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EAN : 9782863919835
192 pages
Editions n°1 (26/04/2000)
3.62/5   8 notes
Résumé :
1944. Camp de Ravensbrück. Milena Jesenskà, à l'orée de la mort, se rappelle la vie « d'avant ». Prague, la « petite mère », et le parfum de Bohème de l'entredeux guerres. La jeunesse libre, l'engagement artistique, politique, mais surtout le grand amour platonique avec Franz Kafka, dont elle est la traductrice tchèque. Amour incomplet dans lequel les amants entravés se débattent, comme ils le font face au cours de l'histoire, avec la même impuissance que les person... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Milena Jesenská est une journaliste tchèque qui est tombée en admiration devant la prose de Kafka avant d'entamer avec lui une "passion épistolaire". Ils finirent par se rencontrer quatre jours à Prague puis Kafka repartit en Allemagne et ils reprirent leur échange de lettres et ne se rencontrèrent plus que de façon très brève. Nous sommes en janvier 44, Kafka est mort depuis vingt ans et Milena est depuis quatre ans internée au camp de concentration de Ravensbrück pour ses activités militantes anti-nazi. Elle est très malade et elle sent ses forces diminuer. Elle peut compter sur le secours et l'amitié indéfectible de Margarete Buber-Neumann qui, elle, survivra aux camps et écrira sur son amie le livre "Milena". Milena rassemble ses dernières forces pour écrire sur du papier toilette une lettre à l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer : Franz Kafka.

Ce livre est un très bel exemple de fiction mis au service de la vérité, la vérité des sentiments, la vérité des caractères, celle de l'abomination nazie et celle de la force des mots et tout particulièrement de la littérature. C'est le récit d'un amour exceptionnel avec comme toile de fond la pire tragédie du XXe siècle, tragédie dont on peut hélas déchiffrer les signes avant-coureurs dans les écrits de Kafka. Un livre que je recommande chaudement.
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Milena Jesenská est une journaliste tchèque qui est tombée en admiration devant la prose de Kafka avant d'entamer avec lui une "passion épistolaire". Ils finirent par se rencontrer quatre jours à Prague puis Kafka repartit en Allemagne et ils reprirent leur échange de lettres et ne se rencontrèrent plus que de façon très brève. Nous sommes en janvier 44, Kafka est mort depuis vingt ans et Milena est depuis quatre ans internée au camp de concentration de Ravensbrück pour ses activités militantes anti-nazi. Elle est très malade et elle sent ses forces diminuer. Elle peut compter sur le secours et l'amitié indéfectible de Margarete Buber-Neumann qui, elle, survivra aux camps et écrira sur son amie le livre "Milena". Milena rassemble ses dernières forces pour écrire sur du papier toilette une lettre à l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer : Franz Kafka.

Ce livre est un très bel exemple de fiction mis au service de la vérité, la vérité des sentiments, la vérité des caractères, celle de l'abomination nazie et celle de la force des mots et tout particulièrement de la littérature. C'est le récit d'un amour exceptionnel avec comme toile de fond la pire tragédie du XXe siècle, tragédie dont on peut hélas déchiffrer les signes avant-coureurs dans les écrits de Kafka. Un livre que je recommande chaudement.
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Avec « Nus devant les fantômes », Alina Reyes, son auteur, nous propose une version très personnelle de ce que furent les derniers jours de la vie de Milena Jesenska, prisonnière au camp de concentration de Ravensbrück en cette année 1944.La journaliste tchèque, ancienne amie de Kafka est en train d'y mourir , lentement, tristement désespérément. Alors l'auteur l'imagine s'adressant à Franz , son amour (platonique) de jeunesse dans une longue lettre-poème qu'elle se récite à elle-même.Poème sur la vie, sur l'amour, sur la mort, sur la haine, …mais aussi sur soi-même.Si l'écriture y est fine et déliée, si la manière de présenter cette histoire est originale,et nous permet d'en savoir un peu plus à propos d'un écrivain par trop méconnu(Franz Kafka), il faut toutefois déplorer son manque de couleur, sa tristesse infinie, son égocentrisme exacerbé.Bien sûr le thème ne prête pas du tout à la joie. Mais il n'y a dans ce document aucun espoir, aucune chaleur, c'est sombre , froid, cruel à certains passages, … Ce livre ne m'a pas du tout plu ; c'est trop noir, aussi noir que la reproduction du tableau de Spilliaert qui en orne la page de couverture.Qui plus est ce livre, très élitiste, n'est pas fait pour un large public.Il n'est pas à mettre entre toutes les mains. J'ai eu beaucoup de mal à finir les 193 pages qui le composent.
Comme note je donnerais un 12/20, car, bien que ne m'ayant pas plu, force est d'en reconnaître la haute qualité de l'écriture .
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le samedi, j'aurais marché à ta suite le long du couloir sombre, jusqu'à ta chambre. Pourquoi me serais-je mise à pleurer, Franz Kafka ? Nous aurions fermé la fenêtre, et la lumière se serait arrêtée derrière les rideaux sales. Assis sur le lit, tu m'aurais prise sur tes genoux et j'aurais laissé échapper mon chagrin dans le creux de ton cou, comme une petite fille. Et puis tout se serait mélangé, les rires avec les pleurs, nos membres nus, mes larmes et la sueur de ton torse, mes jambes et ta peau mate, tes mains et mes reins, mes doigts et les taches de rousseur semées sur tes épaules, tes dents et ma bouche, et les deux animaux au bas de nos ventres...

