Ne parlons pas ici de littérature ni de biographie mais d'autobiographie.
Distinction nécessaire en préambule car le même contenu rédigé par un biographe passerait pour celui d'un admirateur tandis qu'écrit par le chanteur lui-même, pourrait apparaître comme mégalomane.
Faisant fi de ce distinguo subtil, je laisserai à chacun le soin d'en débattre.
Ainsi donc
Michel Polnareff raconte
Polnareff et Michel.
Polnareff le musicien (chansons et musiques de film) méticuleux, rigoureux, exigeant jusqu'à l'épuisement mental et physique, compositeur de mélodies qui continuent à nous enchanter.
Ses réflexions sur la création artistique illustrent comme pour d'autres la complexité de l'acte d'écrire, l'isolement salvateur et nécessaire à la composition, le temps à la maturation.
Polnareff, l'une des icônes des années soixante et soixante-dix, provocateur devant une société confite de bons sentiments jusqu'à LA photo jugée scandaleuse, jusqu'à cette envie d'être lui-même, au-delà des préjugés et des lieux communs.
Polnareff le rêveur,
Polnareff le naïf, trahi et malmené.
Polnareff quittant cette France et sa langue aimée, France qu'il retrouvera plus de trente ans après et qui lui criera son affection.
Michel, pudique et respectueux, confiant juste ce qu'il faut pour se faire comprendre un peu mieux.
Michel mettant les choses au clair sur certains aspects de sa vie publique pourfendue par les médias.
Michel lucide, franc, tendre, sensible voire hypersensible, vite meurtri livre ce qui le dérange, ce qui le fit ou fait souffrir (blessures de l'enfance, yeux, jalousie, réseaux sociaux...) et clame l'amour unique de son art et du public qui le suit toujours fidèle.
Michel et son nouvel éveil à la vie grâce à un petit bonhomme qui le comble.
Michel Polnareff, un homme, un musicien, une voix (j'aurais aimé qu'il développe plus cet aspect de son art), un look, une époque... bref un artiste témoin d'un passé toujours apprécié, d'un présent attendu et sans cesse dans le renouvellement.