Le secret des sables

Sur la piste poussiéreuse, une voiture avec à l'intérieur trois frères et une petite fille. Et sur le bord de la route, des fleurs qui ont poussé on ne sait comment. Les enfants décident d'en cueillir quelques-unes pour leur maman : une scène qui leur rappelle une comptine récitée mille fois dans l'enfance. Serait-elle prophétique ? Les frères et la soeur font soudain face à un palais surréaliste qui semble trôner sur les dunes désolées. Pour échapper à la perspective de rester prisonniers à jamais de ces lieux, la petite fille négocie fermement leur liberté, franchissant une ligne dangereuse dont sa mère reconnaîtra plus tard les implications dans son regard…

Ce livre est hypnotique avec ses mots lourds de sens et ses incroyables illustrations, magnétiques comme un tableau de Salvador Dali (extraits accessibles via le lien ci-dessous). Elles nous font basculer dans une sorte de quatrième dimension qui m'a évoqué à la fois La Belle et la Bête et les films de David Lynch. Nous aimons ce type d'album saturé d'ambiguïtés. On peut prendre cette histoire d'enchantement, d'épreuves initiatiques et de secret au sens littéral. Mais elle pourrait aussi être lue comme un rêve étrange, une fable sur les désirs qui nous rendent manipulables ou comme un propos subtil sur les maladies mentales.

Nous nous sommes laissé happer par ces pages envoutantes, puis nous avons adoré revenir en arrière, scruter les détails, décoder les symbolismes et identifier des clins d'oeil à des tableaux célèbres.

Un album à couper le souffle à lire avec de grands enfants !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..

Découvert avec « La légende du Chien Noir », Levi Pinfold est un auteur jeunesse dont j'aime l'univers à la fois magique et effrayant. Cet album aux illustrations de toute beauté et aux magnifiques tons sépia ne pouvait que m'attirer.

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L'histoire commence par une chanson.

« Roses blanches, nous vous suivons vers l'Oracle du Vallon »

Une jeune fille et ses trois frères traversent le désert poussiéreux au volant de leur vieille voiture pour rendre visite à leur mère à l'hôpital. En chemin, ils s'arrêtent au bord de la route pour lui cueillir des fleurs, des roses blanches.

« Désert de mort puis la fontaine d'une demeure souveraine »

En haut du talus recouvert d'un tapis de fleurs blanches, ils aperçoivent un bâtiment étrange et austère qui paraît figé dans un silence et un vide angoissants.

« Au calice ayant goûté, nous entrons dans le palais »

En s'approchant, les trois garçons découvrent une fontaine et s'y désaltèrent avant de pénétrer dans la demeure dont la porte s'est ouverte toute seule. La jeune fille pressent un danger et tente d'alerter ses frères, mais ils semblent déjà possédés par les lieux.

« Rompons le pain pour le Gardien, descendons toujours plus loin
En plongeant dans le bassin, nous tombons entre ses mains
Loin de tout ce qui est, prisonniers à jamais. »

La jeune fille rencontre le maître des lieux, un lion qui se fait appeler l'Oracle. Elle conclut un marché avec lui pour libérer ses frères et retourner auprès de leur mère au plus vite.
La jeune fille, bien que résolue et courageuse, aura-t-elle la force de lutter et délivrer ses frères ?

Je vous laisse découvrir cet endroit fascinant sous le coup d'un enchantement et la suite de l'histoire.

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Levi Pinfold est un artiste vraiment talentueux.
L'auteur-illustrateur a donné vie à ces lieux étranges, envoûtants et poétiques qui suggèrent un mirage, dans tous les sens du terme : à la fois une illusion d'optique, un monde qui apparaît puis s'efface, balayé par le vent, mais tout autant un monde à l'apparence séduisante mais trompeuse.

Il faut absolument souligner le magnifique travail sur les jeux de lumière, les textures et les couleurs qui appellent le lecteur à la rêverie, aux songes. L'album est somptueusement illustré dans des teintes sépia et grises rehaussées d'infimes touches de couleurs vives. Elles transmettent l'idée d'une histoire ancienne, du moins d'un temps passé ou d'un lieu hanté, oublié. Elles diffusent aussi un sentiment d'abandon et de détresse, d'isolement et de tristesse, de désolation et de désespoir.

A cela s'ajoutent la beauté froide des décors antiques, le vent qui souffle la sable du désert, la finesse et la délicatesse des dessins d'animaux, éléphants, hyènes, chevaux, boeuf, entre autres.
L'Oracle est aussi majestueux que colossal. Je me suis interrogée sur son regard aussi grave que triste. On a envie de lui faire confiance, mais tout ici n'est qu'illusion.

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Cet album m'a rappelé les contes de mon enfance, « les sept corbeaux » des Frères Grimm, « La Belle et la Bête » de Madame de Beaumont ou « Les cygnes sauvages » de Hans Christian Andersen.
Il m'a rappelé également des auteurs de jeunesse plus récents, je pense à Anthony Browne avec son album « le tunnel » par exemple, ou Chris van Allsburg.

