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EAN : 9782228891752
265 pages
Payot et Rivages (02/09/1998)
4.04/5   23 notes
Résumé :
Dans sa modeste demeure isolée, sa mémoire intacte est une ennemie. Elle rappelle les temps où tout était encore possible. Quant à son avenir, il n est maintenant plus assez vaste pour accueillir de nouveaux projets. Émilienne vit donc le moment présent : la récolte des pommes, la lumière frissonnante dans les peupliers, la lecture d un roman, le plaisir d un bon repas avec presque rien, les petites conversations avec ses rares voisins, le tic-tac trop fort du révei... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Douce Marie Rouanet ! Que de pudeur et de délicatesse pour dire la douleur du veuvage, à travers les petites choses toutes simples de la vie, ces petites choses qui nous permettent de continuer à vivre après la disparition de l'être aimé, lorsqu'enfants et petits-enfants sont loin et vivent leur vie. Qu'il s'agisse du rythme des saisons avec leurs travaux particuliers, de l'amitié entre femmes, du rythme des jours et des nuits, de la solitude, des souvenirs et de cette volonté de ne pas se laisser aller quoiqu'il advienne, qu'il s'agisse du regard posé sur les autres habitants du village, ceux qui viennent, ceux qui s'en vont, c'est toujours de la simplicité et de la beauté des choses dont il est question, comme une croûte qui se forme sur la blessure de l'absence et du manque. Marie Rouanet écrit comme on dessine :par petites touches, en faisant apparaître peu à peu la vision d'ensemble à force de détails à la fois minutieusement et sobrement écrits. Elle sait aller au plus vrai en peu de mots, et en cela me fait souvent penser à Christian Bobin. Que de savoir-faire dans cette volonté toute simple de vivre qui défie les destructions du temps, cette volonté tranquille de tenir envers et contre tout, quand bien même le coeur n'y est pas toujours.
Marie Rouanet, c'est la douceur subversive. Merci à elle pour cette belle leçon de vie qui m'a à la fois touchée et éblouie.
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Je l'ai lu il y a pres de 10 ans mais je le cite encore. C'est un de mes livres préfères. J'arrivais dans la région de Montpellier et cette histoire au pied des Cévennes m'attirait, mais la voix de cette femme , isolée dans la montagne, m'a profondément touché par l'acuité de son regard sur la vie, et quelle langue!
Je le conseille chaleureusement
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Il faut prendre son temps pour lire cette histoire, la vie d'une femme à la campagne qui doit faire face au deuil de son mari, à la solitude et aux souvenirs d'enfance. Ses enfants et petits enfants ne viennent plus et elle se laisse aller un temps, ne faisant plus les tâches quotidiennes. Puis elle sort de son chagrin se sert de sa campagne pour mettre en place des habitudes qui serviront de carapaces bien étanches à la souffrance et au chagrin. J'ai suivi son parcours avec plaisir et émotion, la description de la vie du village avec envie. Un très beau récit !


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Il faut prendre son temps pour lire cette histoire, la vie d'une femme à la campagne qui doit faire face au deuil de son mari, à la solitude et aux souvenirs d'enfance. Ses enfants et petits enfants ne viennent plus et elle se laisse aller un temps, ne faisant plus les tâches quotidiennes. Puis elle sort de son chagrin se sert de sa campagne pour mettre en place des habitudes qui serviront de carapaces bien étanches à la souffrance et au chagrin. J'ai suivi son parcours avec plaisir et émotion, la description de la vie du village avec envie. Un très beau récit !


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Très beau récit.
Magnifique trouvaille que celle du personnage d'Elie. On le nomme fou ou innocent, mais mon hypothèse est qu'il est autiste et merveilleusement à part, entre 2 mondes.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je compris qu'il fallait en premier arrimer solidement le jour, ainsi que l'ensemble des jours et de l'an. Ce grand désordre d'une année entière où j'attendais d'avoir faim pour manger n'importe quoi sur un coin de table, d'être assommée de fatigue pour dormir, de me lever à n'importe quelle heure, aussi bien encore à la nuit noire -je mettais alors un vêtement chaud et je sortais, je marchais, jusqu'à ce point où je vois l'horizon de la plaine, ou bien l'hiver j'allumais trop tôt le feu, mangeais le premier repas du jour, trop tôt aussi-, à ce désordre il fallait mettre un terme définitif. J’avais trop tendance encore à vivre ainsi. Mais à ce jeu on risque de tomber dans ce gouffre que l'on trouve obligatoirement en soi et dont à l'avance on ne sait exactement ce qu'il contient, mais sûrement quelque chose comme sa propre perdition.
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Je m'applique. J'essaye, comme avec le chant, de trouver le ton juste. Quelqu'un a dit un jour, j'ai oublié qui, peut-être l'ai-je lu : "Savez-vous quel est le contraire de chanter faux ? -Chanter juste ? - Non, chanter vrai."
Pareil pour l'écriture.Je m'efforce de dire vrai. Ce moment où, avec la pointe du stylo, je fais un mouvement qui ressemble au binage m'est important, moins d'ailleurs par la relation qu'il établit que par le soin apporté à dire exactement.
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Brièvement parfois, l'écran se déchire pour une chose sans grande importance et je suis immergée dans une félicité d'être, dans l'évidente beauté du monde. J'entrevois quelque chose au-delà de mes refus et de ma volonté de me préserver. Il y a mieux, vers quoi j'avance sans le connaitre vraiment, une sorte de mémoire épurée... Que de temps il m'a fallu pour entendre clairement ceux de ma vie, ceux de ma route, et pouvoir alors accepter paisiblement de ne jamais les revoir puisque morts, vifs ou invisibles, qu' importe, j'avais décrypté le message nécessaire pour que leur mémoire me soit précieuse.
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Mais à aucun prix je n'eusse voulu me priver du retour illusoire du temps, du rajeunissement éphémère. L'expérience de la douleur à travers laquelle j'éprouvais désormais toute joie me rendait les instants aigus, tranchants comme la lumière d'hiver quand l'aigat, qui n'est pas gelée blanche mais émail de verre étincelant, recouvre tout, et qu'à travers lui les formes et les détails sont à la fois semblables et magnifiés.
Comment pourrais-je séparer le crépuscule d'hier de cela ? Comment pourrai-je derrière la neige, ne pas songer à ce soir terrible où mes enfants étaient dispersés au coeur de la nuit ? A cet autre où une neige précoce brisa sous poids autour de la maison les branches encore feuillues ?
A vieillir, le monde est devenu lourd de moments anciens et d'échos dans l'épaisseur du temps. N'est-il pas vain de chercher le seul émoi des sens, sans références ?
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Il me semble entrevoir que j'ai une peur épouvantable d'un bilan de mes actes, de mes choix. L'angoisse me prend d'un total négatif au moment où il est trop tard pour rien transformer. Au-delà d'Albert je songe à ma dureté pour Zoé et Mélanie, à mon refus de leur donner mon temps et mon attention à partir du moment où j'ai eu ma vie.
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