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EAN : 9782743654924
144 pages
Payot et Rivages (02/02/2022)
3.5/5   13 notes
Résumé :
Octobre 1970. Atlanta. Deux cents gangsters noirs venus de Harlem, de Chicago et d’ailleurs sont entassés nus et en vie dans une cave dans la banlieue d’Atlanta. Ils ont assisté à un événement sportif d’une portée mondiale : le retour de Mohamed Ali sur le ring face à Jerry Quarry. On leur a offert des invitations pour une grande soirée de paris illégaux. Puis on les a braqués et maintenant ils vont devoir regagner leur hôtel à 4h du matin. Ils sont de très mauvaise... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Rappel: Comme le savent bien les habitués, les contenants, à savoir les titres accrocheurs (racoleurs?) n'ont en général rien à voir avec le contenu...
On peut ressentir grâce au style "mitraillette", rapide, concis, au vocabulaire précis et varié, le déroulé d'un cours magistral de haute volée sur le monde de la boxe en général et sur Mohamed Ali en particulier ou bien un commentaire journalistique d'évènement sportif sur le même thème et avec les grandes qualités précitées.
Heureusement que j'avais lu il y a peu "L'insoumis" de Judith Perrignon, biographie de Mohamed Ali plus longue donc plus touffue et ainsi plus nuancée sur les personnages qui entourent le champion ou la réalité des évènements. Les "Deux cents Noirs nus dans la cave" m'a donc servi de révision. le livre est très agréable à lire, avec la réserve, explicite cette fois, qu'il faut avoir à mon sens, un minimum de connaissances sur le milieu de la boxe et sur le personnage Mohamed Ali pour déguster parfaitement.
NOTE POUR l'AUTEUR ET POUR L'EDITEUR:
Page 44, s'est glissée une erreur vénielle: "Quarry pèse 198 livres, soit 99 kilos, ce qui est léger pour un lourd et Ali pèse 216,5 livres soit un peu plus de" 108 Kilos et non pas un peu plus de 98 kilos comme il est écrit. Laisser cette erreur lors d'un retirage ou d'une réédition en autre format ferait perdurer l'échec de la démonstration par les chiffres, voulue par l'auteur, à savoir qu'Ali pesait beaucoup plus que Quarry.
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Titre intriguant que j'avais déjà repéré dans une masse critique et que j'ai trouvé ensuite dans une boîte à livres. Roman même si, comme l'auteur le précise en début de livre, tous les personnages cités ont bien existé et les événements également.
On se trouve donc en présence d'un livre étrange qui va nous faire rentrer dans le monde de la boxe et plus particulièrement du combat entre Jerry Quarry et Mohamed Ali.
Je dois vous avouer que je n'y connais absolument rien sur ce sport mais que Élie Robert-Nicoud a réussi à me passionner. En fait peu de termes techniques, plutôt l'atmosphère de ce combat, l'ambiance de l'Amérique du début des années 70, l'historique de ces adversaires, la description de tous les individus qui pouvaient graviter autour d'un tel événement.
Après le combat se déroule une autre partie, plus courte mais qui a pourtant donné son nom au roman. Fait divers jamais élucidé, l'auteur pose beaucoup plus de questions qu'il n'apporte de réponses, suppositions à peines voilées mais non étayées.
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé même s'il n'y a pas vraiment de liens entre les deux parties. Élie Robert-Nicoud, lui-même entraîneur à la fédération française de boxe, sait nous faire partager sa passion en retraçant à sa façon cette page d'histoire de la boxe.
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Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

C'est histoire d'un combat de boxe et d'un braquage. C'est l'histoire d'un combat autant sportif que politique, et d'une enquête qui ne débouche sur rien, sinon sur les élucubrations rêveuses d'un écrivain amateur de boxe. Atlanta, 1970. Jerry Quarry affronte Muhammad Ali, pour le retour de ce dernier, après trois ans passés derrière les barreaux pour désertion. En trois rounds, Ali terrasse Quarry et, aussitôt, passe à autre chose. En ligne de mire, il a Joe Frazier. Quelques heures après ce combat, plus d'une centaine de gangsters se retrouvent ventre à terre, nus, dans une cave, dépouillés de leur argent et de leurs objets de valeur. Et, que ce soit le combat de boxe ou la mésaventure des gangsters noirs de l'est américain, tout est affaire de faux-semblants.

