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EAN : 9782245008379
Le Livre de Paris-Hachette (01/06/1978)
3.9/5   46 notes
Résumé :
"Ces histoires d'hommes et de femmes, est-ce qu'on devrait même en parler ? C'est généralement tellement bête. Mais quoi, c'est là, ça envahit tout. On nage dans le malentendu. A la fin on arrive à s'énerver, on a envie de prendre une paire de ciseaux et de s'offrir quelques-unes de ces cravates satisfaites. Comme ça une fois en passant. La vérité c'est que dès qu'on tombe amoureuse on devrait se mettre des boules quiés", dit céline Rodes, jeune femme comme on en fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
En s'habillant en noir le jour de son mariage, Céline avait-elle pressenti qu'en épousant Philippe, elle disait adieu à sa vie de bohème, à son langage fleuri, à sa manière d'être et de penser, bref à sa liberté ? Que voulez-vous, ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ? Et amoureuse de ce beau cadre dynamique et bourgeois, elle l'était... Mais avec le temps, malgré le vison, la bonne, le piano dans le bel appartement, la jeune fille ne va pas tarder à recouvrer la vue et se rendre compte que celui qui disait l'aimer ne conjugue pas l'amour de la même façon qu'elle.

J'ai découvert Christiane Rochefort avec "Les petits enfants du siècle" et cette peinture satirique des années soixante (version famille Groseille) m'avait enchantée. J'ai beaucoup moins aimé la version "famille le Quesnoy" qu'elle nous propose avec "Les stances à Sophie". Quelques recherches au niveau du titre (car aucune Sophie n'intervenait dans le roman), m'ont amenée à découvrir que c'était en fait le titre d'une chanson paillarde... Si le naturel de Céline m'a séduite au début du livre, je ne l'ai pas devinée si "olé, olé", mais bon il s'agit sûrement d'une boutade de l'auteure volontiers excessive.
La pensée féministe de Christiane Rochefort transparait effrontément dans cette démystification du mariage qu'elle nous propose à travers ce titre, la peinture du milieu bourgeois qu'elle en fait est tout aussi incisive. J'ai apprécié l'ironie du fond, son humour caustique, j'ai moins aimé la liberté qu'elle prenait avec la forme. Plus la muflerie de Philippe va grandissante, plus l'écriture va virevoltante. Si le style colle au personnage de Céline, la ponctuation simplifiée à son maximum perturbe le sens du texte. Un exemple :
"Je n'ai aucune originalité en peinture j'aime trop les peintres. Je peins comme ceux que j'aime moins le génie."
Une petite virgule m'aurait évité de relire trois fois la dernière phrase dont le sens m'échappait. Une lecture qui se solde donc par un 8/20.
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Céline a épousé Philippe, un garçon de la « bonne société », mais n'est plus amoureuse de son mari. Oh, elle avait bien eu le pressentiment d'une grave erreur de sa part au jour du mariage, elle qui s'habille de noir pour le grand jour…
Mais elle fera des efforts pour se fondre dans cette vie de femme mariée bourgeoise ; le sauvetage des apparences est à ce prix…

Un drame interviendra qui rendra Céline rétive et une sérieuse emmerdeuse pour Philippe…

Que ce soit dans « Printemps au parking » ou dans « Les petits enfants du siècle » et ici dans ces « Stances à Sophie », Christiane Rochefort n'a pas son pareil pour décrire son époque. Une vision qui peut paraître un peu surannée, particulièrement ici concernant le mariage, mais rappelons-nous, la parution de ce court roman date de 1963, et l'ordre établi commence à craquer, cinq ans avant les événements de mai…
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Celines Rodès est une jeune femme qui jusqu'à vingt-sept ans a mené une vie très désordonnée. Elle tombe amoureuse de Philippe Aignan, jeune et riche homme d'affaires. Elle se retrouve donc, après avoir été réduite à sa plus simple expression par l'amour et une savante tactique bourgeoise, dans un lit conjugal, au sein d'une honorable famille, à la tête d'un magnifique appartement, d'un vison, d'une servante, d'une bonne réputation et d'un bonheur bourgeois dont elle s'efforcera vainement d'ailleurs d'apprécier les charmes. Elle apprendra ce que valent les idées reçues, le travail, les images, l'hystérie automobile, la distorsion des mots. Finalement, ramenée à sa définition : le vide, l'inutilité et la vanité, elle abandonnera la belle mécanique Philippe
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Oh mon dieu! Comment vous dire que c'est la première fois dans un livre d'avoir envie de tuer un personnage tout au long de celui-ci.

Le fameux Philippe Aignan représente tout le discours que je déteste et cela tout au long du livre. En gros, une fois Céline devenue sa femme, elle doit s'occuper des affaires de la maison, des comptes, faire des achats de robes pour faire jolie auprès de son mari lors d'invitations, parler correctement, ne pas sortir avec des amis trop « déluré », rester bien sage, etc.

