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EAN : 9782207117071
416 pages
Denoël (05/05/2014)
4.16/5   34 notes
Résumé :
À tout juste dix ans, Maria Aparecida est d’une beauté rare, et il émane d’elle une joie de vivre contagieuse qui séduit tous ceux qui la rencontrent. Après la mort de sa mère, elle déménage à Bahia pour gagner sa vie en vendant des cacahuètes et en cirant des chaussures.
Un jour, elle fait la connaissance de Betinho, jeune homosexuel à peine plus âgé qu’elle. Lui aussi a été sacrément cabossé par la vie.
Il sera le frère, l’ami, l’allié de la petite... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Au départ il y a Maria Aparecida, toute jeune fille d'une dizaine d'années qui vit avec ses parents et son petit frère. Mais voilà que sa maman décède et que les enfants se retrouvent à subir la violence de leur père. de plus, Maria Aparecida devient le défouloir sexuel de ce père devenu alcoolique. Les enfants sont envoyés en ville pour mendier mais un jour Maria Aparecida perd son petit frère. Elle décide de s'enfuir pour échapper à ce père incestueux.
Lors de cette fuite, une fois arrivée en ville, elle rencontre Betinho, jeune homme homosexuel et prostitué, à peine plus âgé qu'elle, qui va la prendre sous son aile comme une vraie petite soeur.
Cette histoire se passe à Salvador, ville de l'état de Bahia, au Brésil. Cependant, nous sommes loin des clichés qui voudraient que la misère soit plus facile au soleil. Ici nous naviguons dans la misère sociale et plus particulièrement la détresse de ces enfants livrés à eux mêmes. On ne nous épargne rien : prostitution, drogue, alcool, violence... On en oublie parfois que les protagonistes ne sont que des adolescents voire de tout jeunes enfants. Quand on croit que le pire est passé et que ça va s'arranger, on monte encore un cran dans l'horreur.
Malgré tout ce livre parle d'amour. Oui ça parait difficile à croire mais toute cette souffrance laisse quand même place aux sentiments. Lesquels permettent de survivre dans cette boue qu'est leur vie, ou plutôt survie ! On ne sort pas indemne de ce récit et on s'attache à ces personnages forts et beaux. On est comme spectateur de cette vie dont personne ne voudrait, de ces violences faites à des enfants, c'est tellement moche qu'on a presque honte et on se sent extrêmement privilégié et surtout impuissant. On a presque oublié qu'avoir un toit, un lit et l'eau courante reste un luxe pour beaucoup. Ce livre marque et restera probablement ancré dans ma mémoire. Il est aussi là pour réveiller les consciences sur le sort des enfants dans le monde.
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L'histoire se déroule au Brésil (en pleine Coupe du monde, ça tombe bien, sauf que pour une fois, ce n'est pas le côté rutilant, genre carnaval, plumes et samba mais bien l'aspect crade et pauvre du pays qui est mis en avant) dans la ville de Salvador.

On suit le parcours de deux enfant des rues, Maria Aparecida et Betinho, depuis leur rencontre à respectivement onze et treize ans jusqu'à l'âge adulte. Betinho la prend immédiatement sous son aile et les deux enfants s'attachent définitivement l'un à l'autre (l'histoire est racontée de son point de vue), se soutenant mutuellement. On s'attend donc à une amélioration de leurs conditions de vie, on imagine qu'à un moment ou un autre, ils s'en sortiront. Car la vie dans la rue est franchement dure (l'auteur doit savoir de quoi il parle puisqu'il a été travailleur social auprès de ces gamins...) : vols, violence, la faim quotidienne, la drogue, les viols, la prostitution, la maladie, la mort. Autant dire que rien ne nous est épargné et qu'on assiste à la chute des personnages : Betinho, homosexuel, se fait opérer de la poitrine et se retrouve donc endetté, après s'être prostitué pour un proxénète qui l'exploitait. Pour s'en sortir, il le vole... le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était une mauvaise idée.
Quant à Maria Aparecida, délaissée par Betinho, elle tombe dans la drogue, l'alcool et la prostitution, au côté de Creuza, une jeune femme tout aussi paumée qu'elle.

Pour tout dire, le fait qu'il arrive toujours plus de malheurs aux personnages de ce roman m'a légèrement agacé car on pourrait presque le mettre en rayon aux côtés des témoignages de femmes battues et de jeunes enfants torturés, violés, battus, sauf que vu leurs conditions de vie, il y a fort à parier que c'est plus réaliste que ce que l'on souhaiterait croire. Finalement, moi qui m'attendais à une sorte de conte de fées moderne (le titre y est pour quelque chose...), je me suis retrouvée avec un drame mettant en scène des personnages attachants au sein d'un Brésil extrêmement réaliste et âpre.

P.S. : Il fait bon avoir une maison.