Le récit d'Élie Robert-Nicoud n'est pas, à proprement parler, un roman. On pourrait même dire que l'auteur prend un grand soin à ne pas franchir la frontière de la fiction, qu'il se contente d'évoquer la part d'imaginaire qu'il y a dans ce roman potentiel, tel un voyageur qui, depuis une crête élevée, contemplerait un paysage infini. Deux cents Noirs nus dans la cave relèverait plutôt de l'enquête documentée, ou même du détail, large certes, d'une idée prétexte à roman. Robert-Nicoud ouvre des portes, jette un oeil - et le lecteur avec -, les referme en disant : ce que ça paraît être bien ! Comme ce pourrait être intéressant ! Partant, il résulte du récit comme une frustration, un désir inassouvi. Non seulement, nous sommes laissés avec notre envie d'en savoir plus, nos interrogations qui demeurent sans réponse. Plus encore demeure cette impression que les deux pôles du récit - le combat et le braquage - sont distincts, et ne sont reliés, finalement, que par leur concomitance temporelle et par un personnage - Bundini Brown -, homme de coin d'Ali et proche de certains milieux interlopes.

De ces deux récits au lien si ténu, bien des choses, pourtant, peuvent être dites. Pour le récit dans son ensemble, tout d'abord, Élie Robert-Nicoud ressuscite véritablement une époque, et il est très souvent utile de se référer, selon ses préférences, à une encyclopédie ou à une notice Wikipedia pour mettre un visage et une biographie sur un nom. Voici, convoqués par l'auteur, des personnalités du sport, de la chanson, du cinéma, des milieux criminels des États-Unis des années 1960 et 1970. Défilent, outre les principaux protagonistes, Diana Ross, Sugar Ray Robinson, Elijah Muhammad, George Plimpton, Joe Namath ou encore Jim Brown et Frank Lucas. La première partie du récit, tout particulièrement, prend le combat entre Ali et Quarry comme le symbole d'une Amérique en mal-être. le parallèle avec notre époque contemporaine est vite établi. Cette Amérique est celle, de façon paradoxale, de l'engagement et de l'illusion. Robert-Nicoud n'hésite pas, pour marquer le coup, à faire chuter Muhammad Ali de son piédestal, à mettre le champion, héraut de son époque, face à ses contradictions. L'Amérique est en plein bouleversement de ses valeurs : guerre du Vietnam, lutte pour les droits civiques : l'Amérique victorieuse des années 1940 et 1950 d'Elvis Presley laisse la place à l'Amérique contestataire des années 1960 et 1970. Ali porte tous les combats de cette époque : il est l'un des porte-drapeaux de la lutte pour les droits civiques des Noirs américains, et il a refusé d'aller au Vietnam, en arguant que les Vietnamiens ne lui avaient fait aucun mal, contrairement à certains de ses compatriotes. Pourtant, Ali aussi a ses contradictions. Lui, l'homme devenu riche, représente les Noirs pauvres tandis que Jerry Quarry, de lignée Okie - dénomination des travailleurs pauvres, souvent originaires de l'Oklahoma, qui migrèrent vers la Californie durant la récession économique des années 1930 -, représente les Blancs dominateurs. Ali, rappelle Robert-Nicoud, a adhéré à la Nation of Islam, instigatrice du meurtre de Malcolm X et pourfendeuse de Martin Luther King, surnommé cyniquement Oncle Tom. ; Nation of Islam, qui réprouve la boxe ... Cette Amérique, nous dit Robert-Nicoud, se complaît dans l'exercice de la contestation, acte célébré en lui-même, sans prendre en compte - ou si peu - les nuances dans l'objet des contestations, se perdant ainsi dans les postures.

