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Trilogie Santiago Quiñones tome 3 sur 3
EAN : 9782918767824
256 pages
Asphalte (11/10/2018)
3.91/5   35 notes
Résumé :
Rien ne va plus pour Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili. Sa fiancée Marina ne l’aime plus, ses collègues policiers le méprisent, et il est rongé par la culpabilité depuis qu’il a aidé son beau-père, gravement malade, à mourir. Aussi, quand il tombe sur le cadavre d’un trafiquant dans un resto chinois, son premier réflexe est d’empocher la demi-livre de cocaïne pure qu’il trouve également sur les lieux. Un coup de pouce bienvenu pour traverser cette mauvaise... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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A la fin, bien évidemment, j'ai vu que c'était un tome 3 mais cela n'a pas gêné ma lecture. Santiago le flic dans Santiago la ville, aussi sombre l'un que l'autre mais l'une était là avant l'autre et le sera toujours !

Santiago Quiñones est noyé par ses démons, il s'enfonce de plus en plus dans la drogue et dans la méfiance de ses collègues. Avec lui nous côtoyons la misère, la crasse, les trafics et la violence des bas-fonds de Santiago, le racisme aussi qui pousse certains à faire du nettoyage par le vide !

D'une certaine façon c'est très violent mais d'une autre tout est décrit à travers la brume de la cocaïne ou de l'alcool pour certains. Quand il s'agit d'une traduction il est toujours difficile de faire la part de l'écriture de l'auteur et l'interprétation du traducteur.

J'ai nettement eu l'impression de m'enfoncer dans un brouillard noirâtre, de plus en plus dense et puant en suivant Santiago presque résigné se précipitant vers l'inéluctable !

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Service de presse.


Les services de presse sont d'autant plus agréables lorsqu'ils se font rares et qu'ils proviennent de maisons d'édition que vous appréciez et qui semblent avoir une certaine estime pour quelques uns de vos retours de lecture qu'ils ont pris le temps de parcourir. Néanmoins le côté spontané de la démarche peut avoir son revers de médaille avec le risque d'acheter l'ouvrage en librairie avant même de l'avoir réceptionné comme ça a faillit être le cas pour La Légende de Santiago de Boris Quercia, dernier opus des aventures de l'inspecteur Santiago Quiñones, flic chilien borderline, grand amateur de cocaïne qu'il consomme sans modération pour se remonter le moral. On avait rencontré le personnage dans un premier roman intitulé Les Rues de Santiago (Asphalte éditions 2014) pour le retrouver une seconde fois aux prises avec une sombre affaire de pédophilie et de narcotrafiquants dans Tant de Chiens (Asphalte éditions 2015) qui avait obtenu le Grand Prix de la Littérature Policière – Etrangère. Furieusement déjantée, la série Quiñones mérite que l'on s'y attarde ne serait-ce que pour découvrir cette ville de Santiago du Chili que Boris Quercia dépeint avec une affection certaine, mais également pour se laisser entraîner dans une suite d'aventures rocambolesques qui présentent parfois quelques entournures mélancoliques d'autant plus appréciables lorsqu'elles prennent le pas sur le rythme effréné que nous impose l'auteur.A n'en pas douter, les romans de Boris Quercia ont suscité l'adhésion des lecteurs francophones puisque La Légende de Santiago est publié dans sa version française avant même sa parution dans sa langue d'origine, prévue en 2019.

Rien ne va plus pour l'inspecteur Santiago Quiñones qui vient d'euthanasier son beau-père grabataire en l'étoufant avec un oreiller afin de soulager sa mère qui supportait mal la situation. Un geste vain puisque celle-ci ne se remet pas de ce décès. du côté de sa vie sentimentale, la situation n'est guère plus reluisante car sa compagne Marina, ne supportant plus ses frasques et ses infidélités, a décidé de le quitter. Et ce n'est pas au boulot que Santiago trouvera du réconfort avec des collègues qui le craignent ou qui le méprisent en rêvant de le voir chuter. D'ailleurs cela ne saurait tarder, non pas parce qu'on lui a confié une enquête délicate de meurtres racistes, mais parce qu'il a subtilisé une demi-livre de cocaïne en découvrant le cadavre d'un trafiquant dans une gargotte tenue par des chinois qui souhaitent récupérer leur bien. Et ils ne vont pas le demander bien gentiment.