"Prends-moi dans tes bras, c'est l’abîme, accueille-moi dans l'abîme, si tu refuses maintenant, fais le plus tard ..."

De ton corps serait montée ta prière et je l'aurai exaucée, puis dite à mon tour pour que tu l'exauces. "Si tu refuses maintenant, fais-le plus tard..." Car le futur est au présent aussi bien que le présent, et le temps en amour n'est rien n'est-ce pas ? Qu'importe que tu m'aies ou non aimée, puisque tu m'aimes ? "Si tu refuses maintenant, fais-le plus tard."

Telle aurait été notre façon de faire le monde, en quatre jours. Et si nous ne l'avions pas fini, c'est que nous aimions mieux l'infini.
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Réfugié dans la minuscule maison de la ruelle des Alchimistes, [...] tu passas là [...] quelques uns des meilleurs moments de ta vie. Seul, écrivant ... Il y a du Kafka dans tout écrivain... Tout écrivain connaît ce plaisir de l'ermite, ou cette aspiration au retirement, dans le face à face avec l'écriture qui est souvent douleur, peine et désespérance. Mais aussi, parfois, extase, euphorie. Tout écrivain connaît ce déchirement entre le désir d'appartenir à une communauté et celui de s'en extraire – entreprise périlleuse, impossible, et pourtant fatalement tentée, par compassion éperdue pour l'humanité, mais au risque de la haine. Tout écrivain, plus ou moins, alors que seul Kafka est entièrement Kafka. Entièrement seul, comme toi, Franz, dans cette solitude où j'essaie de te rejoindre.
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Je n'avais aucun exemple, autour de moi, de ces amours magnifiques que l'on rencontre dans les livres. En revanche, la misère des sentiments humains [...] se révélait partout, aussi bien dans mon entourage immédiat que dans les journaux.

C'est peut-être pourquoi je m'intéressai davantage au sexe qu'au sentiment. Le sexe me paraissait plus innocent, moins dangereux et plus excitant : il était à mes yeux un phénomène physique, naturel, moins porteur de mensonge et plus authentique. Le sexe était une montagne à escalader; alors que le sentiment n'était qu'un parcours dans la galerie des glaces d'une quelconque fête foraine.
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Ce qui se refusait à ma conscience, c'était qu'il m'aurait fallu, pour te garder,
quitter Ernst. Et que si je ne quittais pas Ernst, c'est que j'avais peur de me donner entièrement à toi.
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Te souviens-tu de notre petite mère Prague ? Comme elle était belle et sombre et irréelle ! Comme elle avait l'air d'un rêve avec ses vieilles ruelles et ses lumières filtrées, et son fleuve, la Moldau, comme une veine argentée, irradiante ! Comme elle ressemblait à nos cerveaux d'adolescents ! Moi je ne restai pas longtemps adolescente, je mûris très vite, comme on l'exige trop souvent des filles, alors que toi, tu conservas toute ta vie la fraîcheur et l'exigence absolues de tes quinze ans.
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Video de Alina Reyes (3) Voir plusAjouter une vidéo
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Alina Reyes, 24 avril 2008, à la maison ! Rigolo, une écrivaine nature!
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