La deuxième partie du récit, consacrée au braquage d'une partie des plus dangereux gangsters d'envergure nationale, frappe d'abord par son objet même. Il n'est pas anodin que cette image, si surprenante, si humiliante, de deux cents corps dénudés réduits en prisonniers soumis, ait été retenue pour le titre. L'auteur déroule le fil des événements, tâche de le remonter jusqu'à trouver la vérité. Mais là aussi, comme pour le combat de boxe, il n'est affaire que de faux-semblants. Les témoignages des uns et des autres s'entrechoquent mutuellement, multiplient les pistes, n'en consacrent aucune. A la suite de cet acte si inouï, des hommes meurent, exécutés probablement par ces réseaux mafieux, humiliés qu'ils avaient été d'avoir été dépouillés si facilement. Par qui ? Nul ne le sait. Peut-être par de jeunes inconscients originaires d'Atlanta. Peut-être par ordre d'un commanditaire haut placé, originaire de New York. Peut-être par cet étrange Chicken Man, devenu, des années plus tard, le révérend Gordon Williams, peut-être aidé, lui-même, par l'un des premiers policiers noirs de la ville d'Atlanta, J.D. Hudson. Cet acte, lui, ne s'inscrit en rien dans les courants politiques et sociaux qui traversent l'Amérique. Cet événement dépasse la question raciale, si importante aux Etats-Unis : des hommes, humiliés par d'autres hommes, cherchent à se venger, obtiennent peut-être vengeance, ou du moins le font-ils croire, en laissant des cadavres derrière eux. le problème n'est plus la couleur de peau, mais la propension de l'homme - quel qu'il soit, de quelque milieu social qu'il provienne, quels que soient ses rêves ou ses démons - à faire souffrir, à humilier, à dénigrer son prochain. Les temps changent, nous dit-on. Pas sûr, répond Élie Robert-Nicoud.
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Un drôle de bouquin…
Tout est vrai dans cette histoire, tout ce que nous raconte Élie Robert-Nicoud a bien eu lieu et pourtant c'est un roman. Un roman avec quelques-uns de mes ingrédients préférés : de la boxe, des truands et l'Histoire des Etats-Unis.
26 octobre 1970, Atlanta est en transe. Mohamed Ali est de retour. Un retour à la compétition très attendu après plus de trois ans et demi où il n'a pas pu pratiquer la boxe. En 1967, Ali a refusé d'être enrôlé dans l'armée américaine en utilisant l'objection de conscience. Non seulement Ali est condamné par la justice, mais on lui retire aussi son titre de champion du monde. Sans doute lui fait-on aussi payer sa conversion à l'islam deux ans plus tôt.
Mais aujourd'hui il va enfin pouvoir boxer et affronter Jerry Quarry. Cet événement a un retentissement national voire international. Des stars d'Hollywood, des personnalités de la communauté noire, des mafieux, des proxénètes, des dealers font le déplacement de tout le pays pour assister à ce comeback historique. Et ils font le déplacement avec sur eux de l'argent, des bijoux. N'est-ce pas le moment idéal pour mettre en place un vol à main armée ? Peut-être même le vol à main armé le plus gonflé de tous les temps.

Élie Robert-Nicoud nous fait revivre ce combat mythique et pourtant il semble être l'arbre qui cache la forêt de l'histoire qu'il veut vraiment nous raconter. Si la mémoire collective a retenu ce match de boxe, est-ce que l'évènement n'était pas ailleurs ce jour-là ? Loin des caméras, de la presse. Car quelques heures après la victoire de Mohamed Ali, deux cents gangsters, invités à une soirée, vont se faire braquer.