Un long dérapage, une embardée sans fin, c'est sur cette sensation d'absence totale de contrôle que Boris Quercia entraine le lecteur dans le sillage de son inspecteur fétiche, fréquemment dépassé par les événements. du flic maladroit, un brin magouilleur qu'il était autrefois, Santiago Quiñones est devenu un policier borderline, beaucoup plus prompt à utiliser la violence pour régler ses problèmes. Une évolution d'autant plus intéressante qu'avec ce personnage toujours en proie au doute et à la mélancolie, nous allons découvrir les rapports complexes qu'il entretenait avec son père dont il ne semble pas avoir vraiment fait le deuil. Des sentiments exacerbés avec la mort de son beau-père et la rencontre d'un demi-frère qu'il a toujours ignoré, Santiago Quiñones va donc replonger dans ses souvenirs d'enfance. Avec une intrigue échevelée où meutres racistes et réglements de compte entre trafiquants se succèdent à un rythme complètement déjanté, on appréciera ces phases un peu plus introspectives qui nous permettent de souffler un peu tout en discernant les raisons du mal être d'un individu complètement perdu qui n'en demeure pas moins extrêmement attachant. Mais au-delà de ces aspects introspectifs, on se délectera bien évidemment avec ces soudaines explosions de violence, parfois complètement déconcertantes qui prennent certaines fois une dimension complètement burlesque au gré d'une intrigue policière chaotique.

Si l'on prend toujours autant de plaisir à découvrir le quotidien de la ville de Santiago avec ses rues grouillantes de monde, ses cafés bondés et ses marchés bigarrés servant de décor pour ce récit explosif, Boris Quercia nous entraîne également du côté de Valparaiso et de la côte chilienne où l'on décèle la présence de quelques fantômes du passé distillant ainsi une atmosphère plus pesante. Une autre ambiance, une autre tonalité pour mettre en place une scène finale extrêmement poignante qui marquera les lecteurs les plus blasés tout en confirmant le talent d'un auteur qui sait jouer brillamment avec toute la palettes des émotions sans jamais en faire trop.

Récit épique, jouant sur le passif d'un personnage torturé, La Légende de Santiago, possède cette énergie saisissante et entrainante caractérisant l'écriture de Boris Quercia qui nous livre, une fois encore, un roman détonnant et terriblement addictif... pour notre plus grand malheur.

Boris Quercia : La Légende de Santiago (La Sangre No Es Agua). Asphalte éditions 2018. Traduit de l'espagnol (Chili) par Isabel Siklodi.

A lire en écoutant : Malagradecido de Mon Laferte. Album : Mon Laferte, Vol. 1. 2016 Universal Music S.A. de C.V.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Me voici revenue du Chili où j'ai été enquêter sur des crimes lâches avec Santiago Quiñones.

Au passage, j'ai sniffé de la coke, subit un tremblement de terre, pris des coups dans la gueule, euthanasié son beau-père avec un coussin, cassé la gueule d'un pauvre innocent, et j'en passe.

C'est comme ça lorsqu'on suit les pas de Santiago Quiñones, on ne sait jamais trop dans quoi on va s'embarquer, juste que ce sera un truc assez barge, à la limite de la légalité, qu'on passera la ligne rouge de nombreuses fois car notre flic n'en est pas à une près. Je connais l'animal, ce n'était pas ma première.

Niveau enquête, on ne peut pas dire non plus qu'on s'est foulé, Santiago et moi… Pas trop vite les gars, on ne se cherche pas du boulot non plus. Que les petits jeunes se fassent les dents sur les enquêtes, ils ne sont pas encore blasés, eux…

Santiago Quiñones est un flic chilien qui n'entre dans aucune catégorie… Oubliez les fins limiers tels Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Columbo et même Navarro, notre policier n'a rien reçu en héritage de ceux-là.

Les promotions ne sont pas pour lui, il est bordeline, ne s'embarrasse pas avec les règlements, sniffe de la coke volée, trompe sa femme, est un électron libre, vous montre un visage impassible en toutes circonstances et est poursuivi par sa "légende noire", comme il l'appelle.

