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EAN : 9782070138807
432 pages
Gallimard (09/01/2014)
3.19/5   16 notes
Résumé :
Quand Johnny Richardson revient à Oakridge, il n'a qu'une idée en tête : réparer la terrible erreur qui l'a poussé à s'exiler de sa ville natale pendant huit ans. Mais renouer avec le passé peut être une entreprise risquée dans l'Amérique provinciale. Lorsqu'une expérience sexuelle anodine pousse au suicide la femme d'une personnalité locale, Johnny devient la cible d'une vendetta qui menace de détruire l'existence fragile qu'il s'est bâtie au cœur des anciennes col... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Paumée au milieu de la Sierra Nevada, Oakridge est une petite ville de Californie comme bien d'autres, elle ne compte que peu d'habitants et ne propose à ceux-ci que peu d'occupations. Il y a bien un lac, un peu à l'extérieur de la ville, mais la route qui y mène est à ce point en mauvais état que peu d'habitants profitent de ses charmes. C'est pourtant autour de ce lac que se noueront les principaux noeuds de ce deuxième roman de Matthew Stokoe. Dix ans plus tôt déjà, Stan Richardson avait failli s'y noyer, et son cerveau, trop longtemps en manque d'oxygène, en avait souffert. Même s'il était entièrement autonome, Stan, en grandissant, avait gardé l'esprit d'un gamin d'une douzaine d'années. Son frère, John, qui devait veiller sur lui ce fameux après-midi, était resté profondément marqué par l'accident et n'avait jamais pu se défaire de son sentiment de culpabilité. Quelques années après, il avait quitté Oakridge, Marla, son amour de jeunesse, son frère et son père pendant huit longues années. Aujourd'hui de retour, il va tenter de se racheter auprès de ceux qu'il aime et qu'il regrette d'avoir quittés. A peine arrivé toutefois, son désir de retrouver Marla va le pousser à se compromettre -avec elle- dans une mise en scène sexuelle aux conséquences dramatiques. Dès lors, John va se retrouver en point de mire d'un vengeur non identifié, et les coups bas vont commencer à pleuvoir sur lui, sur Marla et, indirectement, sur ce frère qu'il était revenu couvrir de toute de son attention. Point d'orgue de cette descente en enfers qui s'amorce : la disparition inopinée de son père, juste après que celui-ci se soit porté acquéreur d'un terrain à priori sans intérêt : Empty Mile.
Dans la veine de certains auteurs américains de polars qui situent leurs intrigues en milieu rural (C.J. Box, Craig Johnson, James Lee Burke, Donald Harstad...), Matthew Stokoe nous propose ici une intrigue aussi solide qu'attachante. Si le cadre général le rapproche des précités, Stokoe se distingue en donnant le premier rôle à un simple quidam, aux prises avec ses propres démons -la culpabilité, le manque d'amour paternel contrebalancé par un lien fraternel à toute épreuve, la recherche du pardon de ceux qu'il a abandonnés- et avec une haine qu'il a suscitée sans s'en rendre compte et encore moins le vouloir. Pas d'enquêteur ici, aucun détective privé et encore moins de flic des montagnes. le personnage principal a certes de l'expérience et a beaucoup bourlingué, mais il se bat au jugé, il avance par essais/erreurs, sans moyens dignes de ce nom. Il n'est pas policier, point. Il tente de comprendre et, louvoyant entre les personnes qu'il a blessées sans le vouloir et celles qui le haïssent, il tente de débrouiller l'écheveau de plus en plus compliqué qui se bâtit sous ses yeux : pourquoi son père a-t-il disparu, pourquoi avait-il acheté ce terrain? Pourquoi a-t-il le sentiment que Marla lui cache des choses, pourquoi s'en prend-on à lui? Avec le soin évident qu'il attache à la psychologie de ses personnages, les rendant tous aussi solidement campés que crédibles, Stokoe n'en oublie pas de nous servir un suspense digne de ce nom. Pas un suspense à cent à l'heure comme certains de ses confrères en livrent deux par an, non. Mais une histoire écrite par un auteur ayant quelque chose à dire, un scénario habité et qui en apprend parfois autant au lecteur sur lui-même que le personnage principal en avoue sans détours de ses propres sentiments. S'il est une dureté dans ce roman, elle n'est ni esthétique, ni voyeuriste, elle ne dépend jamais de scènes violentes ou de tableaux sanglants. S'il est une dureté dans ce roman, elle s'incarne dans la simple vérité de certains personnages, dans leur entière clairvoyance sur eux-mêmes et leur totale franchise envers les autres. Les amateurs de romans noirs apprécieront.
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La ruée vers l'or ... noir.
Polar et roman noir que cet Empty Mile de Matthew Stokoe.
Une histoire qui commence un peu comme celle de Rédemption de Matt Lenox (le prénom qui veut ça ?) : John rentre au pays (un trou perdu) qu'il a quitté voici une petite dizaine d'années, on ne sait trop encore pourquoi.
Il retrouve son père, mal aimant, son jeune frère, un peu retardé, et son ancienne petite amie, mail aimée.
Pour faire bonne mesure, un ancien pote également, qui a tourné voyou.
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour un engrenage infernal : il suffit de quelques pages pour comprendre que tout cela va très très mal finir.
John est rongé par la culpabilité envers ceux qu'il a abandonnés, son frère Stan, sa petite amie Marla, ...
Bientôt le père sera victime d'une mystérieuse disparition, laissant derrière lui une tout aussi mystérieuse propriété où semble planer le parfum de l'or (et oui, il y en aurait encore ?) à Empty Mile.
Manquait plus que l'appât du gain !
Au fil des pages, John s'enfonce inexorablement dans les ennuis, allez disons plutôt dans les emmerdes. Et graves, les emmerdes. Et jusqu'au cou, il s'y enfonce.
C'est même d'ailleurs ce qui finit par gêner un peu au détour d'un chapitre ou deux : Matthew Stokoe force un peu la dose, franchement. L'accumulation finit par perdre toute crédibilité et on se serait bien passé des histoires un peu glauques et racoleuses autour de Marla par exemple. C'est un peu too much.
Mais c'est aussi le principe de ces romans noirs où inéluctablement le destin en marche broie les vies, les unes après les autres.

