A qui se destine cet album ?
On y trouve des références pour adultes (Kurt Cobain), mais les dessins sont tout ronds, enfantins.
Pourquoi pas ? Manu Larcenet est très bon dans le genre avec sa série du 'Retour à la terre', entre autres.
Oui, mais cette BD est estampillée 'jeunesse'.
Et la pauvreté des gags confirme qu'elle s'adresse aux moins de dix ans - mais penser/dire ça, c'est insulter les jeunes lecteurs.
En plus d'être creux, cet album est bourré de clichés : Youssef travaille pour son papa épicier ('l'Arabe du coin') et fait le Ramadan ; la maman esthéticienne d'Ysoline ne s'intéresse qu'à des futilités et épile une Madame Vargas.*
Un énième degré a dû m'échapper.
Et à d'autres lecteurs aussi, puisque ce « tome 1 » reste sans suite depuis 2006. L'album n'a donc pas trouvé le public attendu ? Ou alors les auteurs se sont brouillés ?
* finalement, ce nom serait d'origine hongroise, pas ibérique, mea culpa
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Lecture jeune, n°121 - Ysoline, une jeune adolescente, partage sa vie entre les domiciles de ses parents divorcés. Elle a appris à ouvrir le parapluie qu’exhibe la première de couverture pour se mettre à l’abri et défendre son territoire. Sa langue bien pendue en témoigne ! Ysoline s’accommode de sa famille éclatée mais revendique de devenir adulte. Le texte minimaliste met en scène un personnage « candide » qui évoque celui d’Agrippine de Brétécher. On est loin du stéréotype de l’adolescente. Chaque aventure, une par page, construit peu à peu son portrait. Les bulles s’entassent à la verticale en un dialogue serré ou étalent au contraire à l’horizontale les plages de silence. Aucun narrateur n’intervient pour donner son point de vue, mais l’image est parlante et le trait celui d’un caricaturiste. La tête, disproportionnée, fait toujours face au lecteur et le jeu des regards révèle les non-dits du texte. Le style possède les qualités d’une langue prise sur le vif mais aussi littéraire. Les jeunes lecteurs se reconnaîtront aisément dans ce portrait. Ils adhéreront à ce personnage sympathique et souriront devant l’infantilisme d’une société qui demande aux adolescents de prendre en charge les désirs et les erreurs des adultes. Nicole Wells
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