Transperceneige, tome 2 : L'Arpenteur

Le Transperceneige est devenu le Crève-Glace dans ce deuxième tome au sous-titre mystérieux : "L'arpenteur". Forcément, on a changé de train, le premier n'ayant plus guère d'avenir devant lui.

Le second en a-t-il davantage? En tout cas, pas sur le plan de la qualité de l'histoire et des dessins qui ne se sont pas améliorés. Ce sont toujours des luttes d'influence, des sphères de pouvoir semi-absolu très fragile, avec un chef omnipotent et des exécutants insipides.

Un héros quand même qui s'appelle Puig, un arpenteur (en clair un de ceux qui sortent du train à l'arrêt pour aller quérir des biens improbables dans des endroits qui le sont tout autant), plus de blonde Adeline, mais une brunette, prénommée Val, rien moins que la fille du patron, qui tombe naturellement dans les bras du beau Puig...

L'idée force, c'est que les deux trains puissent se rencontrer et se télescoper dans une apothéose finale... Ce ne sera pas le cas.

On a quand même une scène de véritable action, le beau Puig devant décoller du train pour aller en reconnaissance à bord d'une sorte d'aéronef -- il sauvera d'ailleurs le monde (celui du train) -- en découvrant un pont détruit, ce qui justifiera un demi-tour sur rail (il y a une loco à l'arrière, ouf), mais le patron n'entend pas laisser Puig rentrer vivant de sa mission...

Pour le reste et même l'ensemble, rien d'extraordinaire, scénario épuisé, planches quelconques, 40 pages de moins que le tome 1, voilà du positif!

(Critique pour le tome 2 et 3 qui forment une seule histoire par le même scénariste.)

"L'Arpenteur" et "La Traversée" forment la première suite à la saga du Transperceneige.

Cet opus souffre de n'apporter rien de nouveau à un univers qui était original à la parution du premier volume, 15 ans plus tôt. Mais le pire est sa pauvreté thématique.

Transperceneige Vol.1 est une allégorie de la lutte des classes. le Vol.2 est... Je cherche encore, honnêtement. L'immersion est sans cesse rompue par des éléments sortis de nul part. Besoin d'un hélicoptère? Il y en a dans un wagon, et ne craignez pas pour le carburant, c'est facile à trouver dans un train qui roule depuis 15 ans. le chemin de fer devient inutilisable? Ce n'est pas grave, on se stationne 15 minutes, on met le train entier sur des chenilles et on quitte la voie.

Même le scénariste de tome 4, parut longtemps après, traite poliment celui-ci de simple "aventure onirique" décousue.

C'est entre une suite du tome 1 et une répétition. Nous apprenons qu'il y a un deuxième train, plus moderne et avec en apparence des conflits moins exacerbés. Ce deuxième train «le Crève-Coeur » connaît l'existence du Transperceneige et les gens vivent dans la terreur d'une collision, d'où de fréquents exercices de freinage, et des passagers plus soudés, quoique des clans apparaissent. L'univers extérieur est semblable, sauf qu'avec les arpenteurs, qui effectuent des sorties exploratoires, nous l'explorons un peu nous aussi. le héros de ce tome est justement en arpenteur, il y a un petit moment d'action où il sauve le train et donc tout le monde, mais dans l'ensemble, c'est un peu décevant. Il est probable que le changement de scénariste y soit pour beaucoup (comme Jacques Lob est décédé en 1990 c'est Benjamin Legrand qui a repris son univers). Après le premier tome, c'est sûr que ce n'est pas ce que j'attendais.

Le premier tome nous présentait le Transperceneige dans sa course folle au sein des étendues glacées. le tome 2 nous présente le Transperceneige dans sa course folle au sein des étendues glacées.

On va jouer au jeu des 7 différences.

Reprenons... Dans ce tome, c'est un train appelé le Crève-Glace qui tourne sans fin. Comme précédemment, on a reproduit à son bord toutes les caractéristiques de notre société. le Nord est riche, manipule les masses, dirige la presse... le Sud est à la traîne, derrière, pauvre, et sans intérêt. Au milieu se trouvent les Arpenteurs. Leur rôle: sortir et fouiller les abords de la voie. Entrer dans les anciennes structures et ramener des vestiges du passé, des artefacts aux puissants du Nord.

On sent de suite que l'on n'est plus dans un one-shot. Puig Vallès, l'arpenteur que l'on suit, est un esprit têtu, inquisiteur, ne se satisfaisant pas des mensonges officiels. Au cours d'une sortie qui se passe mal, il découvre un cadavre d'arpenteur dans des ruines visitées. Comment, pourquoi, qui, que, quoi, quand, où? Bref, autant de questions qui ne trouveront pas vraiment de réponse dans ce tome.

Puig va gravir très rapidement les échelons qui le séparaient du Nord. Il devient le gendre du patron du train. Sa femme est en charge de la communication de délassement: elle crée des virtuels, voyages offerts par tirage au sort, afin d'entretenir le moral des populations. Panem et circenses. C'est super bien vu. le huis clos fonctionne de nouveau fort bien et l'univers est bouché tout pareil. Suite au prochain tome.

Au rang des différences, le dessin m'a davantage plu. Plus souple, plus fluide, mieux ficelé, moins abrupt. Je me suis davantage senti à l'aise.

Après avoir relu le premier tome du "Transperceneige", après avoir vu le film puis la série, je me lance dans la suite des BD!

Le trait a changé. Ici, on a un trait plus léger, moins anguleux, clairement plus agréable, mais on a quand même du mal à s'y faire! Heureusement, le scénario est top!

On se retrouve dans un autre train, lui même sur les rails du Transperceneige. Les passagers n'ont qu'une peur : le choc avec le premier train. Ils font des exercices de freinage... On sent que, bien que les "différences de castes" sont moins marquées dans ce train, il n'en reste pas moins que le "1ère classe" sont toujours bien loties.

L'auteur traite ici de la régulation des naissances, de l'alimentation, de l'art passé mais, ce que j'ai le plus apprécié, c'est les allusions aux théories du complot. Bien avant internet, l'auteur nous présente ici un groupe de complotiste parfaitement dans l'ère 2000's.

La fin est celle que j'attendais, bien que d'autres mystères demeurent, ce que je vais m'empresser de découvrir dans le troisième tome!