Un roman qui fourmille de détails dans un style sec et clair. Très factuel, il photographie autant la boxe que « le milieu » des années 70. . L'auteur allie deux domaines qu'il maitrise sur le bout des doigts à coup d'anecdotes et de personnages clés. J'avoue d'ailleurs mettre égarée dans la galerie de noms mais l'impression générale n'a pas été terni pour autant. Parce que quand même c'est une sacrée bonne histoire.
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"Tous les personnages de ce récit ont existé, aucun d'entre eux n'est fictif, les noms n'ont pas été changés, tous les évènements décrits ici appartiennent à la réalité.."
Atlanta, 1970. Jerry Quarry affronte Mohamed Ali, pour le retour de ce dernier, après trois années passées derrière les barreaux pour désertion. (Ali a refusé d'être enrôlé dans l'armée américaine pour la guerre du Vietnam).
En trois rounds, Ali terrasse Quarry. C'était plus qu'un combat, un véritable évènement! Une nuit marquante..
L'historien de la Boxe, Bert Sugar a déclaré que le combat a marqué la plus grande collecte d'argent noir et de pouvoir noir jamais rassemblé jusqu'à cette époque..
Quelques heures après ce combat, plus d'une centaine de gangsters, invités à une soirée de paris illégaux, vont se faire braquer..
Ils ont été conduits par des hommes masqués et armés au sous-sol de la villa, puis ont reçu l'ordre de se déshabiller jusqu'à leur sous-vêtements, de s'allonger sur le sol, les uns sur les autres.. Cela a duré des heures..
"A trois heures du matin, les victimes étaient empilées comme du bois de chauffage les unes sur ls autres".
A la suite de cet acte inouï, des hommes meurent, exécutés probablement par ces réseaux mafieux, humiliés d'avoir été dépouillés si facilement. Par qui? Nul ne le sait..
A découvrir si vous aimer la Boxe, l'Amérique et L Histoire!

Je remercie chaleureusement @Babelio et les Editions Payot-Rivages pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse-Critique Littérature.

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critiques presse (2)
SudOuestPresse
09 septembre 2022
Dans « Deux Cents Noirs nus dans la cave », Élie Robert-Nicoud raconte le combat Ali-Quarry d’octobre 1970 et l’extraordinaire braquage qui a suivi.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Lexpress
07 février 2022
Le brio d'Elie Robert-Nicoud tient au style vif et précis de ses descriptions.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est ce que pense un gangster noir de Harlem nu dans une cave en 1970, tenu en respect par quatre hommes armés, en compagnie de deux cents autres gangsters noirs et leurs compagnes, nus comme lui ? Empilés les uns sur les autres dans un amas de bras, de jambes, de torses, de cheveux, de pieds. Il doit penser qu'il a envie de tuer quelqu'un.
Et que ce ne sera sans doute pas très difficile, il l'a déjà fait, c'est son métier.
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Ali (...). Il n'avait qu'un seul interdit: les femmes blanches. Et quand Kim Novak, premier rôle féminin de Sueurs froides et de Kiss Me Stupid, ancienne compagne de Sammy Davis Jr., lui proposa de venir la rejoindre dans sa chambre d'hôtel, en lui glissant la clé au creux de la main, il lui répondit: "Pas avec les Blanches."
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Le sénateur Leroy Johnson fait un speech et il offre un chèque de cinquante mille dollars au maire pour son programme de lutte contre la drogue.
Comme on l'a déjà dit, toute la salle empeste la marijuana.
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Son combat contre Archie a eu lieu à Stillman's Gym, la salle de boxe la plus mythique de toute l'histoire de la boxe. Un endroit où pendant vingt ans le propriétaire a refusé qu'on fasse le ménage. Ca fait rêver. (...) Lou Stillman, le propriétaire, tenait à ce que les vitres restent opaques et que l'on ne voie pas la lumière du jour. C'est normal pour une salle de boxe.
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Stillman's Gym est à la boxe ce que le temple de Salomon est à l'Ancien Testament. On peut en voir un peu dans le film sur Rocky Graziano avec Paul Newman, Somebody Up There Likes Me qui devient en français grâce au miracle de la traduction Marqué par la haine.
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Videos de Élie Robert-Nicoud (2) Voir plusAjouter une vidéo
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