P.P.S : Merci à Babelio et aux éditions Denoël de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.
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Plusieurs fois, j'ai failli refermer ce roman tellement les images qui me venaient étaient glaçantes, terrifiantes. Et cela d'autant plus que l'intrigue est basée sur une histoire vraie, inspirée par les enfants que l'auteur a eu l'occasion de rencontrer lorsqu'il était éducateur de rue, au Brésil. Sachant cela, difficile de mettre une distance dans cette lecture. Les situations vécues par ces enfants prennent une toute autre dimension. La violence est présente tout au long du roman, rendue plus crue encore par le côté désabusé du narrateur lorsqu'il en parle. Ce qui choque, au-delà de la monstruosité des actes qui sont souvent commis, c'est l'apparente désinvolture avec laquelle le narrateur la décrit. C'est « normal » que les enfants se fassent régulièrement violés par les adultes censés s'occuper d'eux, qu'on leur propose de se prostituer pour vivre, qu'on les batte lorsqu'ils ne font pas ce qui leur est demandé, … Difficile à intégrer pour l'Européenne bien lotie que je suis.

Mais derrière cette dénonciation de la misère dans laquelle vivent ces enfants des rues, l'auteur nous propose également un roman dans lequel l'amour et l'espérance aident les personnages à supporter leur vie. Il nous offre également une leçon de tolérance envers les milieux stigmatisés qui sont décrits tout au long de ces pages : les prostituées, les sans-abris, les homosexuels ou encore les travestis. Tous souffrent de leur situation mais tentent coûte que coûte de préserver leur estime d'eux-mêmes car ce qui les tuent, ce n'est pas la violence mais l'humiliation et le manque de respect dont font preuve leurs clients ou leurs « patrons ».

Le roman est écrit à la première personne du singulier, d'après le point de vue de Betinho, devenu adulte, qui revient sur les années vécues avec Maria Aparecida. Les mots qu'il utilise sont assez crus et son style direct, ce qui vient rajouter encore un peu plus de vulgarité à certaines situations. C'est pourquoi je pense que ce roman ne doit pas être proposé à de trop jeunes lecteurs bien que le style et l'intrigue ne soient pas trop compliqués.

Et dans tout cela, un détail m'a interloquée, l'utilisation faite du mot « vagalam » au lieu de vague à l'âme. Est-ce un jeu de mot de l'auteur transformé en français par la traductrice ou est-ce une invention de cette dernière ?! Au début, j'ai cru à une simple « faute » mais le mot revient à de nombreuses reprises dans le roman, comme un leitmotiv.

Je ne sais pas si je vous conseillerais ce roman. Je ne peux même pas dire s'il m'a plu. Je pense qu'il est utile, voire nécessaire pour éveiller une certaine prise de conscience chez les lecteurs mais sa lecture m'a tellement coûté que je ne peux pas dire que je l'ai aimé. Je remercie néanmoins les Editions Denoël pour cette découverte même si, contrairement à ce que pouvait laisser penser la couverture, elle n'a pas fait entrer le soleil et la gaieté dans mon salon !
Lien : http://www.maghily.be/2014/0..
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Si, avec "Capitaines des sables", Jorge Amado tente d'atteindre à l'universel, nous sommes avec ce roman-là, "La petite reine de Bahia" complétement dans le réel et l'humain, voire l'humanitaire C'est que la plume d' Alejandro Reyes est celle d'un journaliste qui a été travailleur social auprès des enfants de Rio. Les personnages sont attachants, le roman est cru, mais un peu trop long selon mon ressenti.
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C'est sans doute l'un des livres les plus difficiles que j'ai eu à lire depuis que j'ai commencé à lire et pourtant j'en ai lu des livres !

Nous sommes plongés dans la vie de Maria Aparecida. C'est une jeune fille de 10 ans qui se retrouve dans les rues de Salvador de Bahia à la suite d'un évènement tragique. Là, elle y rencontre Betinho, un jeune garçon à peine plus âgé qu'elle qui va la prendre sous son aile. de là va naître une belle histoire d'amitié.

Ce livre n'est pas une histoire vraie mais a été écrite par un ancien éducateur de rue au Brésil d'après sa propre expérience. Cela se ressent très bien au travers de ce livre. L'auteur nous fait vivre ce que c'est de vivre dans les bas-fonds de Salvador de Bahia. Entre viol, misère, drogue, vol et prostitution, l'auteur ne nous épargne rien quitte à parfois nous choquer. Je dois dire que j'ai été horrifié de lire tous ce qu'il arrivait à ces deux enfants. Car c'est ça le plus choquant, au début de ce livre, ce ne sont que des enfants.

Malgré toute la violence qui s'égrène au fil des pages, j'ai pu voir un point positif au travers de toute cette histoire. Tout au long de celle-ci, j'ai été touché par l'espoir et l'envie de s'en sortir qu'il existe chez ces enfants. Malgré tout, ils ne perdent pas espoir d'avoir une vie meilleure et de s'en sortir. Leur amitié leur apporte beaucoup mais provoque pas mal de tension entre eux parce que c'est une amitié qu'ils veulent exclusive.

L'histoire nous est racontée du point de vue de Bethino une fois devenu adulte mais c'est bien la vie de Maria qu'il nous rapporte. Cela permet d'avoir un petit recul par rapport à tout ce qui se passe même s'il nous épargne rien parce qu'il nous rapporte les paroles de Maria.