On ne se plonge pas dans un récit de Boris Quercia pour lire une enquête policière digne de ce nom : son flic est blasé, il n'enquête pas trop fort pour certains délits, bien que pour d'autres, il soit prêt à tuer les coupables, mais ce n'est pas en surchargeant ses narines de poudre blanche qu'on résout une affaire.

En fait, on lit l'auteur pour découvrir un portrait de la ville de Santiago du Chili comme aucun Tour Opérateur ne vous montrera. Avec Quiñones pour guide, on passe de l'autre côté du décor de carte postale et on explore les faces cachées et sombres de la faune chilienne.

La première fois qu'on lit Quercia, on pourrait être perturbé par ses multiples retours en arrière afin d'explorer la vie de ses personnages, mais une fois qu'on a pris le pli (il vient très vite), on s'amuse de cette manière de faire redescendre l'adrénaline et de faire durer le suspense.

Pas de temps mort, même lorsque notre flic est face à sa mère qui ne se remet pas de la mort de son second mari, même face à ses problèmes avec son demi-frère qu'il vient de rencontrer ou face à ses aventures sexuelles assez folles (on est vachement plan-plan face à Santiago !!), ou ses soucis avec le contrôle anti-dopage.

C'est toujours avec brio que l'auteur relance la machine, sans qu'elle s'essouffle et sans faire d'esbroufe car les emmerdes qui surgissent dans la vie de Santiago suffisent à alimenter la machine, le tout pimenté de soucis avec un peu tout le monde, que ce soit des bandits, des flics, sa mère ou des femmes un peu trop fatales.

Les 250 pages passent trop vite et on se surprend, au moment de tourner la dernière page, d'en redemander encore un peu plus. Merde, c'est fini…

Un roman brutal, sombre, violent, dont le personnage principal par en long dérapage incontrôlé et voit sa vie de merde partir en couilles sans qu'il ne puisse rien faire d'autres que de s'enfoncer un peu plus dans les ennuis car c'est plus fort que lui, Santiago a un côté destructeur.

Un flic torturé, déglingué, cynique, sarcastique, adepte de sexe et de coke, sans oublier les cigarettes et qui voit sa ville changer sous ses yeux, avec l'augmentation de la pédophilie, la montée de la xénophobie et des extrémistes en tout genre, prêt à tout pour rendre le Chili aux Chiliens.

Allez, je pourrai encore un peu profiter de mon flic borderline avec le premier tome de la trilogie, le seul que je n'aie pas encore lu (Les rues de Santiago).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Entamée par “ Les rues de Santiago” puis magistralement confirmée par “Tant de chiens”, très justement récompensé par le grand prix de littérature policière 2016, la suite très noire de l'auteur chilien Boris Quercia revient avec ce troisième opus qui ravira tous les aficionados.
La légende de Santiago” met à nouveau en scène Santiago Quiñones, flic borderline, accro à la coke, ayant une grande habileté, un immense talent à se mettre dans des coups foireux. Haï de la plupart de ses collègues, Santiago subit bien souvent ses enquêtes, celles-ci passant bien après les démons intérieurs qui sont les siens: came et sexe. Un peu comme avec Jack Taylor de Ken Bruen, on se demande dans quel état on va retrouver Santiago à l'entame d'une nouvelle aventure.

Les deux premiers romans démarraient pied au plancher, l'un notamment commençait par une ahurissante fusillade dans la rue. Ici, la violence, le drame sont instillés de manière aussi forte et aussi fréquente mais de manière un peu plus insidieuse, avec un ton peut-être différent d'antan. On est toujours dans du très solide hardboiled rythmé par les rails que s'enfile Santiago mais beaucoup plus qu'autrefois, on voit poindre des passages plus personnels où sont évoqués la relation amoureuse, les liens du sang, la famille comme dernier rempart à l'isolement et à l'aliénation, le don de soi à autrui.

