Un grand merci à NetGalley et aux Editions François Bourin de m'avoir offert la possibilité de lire ce roman.
C'est un roman comme je les aime. On navigue entre réel et imaginaire. Sibylle, qui a travaillé durant plusieurs années dans une agence de publicité, a été licenciée ce qui l'a conduit à développer un certain nombre de troubles obsessionnels compulsifs qui occupent la plus grande partie de ses journées et de ses nuits. Elle s'applique à tout vérifier plusieurs fois.
Elle considère que Capucine, une jeune femme fraîchement arrivée dans l'agence, est la cause de son renvoi.
Le langage franglais utilisé tout au long du roman répond certainement aux attentes de l'imaginaire collectif qui voit les publicitaires comme des personnes « dans le move », appartenant à une diaspora disposant de leurs propres codes, tant au niveau langage que vestimentaire.
A travers des entretiens avec son psy qu'elle appelle Papa-Psy, elle raconte ses obsessions. Mais finalement, on en vient à douter de tout, de l'existence de ce psy, de la véracité de ses propos. Raconte-t-elle la réalité qu'elle a vécu ou bien décrit-elle un scenario tant de fois retourné dans sa tête qu'elle en a imaginé les moindres détails et semble si réel qu'elle ne sait plus faire la part des choses.
On oscille tout le long de la lecture entre la réalité et l'imaginaire de Sybille. On doute, on vacille, on ne sait plus que croire.
J'imagine la perplexité et la frustration d'un esprit cartésien face à un tel roman, ne parvenant pas à démêler le vrai du faux, le fantasme du réel. C'est justement cette frontière floue qui laisse à chacun sa libre interprétation qui me plait dans ce roman. Chacun est libre d'évaluer le degré de folie de Sybille.
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Le Papa-Psy lui répète trois fois par semaine : "N’oubliez pas les cachets, hein Sibylle. À sept heures puis à dix-neuf heures sans faute. Pas de bêtise, n’est-ce pas ?"