Heureusement, que tout au long du livre on vit avec soulagement la rébellion de Céline qui essaye de se prêter au jeu au début, pour être une bonne Madame Philippe Aignan et oublié Céline Rhodes. Et plus ça va, plus elle va redécouvrir ce qu'elle est au fond d'elle même, et c'est tellement car quelque part on attend que cela, qu'elle se rende compte que non ce n'est pas ça la vie, elle a le droit en soit d'exister, de vivre et pas au travers de son mari mais en tant que personne, en tant que Céline.

Elle aura beau essaye de se fondre dans cette vie de femme mariée, avec tout ce que demande cette époque d'être la femme de. Il faut dire que c'est malheureusement un accident qui va lui faire ouvrir les yeux. Pourtant elle le sentait qu'elle faisait une erreur en se mariant, mais il faut bien se fondre dans la masse et devenir « normale »

Je n'ai pas vécu cette époque, c'est peut être pour cela que cela me révolte tant, et que j'ai quelque part souffert pour le personnage principale. Même si la lecture se fait fluide, que le roman est court, les sentiments sont exacerbés pour moi.
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Une lecture déjà bien ancienne et pourtant qui n'a pas pris une ride.
Une erreur de casting, au temps des sixties entre une jeune fille bohème et un grand bourgeois.
L'amour ne sauvera pas le couple.
C'est encore une excellente peinture de la société de l'époque que nous offre Christiane Rochefort.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mon cher Philippe,
Tu m’as invitée au Carmel. Je t’ai suivi. Je m’en suis remise à toi. C’était te faire une bien grande confiance. Et, de ma part, c’était très étourdi. Je crois, mon cher Philippe, que tu ne te sois un peu pris pour un autre. Abandonnée dans tes mains, je n’ai fait que descendre. Un homme ne fait pas un Carmel. Alors, un député !... Ainsi que je t’en ai averti à temps, je ne serai pas même une heure la femme d’un député de cette étiquette.
Tu es élu, je te félicite, et je te quitte.
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"la vérité, c'est que dès qu'on tombe amoureuse on devrait se mettre des boules quiés"
"Ce qu'il y a avec nous autres, pauvres filles, c'est qu'on n'est pas instruites. on arrive là-dedans sans véritable information. on trouve le machin déjà tout constitué, en apparence solide comme du roc, il parait que ça a toujours été comme ça, que ça continuera jusqu'à la fin des temps, et qu'il n'y a pas de raison que ça change. c'est la nature des choses."
"Pourquoi ne te laisserais-tu pas pousser les cheveux ? disait Philippe - 1m82, blond, yeux pervenche, nez adorable, bouche volontaire, front vaste et intelligent, etc. - je t'aimerai tellement mieux avec des cheveux que sans, au moins tu aurais l'air d'une femme,..."
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Je souhaite qu'il pleuve, ardemment. Du reste la superstition ne dit-elle pas qu'il doit pleuvoir sur un mariage pour qu'il soit heureux ? Sur celui-ci il ne tombera pas une goutte de la journée.
Cette journée. Déjà on y arrive tendu. Les papiers ; moi la vue d'un papier ça me fout la colique. Les courses : ce qu'il faut acheter de choses pour se marier c'est incroyable ; et pourquoi. Les visas : faut filer sitôt le truc fait, il paraît que ça ne peut pas attendre, comme si la mairie était un moteur à réaction. Le Notaire ; la Séparation ; ça c'est le plus coquin : on s'unit et juste en même temps on se sépare ; et pour séparer quoi ? ses Biens à lui de mes Non-Biens à moi ; Amour éternel mais tout de même des précautions en cas, Abandon Total mais minute, pas de tout !
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Je n'ai aucune originalité en peinture j'aime trop les peintres. Je peins comme ceux que j'aime moins le génie. D'ailleurs Philippe ne s'y est pas trompé.
- Dommage que Modigliani ait existé avant toi tu aurais pu faire une carrière.
Julie a un long cou alors évidemment.
- Il est vache avec toi.
- Chaque fois que j'essaye de faire quelque chose. Ça l'excite. Contre.
- Pourtant il t'aime. Il te paye des visons. Il te couve.
- Oui. Les nécrophiles aussi, aiment.
- Les quoi ?
- Amateurs de cadavres. Des types qui ne peuvent jouir que des mortes.
- Ne viendrais-tu pas de trouver la définition du Mari ?
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Tu connais l’histoire du Napolitain ? Le Milanais le voit étalé au soleil et lui dit : pourquoi tu travailles pas, tu aurais de l’argent ? Et après ? dit le Napolitain. Tu achèterais une maison. Et après ? Tu y mettrais une femme, tu monterais dans l’échelle sociale, tu deviendrais riche. Et après ? Et après dit le Milanais tu pourrais aller en vacances au soleil. Et le Napolitain dit : mais j’y suis déjà au soleil !
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