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Yves Charnet (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782710307785
176 pages
La Table ronde (09/08/1997)
3.83/5   6 notes
Résumé :
"Je l'ai dit, j'abomine le travail. Aucune activité n'exalte en moi cette certitude des lendemains qui m'afflige et m'étonne chez mes contemporains affairés. Ou chez les calmes au front droit qui ruminent avec componction les nourritures d'un sens commun de prisunic. Oui, j'abhorre le travail. Mais à cet échalas de haine s'accrochent des poussières d'étoiles, qui forment comme une torsade de regrets. Si la vie m'en avait ménagé le loisir, qui sait ? je fusse devenu ... >Voir plus
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La douleur est encore un certificat de jeunesse, et il n'est pas d'endroit de mon corps qui ne soit le siège d'une souffrance. Dans tes lettres tu me parles enfin de cet abandon qui est le tien, et tu dresses, à ton insu peut-être, le miroir de mon propre abandon. J'emporte ces quelques feuillets reçus de toi pendant les dernières semaines, pour les relire au café.
C'est une vieille taverne aux banquettes poussiéreuses, où la lumière des jours gris pénètre à peine. Le bruit du carrefour y bat comme les pulsations d'un coeur désordonné. Je m'installe tout au fond, dans une encoignure, là où c'est le plus sombre, et je tourne le pied de mon verre entre mes doigts, longtemps, avant de goûter à la première gorgée. Puis je déplie une page au hasard, et je lis une phrase, dont je laisse infiniment l'écho parcourir ma mémoire. Rien n'est plus triste, et rien ne sera plus doux que le souvenir de cette tristesse, un jour, lorsque tu m'auras vomi de ta vie, et qu'enfin je serai démuni du peu d'existence que je traîne.
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La paresse est un limogeage consenti, mais à peine l'impétrant se trouve-t-il en disponibilité (quelle merveille que le jargon administratif !), la paresse consacre un état de vacuité redoutable, que seule une élite rarissime supporte sans terreur.
Indifférent le paresseux ? Au contraire. Il est de la race des félins. Le paresseux se tient à l'affût, c'est un homme-chat qui regarde passer les miraculeux vols d'oiseaux dans le ciel, et cultive on ne sait quel désespoir souriant de bonne compagnie. De-ci de-là, il s'autorise un léger mouvement de griffes, qui laisse une trace infime sur la fibre des jours.
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La vie n'est jamais ce qu'un vain peuple pense. Elle est riche d'abord du parfum de l'inaccompli, et du silence des nuages. Et cela m'est égal, après tout, que l'on me traite de fumiste, car les fumées familières qui nous bercent pèsent bien plus de poids dans nos souvenirs que les actes qui nous enferment.
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Cette nuit, je me sustente de thé très sucré, arrosé de jus de citron. Breuvage écoeurant à la longue. La bouteille de vin est vide. C'était un muscat d'Alsace aux arômes de fruit blet, mais étourdissant de lumière. J'essaierai de parler, si j'y pense, de la lumière de l'est, quand le soleil rasant dessine les colombages de Colmar, et nimbe de safran poudreux le vignoble.
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J'ai beau parler bien bas, je tombe toujours de haut.
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Videos de Jean-Claude Pirotte (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Pirotte
« […] J'ai reçu de François Dhôtel (1900-1991), sous la forme d'un « tapuscrit » photocopié […], la merveilleuse suite de poèmes que voici. Je me suis dit qu'André Dhôtel, à la mort de qui je n'ai jamais cru, se dévoilait soudain plus vivant que jamais, avec la lumière pailletée de son regard et son sourire en coin. […] Maintenant ces poèmes sont là, qui n'ont rien de testamentaire, même si l'on devine que leur auteur peu à peu s'absente - mais c'est pour mieux affirmer une présence imprescriptible. Voici ces poèmes, dans l'ordre où je les ai reçus. […] Les poèmes naissent de la couleur du ciel, du temps qu'il faut, d'un écho des jours ordinaires et miraculeux, comme les impromptus qu'aimait tant Dhôtel, ou les petites pièces de Satie. […] Au rythme séculaire des premières lectures éblouies,
« Voici donc le chant de la jeunesse oubliée et des souvenirs perdus » […] » (Jean-Claude Pirotte)
«  […] Des paroles dans le vent en espérant que le vent est poète à ses heures et nous prêtant sa voix harmonise nos artifices.
Nos strophes seraient bien des branches avec mille feuilles que l'air du large fera parler peut-être un jour où personne n'écoutera.
Car l'essentiel serait qu'on n'écoute jamais et qu'on ne sache pas qui parle et qui se tait. […] » (Espoir, André Dhôtel)
0:00 - Abandon 2:00 - Attente 3:30 - En passant (II) 4:50 - La preuve 5:30 - L'inconnu 6:15 - Splendeur (II) 6:46 - Générique
Référence bibliographique : André Dhôtel, Poèmes comme ça, éditions le temps qu'il fait, 2000.
Image d'illustration : https://clesbibliofeel.blog/2020/04/08/andre-dhotel-idylles/
Bande sonore originale : Scott Buckley - Adrift Among Infinite Stars Adrift Among Infinite Stars by Scott Buckley is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Site : https://www.scottbuckley.com.au/library/adrift-among-infinite-stars/
#AndréDHôtel #PoèmesCommeÇa #PoésieFrançaise
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