Plus que dans les précédentes aventures, on entrevoit certains problèmes sociaux du Chili: la xénophobie née de l'arrivée de migrants, la mondialisation et les nouvelles mafias originaires de Chine et une société à l'arrêt. Néanmoins, c'est l'univers de Santiago, attachant malgré toutes ses tares, qui s'avère être le véritable moteur de l'histoire dont l'intrigue policière n'est quand même pas le premier des atouts. Violent, le roman se permet aussi quelques pointes d'humour auquel le lecteur sera sensible selon son empathie devant le spectacle d'un homme qui n'en finit pas de tomber.

Un vrai petit bonheur de polar, impeccable !
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« Je suis la pomme pourrie dans le panier, personne ne veut rester dans mes parages. Je suis l'exemple même du flic raté, qu'on montre du doigt aux nouveaux. Pour recadrer un petit jeune, j'ai entendu un collègue dire : "Si tu continues comme ça, tu vas finir comme Quiñones." Je suis une légende, ils me croient capables de tout, et comme souvent dans les légendes, tout est faux. »
Oui… enfin bon, quand il dit ça, Santiago Quiñones vient tout de même d'euthanasier son beau-père avec un coussin. Et après Les rues de Santiago et Tant de chiens, on commence à connaître l'animal que l'on retrouve, il est vrai, avec un réel plaisir. Après donc avoir occis le mari de sa mère, Santiago retrouve sa routine de flic chilien, ou presque. En effet voilà que, d'un côté une bande de fachos s'est donné pour mission de tuer des immigrés. Et que d'un autre côté, notre héros est tombé par hasard sur une scène de crime où se trouvait, outre un cadavre de chinois, un beau paquet de cocaïne que Quiñones, un peu déprimé par la fin annoncée de son histoire d'amour avec la belle Marina et un petit peu aussi par quelques remords à propos de sa manière d'accompagner les vieillards en fin de vie, semble avoir décidé de sniffer jusqu'au bout.
C'est donc parti pour 250 pages sans temps mort, naviguant entre le vaudeville sous amphétamines, la traque à l'aveugle d'assassins pourtant pas vraiment discrets, grosses montées de paranoïa débouchant sur des explosions de violence et un constant jeu de faux-semblants. Confronté à son collègue García, avec la femme duquel il entretient une relation et qui semble souvent trop sympathique pour être honnête, poursuivi par des Chinois un brin agacés qui le soupçonnent d'avoir tué l'un des leurs, sujet à des malaises vagaux que la cocaïne n'aide pas vraiment à combattre, le coeur brisé et avec sur le dos une mère qui ne se remet pas de la mort de son mari et un demi-frère un peu envahissant, Santiago Quiñones a fort à faire.
Ça pourrait vite devenir pesant, ça pourrait finir par s'essouffler, mais une fois encore Boris Quercia maîtrise parfaitement son intrigue. Sans jamais relâcher la pression, le pied toujours sur l'accélérateur, il trouve tout de même le moyen de casser un peu le rythme avec une petite introspection de son héros bourrée de second degré ou une scène inattendue et réjouissante comme cette superbe poursuite d'un échantillon d'urine. Tout cela donne en fin de compte un roman brutal, émouvant à sa manière, et aussi franchement amusant. Un grand plaisir de lecture, une fois encore.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
JE ne sais pas ce que je fais encore ici, face à cette porte, comme quand j’étais petit et que je rentrais de l’école. Je devrais retourner à l’appartement, attendre que Marina revienne de sa garde de nuit, lui préparer un petit-déjeuner avec du café et des œufs brouillés, lui dire que je l’aime, qu’elle doit me pardonner. Mais il est trop tard pour faire demi-tour, ma mère m’a vu par la fenêtre, la porte est grand ouverte, le vent froid du matin qui s’engouffre lui est égal. Tant mieux, peut-être que ça va chasser un peu l’odeur de renfermé qui imprègne la maison.

Elle m’attendait anxieusement.

Je n’arrive pas à me décider à entrer, je gagne du temps, je frotte mes chaussures sur le paillasson en tirant une dernière taffe, je jette le mégot parmi les plantes du jardinet. Avant, il était beau, mais maintenant il est plein de broussailles, à l’abandon. Comme tout, comme ma mère, avec ses cernes profonds et son visage délavé.

