Certains me croient un conquérant
Et voient en mes yeux l'extase des guerriers jeunes
Je suis celui qui s'enfuit et ne revient jamais
Et je suis celui qui demeure
Chevalier errant du temps perdu
Je campe en des territoires prohibés
Je suis un chasseur solitaire
Mes proies sont nombreuses et fugitives
Je les traque en des jungles sous-marines
Parmi les fleurs aiguës du givre et de l'écume
Et je voyage pour des quêtes périlleuses
La piste de la nuit me guide
Jusqu'en des ports de légende
Où résonne l'appel des lointains nordiques
Et je pars
Passager d'un navire illusoire
Vers les ultimes mers de la nuit
Le cap à l'infini
Vogue la galère
Sur l'onde amère
De l'ombre sans espoir...
La recette de Rodanski : Pour écrire un poème, on assemble les mots choisis et puis on ajoute le sens.
Je n'ai plus d'ombre
Je l'ai vendue à la nuit qui prend toute choses
En échange de son secret
Obscurité
Absence de lumière
Néant
Les mots m’ont toujours mené loin dans la vie, trop loin pour que j’y renonce jamais, car je les emploie désormais strictement dans le sens où ils m’échappent, où leur portée cesse d’être consciemment perçue alors que j’écris les yeux dans le vague et que mes regards se coulent dans le devenir.
Ô compagnons - sentinelles d’un royaume où commence le rêve
Quels vents venus du désert ont séché sur vos bouches les mots d’espoir ?
Stanislas RODANSKI – Poète dans un Lyon surréaliste (Conférence, 2012)
Une conférence prononcée par Patrice Béghain le 12 mai 2012, à la Bibliothèque municipale de Lyon.