Ce sont les relations fraternelles qui sont l'objet de cet album, mais il est aussi question de courage, d'altruisme et de sacrifice.

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Pour conclure, j'ai aimé cette histoire aux merveilleuses illustrations qui laissent un sentiment de tristesse et de malédiction.
Les illustrations très réalistes et excessivement détaillées subliment le texte, guidant le jeune lecteur vers un univers fantastique, magique et onirique où demeure une atmosphère mystérieuse et inquiétante.
Une histoire intemporelle aux allures de conte de fées à découvrir pour sa beauté artistique, mais pas que.

: Quel album intrigant et envoûtant !
Quel sera le regard du jeune public?
Nous serions curieux de le savoir. Sans doute qu'il faudra accepter de ne pas tout comprendre mais de cerner l'essentiel : une famille d'ados pris au piège dans un "hôtel" à l'ambiance pesante.

On ne l'aura compris à la fin, il faudra compter sur un jeu important de symboliques pour répondre éventuellement aux questions que l'on se posera.
Êtes-vous prêt à jouer ?



L'histoire.
Des frères et soeurs prendront leur après-midi pour rouler dans un lieu désertique pour y rapporter des fleurs blanches pour leur mère.
Le moral est en berne pour chacun et il se passera quelque chose en fond dont on ne nous dira rien mais que l'on pourra deviner au fur et à mesure.
Ils cueilleront les roses blanches, se metteront même à chantonner comme inspirés et un palais apparait...

Avec l'apparition du palais, nous penserons à un mirage du désert.
Nous aurons l'impression de basculer dans un univers de mythes, de contes, lorsqu'apparaitra près des fleurs blanches cet immense palais blanc presque Babylonien à la mode antique. 
Les frères, las, n'hésiteront pas à se baigner dans le bassin sans autorisations et où ils mangeront les mets délicieux qui s'y trouveront.
Il y aura pour la suite un peu de la "Belle et la Bête", un peu d'"Hansel et Gretel" avec la maison de sucreries, un peu du conte de "La fille du diable" avec le Diable lui-même qui proposera de manger en sa compagnie, un peu du mythe de Perséphone" avec le fruit de la Grenade" qu'il ne faudra pas manger pour éviter de rester aux enfers d'Hadès : nous serons sur le thème de la tentation et un peu de la tromperie.
L'hôtel et son confort fera oublier l'urgence de la petite fille.
Tout semblera merveilleux quoi qu'un peu étrange et aussi froid que le marbre du palais.
Il sera ironiquement indiqué" au sommet "Hôtel".
Quel est donc cet hôtel où la petite fille ne veut pas rester et se contenter de passer le temps près de la piscine ?
Il ne faudra pas oublier la symbolique de Babylone pour la première lecture de l'histoire, ville de pêchés et de tentations bibliques, que les jeunes lecteurs pourraient ne pas avoir.
Tentantes pour les grands ados qui apprécieront de se laisser aller et beaucoup moins pour la petite fille.
Mais nous pourrons aller plus avant avec cette petite fille en retrait des jolies tentations sans savoir tout ceci.
Notre héroïne ne perdra pas le cap : rapporter les fleurs blanches à sa maman, rien d'autres ne comptera.
Comment va t-elle libérer ses frères et revenir vers la mère avec les roses blanches?
Comme dans un conte, avec force et détermination, courage, elle se refusera à manger ou boire tout ce qu'on lui proposera pour ne pas succomber à la proposition de l'Oracle Lion qui veut les retenir.
Il passera un marché avec la petite fille: 3 jours sans boire et manger et ils seront libres.
Nous aurons envie de savoir si le lion tiendra sa parole: "diable" de tromperie qui se respecte ou juste seigneur du lieu qui ne souffrira aucune intrusion mais fera preuve de compassion.

Nous aurons l'impression d'une sorte de rêve dont les éléments pourraient nous permettre de deviner la réalité.
Sorti de l'"Hôtel" monumental, la famille retrouvera le chemin vers la maman qui ne semblera pas très bien en point (que le lit d'hôpital caractéristique permettra d'indiquer qu'elle est malade et qu'ils viennent donc la chercher).
L'allure de la petite soeur aura quelque chose d'important, l'auteur-illustrateur Levi Pinfold aura insisté sur son aspect un peu négligé.
Un pied dans le conte, un pied dans la réalité d'une situation qui fait souffrir la petite fille ?
Qu'en dire en fermant le livre ?
Le point fort : le graphisme sans nul doute, il est superbe, lissé et réaliste, faisant profiter l'histoire d'une dimension fantastique avec ses animaux qui rôdent dans le palais immense et blanc.
Le point faible : le rapport incessant des roses blanches qui ne sera pas si limpide, encore moins avec la chanson murmurée par les grands frères (peut-être une chanson connue en anglais, qui sait).
Des fleurs blanches.
Il existera une interprétation dans le langage des fleurs pour les roses blanches, signe de santé mais il ne faudra pas forcément compter sur les jeunes lecteurs pour en faire la recherche. Toutefois, en lisant, on le devinera assez bien. 
Rien n'est vraiment dit et tout suggéré plus qu'interprétable.
La maman est probablement malade et lui cueillir des fleurs blanches devrait lui apporter un peu de réconfort et un supplément de santé.