Maria est une jeune femme pleine de vie tout au long de cette histoire. Sa beauté et sa générosité ont su me toucher. Comme Betinho, ce jeune homme protecteur et tendre envers Maria. J'ai vu plusieurs fois une porte de sortie à leur misère mais à chaque fois un grain de sable s'y mettait.

Je ne pourrai pas vous dire si j'ai aimé ou non cette histoire. Je peux juste vous dire que je suis touchée par l'histoire de ces deux personnages. La violence exprimée dans ce roman est tellement présente qu'on pourrait les croire abattu mais pourtant non ils se battent.

Une histoire qui fait prendre conscience un peu plus de la réalité des pays d'Amérique latine. Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains.
Lien : http://larepubliquedeslivres..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Garder la tête froide… C’est ça. Ne pas trop se laisser aller à ses émotions, ne pas tomber dans le piège de se mettre à rêver et à tirer des plans sur la comète. Mais aussi, et c’est le plus difficile, ne pas oublier qu’il y a une vie dehors. Et surtout ne pas se laisser manger la vie, là-dedans. Parce que ça te grignote petit à petit, ça te ronge l’âme par petits bouts, ça te mine, te mine, te mine de l’intérieur comme les termites. Et c’est la pire de mes craintes : que quand je puisse enfin sortir, il ne reste de moi qu’une carcasse vide, sans personne à l’intérieur. Je me regarde dans la glace et je sais que je ne suis plus la même, que quelque chose est cassé, quelque chose est en train de mourir en moi. Je vois tant de misère, tant de bassesse, tant de malheurs, je vis tellement de saloperies et d’humiliations que je ne sens plus rien, à part un immense vide. La seule chose qui me maintient en vie, c’est Maria Aparecida, qui apporte un peu de lumière à l’obscurité que j’abrite en moi.
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- Viens ici.
- Tu veux quoi, p'pa ?
-Viens t'asseoir ici.
Sans le regarder, elle s'est assise au bord du lit, la tête basse, les mains jointes entre ses genoux serrés. Il lui a caressé la jambe, a commencé à promener sa main sur son corps, sur sa poitrine...
- Non, p'pa, pas ça..., a dit Maria Aparecida en essayant de se lever, mais il l'a retenue par le bras.
- T'es ma fille.
- Oui. C'est bien pour ça que je veux pas. On fait pas ça avec sa fille.
Son père était en caleçon, on voyait que le volume de son engin avait impudiquement grossi sous le tissu.
- Toi, tu fais ce que je t'ordonne. T'es à moi, tu t'en souviens ? T'es à moi !
- Lâche-moi...
-Reste ici, je te dis !
Il l'a tirée avec force, l'obligeant à se rasseoir. Il lui a pris la main et l'a posée sur sa queue, mais elle l'a retirée violemment. Il lui a saisi le poignet fermement et elle, elle s'est mise à pleurer.
- Je t'en supplie, p'pa, lâche-moi... Laisse-moi préparer à manger...
-Suce-moi. Juste ça. Je veux juste que tu me suces. Je veux voir ce que t'as appris par là avec tes zonards. Tu commences à être vraiment bonne... Tu dois être une super petite pute, pas vrai ?...
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Comment exprimer le cataclysme qui s’est produit en moi… en nous ? Comment parler de cette chose immense qui ne tient pas dans les mots, fabriquée d’années et d’années de sentiments accumulés, de désirs réprimés, de monuments construits avec la dureté de nos vies pour matériaux, avec tout ce que nous avons gardé comme un trésor au milieu des tempêtes, de la misère, la faim, la violence, la peur, le mépris, et qui a surgi cette nuit-là comme si tout le sens de notre existence était de pouvoir vivre ce moment unique ?
On a passé la nuit à profiter de cette découverte, dormant par bouts et nous réveillant sans cesse pour nous assurer que ce bonheur était bien vrai, qu’on ne l’avait pas rêvé. On s’enlaçait, on s’embrassait… on rigolait, on pleurait tout en s’aimant encore. Moi qui jamais de ma vie n’avais même envisagé la possibilité d’aimer une femme, je caressais son corps et découvrais un univers à l’intérieur de moi.
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Moi, franchement j'aimerais savoir pourquoi Dieu a inventé le sexe. Voilà un truc qui n'a jamais marché, juste bon à créer des problèmes, depuis la Création jusqu'à nos jours.
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Il n’arrivait pas à s’enlever la poésie de la tête. C’était une drogue, je ne peux le comprendre que comme ça. Il avait une collection de recueils de poèmes cachés dans la bibliothèque de sa chambre derrière les ouvrages de droit et il les lisait la nuit, quand sa mère dormait. Dans ses moments d’inspiration, il composait ses propres vers. Mais la poésie était bien plus vaste que ça… elle avait besoin de voler librement, comme ce qu’il avait vu à l’époque, sur la place da Piedade, ce jour inoubliable où il s’était perdu et où il avait rencontré cette fille. La poésie avait besoin de circuler, vibrer, chanter, voler… elle avait besoin d’être déclamée.
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