Finalement, je me décide et j’entre, je ne peux rien faire d’autre, je ne peux plus m’enfuir.

Ma mère finit de boutonner son manteau, enfile des gants de laine, prend son sac et regarde une dernière fois le monsieur.

« Ne fume pas dans le salon, s’il te plaît », elle me dit avant de sortir sans fermer la porte, sans me regarder, sans dire au revoir. Elle fait tout machinalement, comme ces gens qui tapent à l’ordinateur sans regarder les touches.

Je la comprends, ça fait longtemps qu’elle va mal.

Je ferme derrière elle et je reste debout dans le salon, en face de don Armando. L’appareil à oxygène ronronne et fait « bip » doucement. Le monsieur me regarde avec des yeux vides. Il a la bouche sèche, on devine entre ses lèvres des dents jaunies. Il n’a pas été rasé depuis quelques jours et sa barbe, clairsemée et blanchâtre, lui donne un aspect encore plus décrépit.

Je m’assois dans le fauteuil, à côté du lit médicalisé, et je lis le journal qu’on m’a offert dans le métro.

Comme la maison est petite, ils ont dû improviser une clinique ici, dans le salon. Bien sûr, ma mère pensait que le monsieur n’allait survivre que quelques mois. Mais ça fait presque deux ans qu’il tient. Son état ne fait qu’empirer. Mais il tient. Il a sûrement peur de ce qui l’attend de l’autre côté, c’est pour ça qu’il ne veut pas partir. En attendant, il pompe l’énergie de tous ceux qui l’entourent. Ma mère a vieilli de vingt ans pendant ces deux années passées à prendre soin de lui.

L’infirmière à domicile a eu un empêchement aujourd’hui et ma mère doit aller chez le notaire. Elle vient de céder l’un des derniers locaux qui lui restaient dans la galerie commerciale Imperio et elle doit signer la vente.

« Mais laisse-le tout seul », je lui ai dit au téléphone.

Elle s’est tue et j’ai senti qu’elle réfléchissait. Mais après elle m’a dit, comme si elle avait eu honte de l’avoir même envisagé : « Je ne peux pas, et s’il lui arrivait quelque chose ? »

Qu’est-ce qui peut lui arriver, j’ai pensé. Au pire, il meurt. Ce serait vraiment mieux pour tout le monde.
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Il n’y a presque plus personne au poste, seulement quelques collègues de garde qui racontent des blagues et rient bruyamment autour d’un bureau, en espérant que la nuit sera tranquille. Je sors et je marche lentement, prenant tout mon temps, car je n’ai aucune envie d’arriver à l’appartement. Je me sens mieux dans les rues du centre-ville, qui commencent à se vider.
Des chariots de vendeurs de nourriture apparaissent à tous les coins de rue, ainsi que toute la faune nocturne du centre-ville : une communauté de zombies qui fouillent les ordures ou qui cherchent un coin pour se faire un lit avec des cartons et s’abriter de l’air glacial venant de la Cordillère. Je relève le col de ma veste, j’allume une clope, je mets les mains dans mes poches et j’avance tranquillement vers le fleuve. J’aime marcher comme ça, la clope au bec, en recrachant la fumée par les narines, relié à la cigarette comme si c’était ma bouteille d’oxygène.
Devant moi, à soixante mètres, je vois l’enseigne rouge du Xan Wan. C’est un restaurant chinois à l’intérieur d’une galerie marchande près de la rue Mapocho. Un mauvais chinois. De ceux qui utilisent de la viande de chat, et ce n’est pas une blague. Il y a quelques mois, on a arrêté le propriétaire pour trafic de drogues. J’ai dû moi-même le faire sortir du placard où il s’était caché. Je ne sais pas si le pire pour lui était de se coltiner un flic ou un inspecteur sanitaire. L’endroit ne respectait visiblement aucune norme. Les rats trottinaient sans crainte sur le comptoir, les mouches voltigeaient par centaines. Il est toujours en taule, le Chinois. On a trouvé deux kilos de cocaïne dans sa cuisine. Ses clients étaient les employés du centre-ville. Il leur livrait la marchandise en même temps que les wontons, un véritable service à domicile, il gagnait bien sa vie, le Chinois.
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Les gens résignés vivent mieux. Ils savent que les coups durs de la vie sont inévitables et que personne ne sort indemne de son passage dans ce monde. Les gens résignés ne vont pas chez les flics, ils ne déposent pas plainte, mais ils ne pardonnent pas non plus. Qui peut-on pardonner ?
Les gens résignés vivent dans une sorte d'emprisonnement, sans pouvoir compter les jours avant leur libération. Les gens résignés savent que la vie n'a aucun sens. Les gens résignés ne sont une charge pour personne. C'est pour ça que j'ai tué le monsieur. Pour qu'il se résigne à mourir, pour qu'il arrête de lutter à chaque respiration.
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Je commence à pisser par nervosité et ma bite rétrécit jusqu’à ressembler à une cacahuète entre mes doigts.