Avant cela, le temps donnera l'impression d'être suspendu, qu'il faille s'occuper, Les jeunes ados sembleront un peu livrés à eux-mêmes dans un décor américain désertique dans lequel ils rouleront vers une aventure qui devrait leur occuper l'esprit et faire du bien à la maman quand elle recevra ses fleurs blanches.
Nous penserons aux célèbres Vallées du Grand Canyon, belles, sèches, poussiéreuses et dangereuses sous le soleil implacable qui fera loi.
Un titre mystérieux mais accessible grâce à ses superbes images et un fil d'aventure plus compréhensible à partir de l'apparition du palais.

Quatre enfants d'une même famille traversent le desert pour rendre visite à leur mère. Trois garçons et une fille : cette dernière, qui raconte l'histoire, souhaite cueillir des fleurs pour offrir un bouquet à leur maman. Assoiffés, les garçons décident de s'arrêter dans un hotel visiblement à l'abandon. Ce n'est pas n'importe quel hôtel et les garçons se fourvoient et se perdent, tandis que la petite fille reste lucide.

Les illustrations de Levi Pinfold sont magnifiques, très travaillées, à la fois simples dans leur ensemble et très détaillées dans leurs traits. J'y ai retrouvé comme une pointe de surréalisme "Daliesque".

Malheureusement, l'histoire, bien que très courte, ne m'a pas du tout conquise. Présenté comme un album "jeunesse" par la médiathèque départementale, je ne m'imagine pas le lire à des enfants de moins de 10 ans (qui auraient d'autres centres d'intérêt à cet âge-là). Et effectivement, le site de l'école des loisirs ne le préconise pas avant 8 ans...

L'école des loisirs a le chic pour dégoter des auteurs prometteurs parfois passés inaperçus chez les autres éditeurs, c'est le cas de Levi Pinfold qui met en scène ici une histoire aux allures de conte rétro atypique.


Ce n'est pourtant pas n'importe qui. Cet artiste britannique qui ne cache pas son admiration pour de grands noms de la littérature, comme Roald Dahl et Maurice Sendak, a longtemps travaillé comme illustrateur pigiste, avant d'avoir la chance de se lancer. On le connaît chez nous à la fois pour ses albums : La Légende du chien noir et le Barrage, et surtout pour sa contribution à la réédition reliée aux couleurs des maisons des tomes d'Harry Potter.  Vous pouvez retrouver ses travaux sur son Instagram, par exemple.







Levi Pinfold a un style affirmé, semi-réaliste, vraiment saisissant qu'il a mis à profit ici pour mettre en scène une histoire aux allures de conte rétro où les inspirations Oz-esques se font beaucoup sentir. C'est cependant un trait assez particulier, un peu étrange et figé qui peut mettre mal à l'aise. Tout est froid, grand, vide. Les visages sont figés dans l'émotion du moment et les corps dans l'action en cours tels des statues de cire. Il semble aimer s'inspirer des grands noms de l'art et du cinéma, que ce soit dans ses paysages ou ses tableaux, l'un d'eux étant une évocation évidente de la Scène.

L'histoire, elle, est tout aussi étrange. Dans une Amérique désertique, on suit une fratrie de natifs (une soeur et trois frères) qui parcourent les routes sableuses pour aller rendre visite à leur mère. Une drôle d'aventure va leur arriver qui va nous faire basculer dans le fantastique le plus pur, à la Prosper Mérimée, le tout avec des influences très Lynch-iennes et Oz-iennes, avec un air de conte ogresque, comme ce que Chihiro a vécu.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance du titre à défaut d'en avoir compris l'essence. J'ai aimé suivre cette soeur tellement sage et altruiste qui pense avant tout à sa famille avant de penser à elle. Morale que je ne partage pas forcément à 100% mais qui est un ressort émouvant ici. Plus encore, j'ai aimé découvrir ce lieu étrange où ils arrivent, aux allures de vaste complexe touristique désert, et les mésaventures qui arrivent à ses frères bien égoïstes.

Les planches sont de vrais tableaux géants où on sent bien l'immensité et la démesure du lieu, ce qui fait encore plus ressortir son étrangeté. On a l'impression d'être face à des photos-dessins où un froid filtre gris aurait été posé. Les rares mouvements qui s'en dégagent sont magiques, mais pas une magie étincelante, une magie étrange et dérangeante. On se plaît donc étrangement à suivre cette jeune héroïne dans ces paysages d'un autre temps, d'une autre dimension, comme issus de tableaux de la Renaissance, le temps d'une aventure difficile mais forte en émotion pour elle.

Texte définitivement étrange qui saisit le lecteur et le passe à réfléchir en plus de s'attarder sur la portée symbolique de l'ensemble des tableaux à sa portée, il est vraiment l'essence d'une histoire fantastique dans le plus pur sens du terme. Une atypique et étrange aventure.
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