit comme chacun sait. Une guerre high tech et nous voilà revenus à l'âge de pierre. Tel est le lien entre le bouddhisme et le modernisme. Autrement dit, il n'y en a pas, sauf à considérer que ce dernier est le remède au premier.
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[...] Tu es le fils d'une pute, proxénète, tu diriges un bordel, tu fais partie d'une des polices les plus corrompues d'Asie, mais tu es innocent.
Je n'ai jamais enfreint une loi, fraudé, menti ni participé à une affaire tordue de ma vie, et pourtant je suis corrompue, je me sens sale.
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[...] - Bon, d'accord [...] pour toi, l'esprit occidental est le croisement digne de Frankenstein d'une religion mal ficelée et des idées d'une bande de pédophiles grecs [...] ?
- Oui, à peu près.
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p 153
Que voulez-vous y faire ?
Les cupides ont reçu la Terre en partage.
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Videos de John Burdett (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Burdett
Cercle polar : quand les héros s'incrustent. .Cercle polar : quand les héros s'incrustent. Allez savoir pourquoi ! Il arrive parfois q'un héros s'impose à un auteur, jusqu'à ne plus le quitter, jusqu'à vieillir ensemble. le phénomène n'est pas nouveau. Philip Marlowe et Raymond Chandler, Agatha Christie et Hercule Poirot, Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes sont des couples mythiques. Et le phénomène se poursuit, plus encore peut-être depuis le succès des séries télévisées. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Michael Connelly et Harry Bosch finiront pas fêter leurs noces d'or pour le plus grand bonheur de leurs lecteurs. Car le plaisir est grand, en ouvrant chaque nouvel épisode de leurs aventures, de prendre des nouvelles de ces amis de papier comme on s'inquiète de la santé de nos proches. Matt Scudder va-t- il replonger dans l'alcool, se demandait-on à chaque épisode de la série de Lawrence Block. Ces héros que l'on dit récurrents sont plus nombreux que jamais, en voici trois que vous ne connaissez peut-être pas encore... « le Joker » de John Burdett (Presses de la Cité) « Une affaire d'hommes » de Todd Robinson (Gallmeister) « Aux vents mauvais » de Elena Piacentini (Au-delà du raisonnable)
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