J’entends la porte s’ouvrir. Le maigrichon se place à côté de moi, regarde ma bite.

« Il fait froid, on dirait ! »

Il rigole un peu de sa blague, moi je ne suis pas d’humeur. Sans enlever la sacoche de son épaule, le maigrichon prend un récipient vide et descend la fermeture éclair de son pantalon. Il bande à moitié, et sa bite a l’air énorme à côté de la mienne, toute flétrie.

« Je tiens le pot et toi, tu vises », il me dit, sur un ton grivois.

Je ferme ma braguette, le braquemart du maigrichon est bien dur, on voit qu’il aime les jeux bizarres.

« Allez, prends-la », il me dit d’une voix excitée.
Mais je suis à moitié gelé, je n’en ai pas le courage.
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Elle met de la poudre sur ma bite, dure comme un bâton. Elle ressemble à un beignet couvert de sucre glace.

Ensuite elle revient sur moi, me montrant son dos, et guide doucement ma bite jusqu’à son cul.

Elle m’enfourche petit à petit et je rentre en elle doucement jusqu’à ce que ses fesses se posent sur mes hanches.

On reste un moment comme ça, sans bouger. Angélica gémit. On ne bouge pas, mais elle me serre puis relâche à l’intérieur et c’est comme si elle me suçait.

La coke se mêle à notre sang comme si des milliers de points traçaient des lignes de plaisir qui vont jusque dans ma tête. Angélica gémit encore et commence à bouger doucement en avant et en arrière, jusqu’à ce que j’explose en elle.
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Videos de Boris Quercia (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Boris Quercia
Les 15 et 16 juin 2019 auront lieu la 11ème édition du salon international du livre de poche Place des Marronniers à Saint-Maur-des-Fossés organisée par la librairie La Griffe Noire et la ville. Le libraire Jean-Edgar Casel vous présente quelques informations de l'édition 2019...
La Mort selon Turner de Tim Willocks et Benjamin Legrand aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/128455-nouveautes-polar-la-mort-selon-turner.html
Le Chant de l'assassin de R.J. Ellory, Claude Demanuelli aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/1004285-nouveautes-polar-le-chant-de-l-assassin.html
Seul le silence de R. J. Ellory aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/15087-poche-seul-le-silence---prix-choix-des-libraires-2010.html
Ne fais confiance à personne de Paul Cleave et Fabrice Pointeau aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/90266-romans-ne-fais-confiance-a-personne.html
Le Jour de ma mort de Jacques Expert aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/1001084-nouveautes-polar-le-jour-de-ma-mort.html
Ragdoll de Daniel Cole et Natalie Beunat aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/104626-polar-livres-de-poche-ragdoll.html
L'Appât de Daniel Cole et Natalie Beunat aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/1002758-polar-livres-de-poche-l-appat.html
Les Rues de Santiago de Boris Quercia aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/1001515-nouveautes-polar-les-rues-de-santiago.html
Je sais que tu sais de Gilly Macmillan et Séverine Quelet aux éditions Les Escales 9782365694636
Les Détectives du Yorkshire - Tome 4 : Rendez-vous avec le poison (04) de Julia Chapman, Dominique Haas aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/1001249-nouveautes-polar-les-detectives-du-yorkshire---tome-4-rendez-vous-avec-le-poison---volume-04.html
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