[...] Je vois d'ici les rouages se mettre en place dans ta tête.
— Tu parles de le tuer ? Tu crois que je suis ce genre de type ? Que je pourrais vraiment l'éliminer ?
— Tu as envie que je te dise quoi ? Que cela ne me pose pas de problème ? C'est ce que tu veux entendre ?
— Je ne veux rien.
— Parce que ça ne me pose effectivement aucun problème.

Au rythme lent de la cambrousse US, un polar sans enquête et presque sans cadavre (du moins au début !) et un roman bien noir qui malheureusement, du fait de quelques maladresses, souffre beaucoup de la comparaison avec Rédemption.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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L'image, le cliché d'une amérique. le profil, l'esquisse de l'humain. Sans de concrètes causes je ressens pour cet écrit le symbole tutélaire de Jim Morisson pour une dimension poétique, pour un trajet de vie sinueux et aventureux...Il est impossible de se raccrocher à ses démons avec autant d'ardeur, de ténacité et d'espérer en même temps mener un vie tolérable ou satisfaisante... Parabole entre ce récit et l'homme lézard?!... 8,5
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Si ce roman entre dans la série noire, c'est parce que tous les évènements qui s'enchaînent conduisent à un triste constat : on ne peut se débarrasser (et encore il faudrait le mettre au conditionnel) de sa culpabilité qu'en se séparant totalement des personnes qui en sont la cause. L'histoire n'est pas désagréable à suivre, les relations entre les deux frères sont touchantes mais j'ai vraiment été gênée par le personnage féminin principal, Marla et par ce qu'on lui fait subir, comme si c'était tellement totalement anodin. Et puis cette phrase bien machiste m'a fait lever les yeux au ciel:

Marla et Gareth étaient en couple depuis presque un an lorsque nous comprîmes que nous finirions ensemble. J'étais souvent chez eux. J'avais vu les plats qu'elle cuisinait, le ménage dont elle s'occupait, l'affection normale qu'elle lui prodiguait.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Grosse déception ! Surtout à cause du style d'écriture ! Une utilisation du Passé Simple à outrance qui donne au récit une lourdeur difficilement supportable ! Mauvaise traduction ??
L'intrigue en elle-même est assez banale, enchaînant des poncifs narratifs éculés et au bout d'un moment devient rebutant ...
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critiques presse (2)
Telerama
06 août 2014
Loin des villes et d'un hyperréalisme que Bret Easton Ellis ne renierait pas, l'écrivain anglais offre une grande méditation sur le remords. Mais il y met les formes du polar, avec crimes, mensonges et jalousies, dans une Amérique rurale qui convient si bien à la tragédie.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesEchos
17 mars 2014
Matthew Stokoe est Anglais, mais il a choisi une petite ville de Californie du Nord comme théâtre de « Empty Mile », un polar peu sanglant, mais machiavélique. Tout semblait pourtant si calme, plus d’un siècle après la fin de la ruée vers l’or.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[...] Je vois d’ici les rouages se mettre en place dans ta tête.
— Tu parles de le tuer ? Tu crois que je suis ce genre de type ? Que je pourrais vraiment l’éliminer ?
— Tu as envie que je te dise quoi ? Que cela ne me pose pas de problème ? C’est ce que tu veux entendre ?
— Je ne veux rien.
— Parce que ça ne me pose effectivement aucun problème.
[...] Tu veux que je le tue pour toi.
— Tu envisageais déjà ce meurtre avant.
— J’envisageais que nous l’éliminions. Ensemble.
— Je n’ai pas les tripes.
— En revanche, tu penses que moi je les ai. »
J’eus un haussement d’épaules.
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[...] Empty Mile. Que désirez-vous savoir ?
— Tout ce que vous pourrez me dire. Mon père a acquis un morceau de terrain par là-bas, sur les berges de la Swallow River. J’essaye de comprendre pourquoi.
— Votre présence m’indique que vous pensez à l’or, d’une façon ou d’une autre.
— L’endroit s’y rapporte. Je ne vois rien d’autre. » Il rit. « On pourrait tenir des propos semblables pour toute la région. La rivière a été exploitée de fond en comble à l’époque de la ruée. Il ne reste pas une paillette, croyez-moi.
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Huit ans. Et maintenant, j’étais de retour. Dans mes rues. Dans ma ville.
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- Tu n'as pas l'air de très bien te connaître. Tu devrais y remédier. L'esprit est notre bien le plus précieux. Un gros type baraqué peut rosser son prochain. Mais un type malin peut détruire sa vie entière.
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Video de Matthew Stokoe (1) Voir plusAjouter une vidéo
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