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EAN : 9782246646716
280 pages
Grasset (27/08/2003)
3.35/5   13 notes
Résumé :

Dans ce livre qui mêle autobiographie et histoire, Jean-Marie Rouart se penche sur une énigme : qu'est-ce que la France ? Ou, plutôt quelle est sa France ? Cette question ne surprendra pas de la part d'un écrivain dont les romans ou les chroniques n'ont cessé d'interroger les " papiers d'identité " de la France.

Car Jean-Marie Rouart n'est pas " progressiste ", ni " réactionnaire ". Sa France, de son aveu même, est " un jeu de miroirs av... >Voir plus
Que lire après Adieu à la France qui s'en vaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un ouvrage qui interroge l'identité de la France à travers le récit historique (et l'actualité du moment de son écriture) et notre patrimoine littéraire national.
Si l'écriture est séduisante et nous enrichit de la grande érudition de l'auteur, ce livre est empreint de deux partis pris qui en sont le fil conducteur et qui sont contestables, fondement des arguments du colonialisme :
- nos valeurs (démocratie, humanisme...) sont consubstantielles à la spiritualité chrétienne
- l'esprit français aurait une supériorité "naturelle" qui a vocation à s'imposer de façon universelle.


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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'ai découvert Drieu à l'âge de dix-huit ans. la lecture de Gilles m'envoûta. Et le fantôme de son auteur est devenu pour moi un compagnon familier. Drieu n'est peut-être pas l'écrivain que j'admire le plus, il est celui qui m'est le plus fraternel. J'aime son air de grand garçon triste, son art bien à lui de tout gâcher en amour et de tout embrouiller en amitié. C'est un idéaliste, un pur, qui patauge dans la boue, non celle qu'il a connue dans les tranchées en Champagne, dans les Ardennes, mais la boue de la vie quotidienne, de cette chienne de vie qui lui fut mortelle comme elle le fut à son ami Jacques Rigaut et à bien d'autres compagnons des fêtes délétères de l'après-guerre.
Une seule chose m'a toujours agacé chez Drieu : ses idées politiques. Cet homme rongé par le doute qui ne croit ni à Dieu ni à diable, ni à l'amour ni à l'amitié, a eu le chic de s'embourber dans des choix catastrophiques : le fascisme, le communisme. Comme il les aura adorées, ces idéologies en "isme", ces grandes religions noires ou rouges qui voulaient changer l'homme, la société, et qui, sous leurs allures modernes, ont révélé de vieux instincts barbares de destruction et de mort. Le Drieu fasciste avec ses certitudes en toc, son goût de la violence, son sectarisme, m'est étranger. Il me semble qu'il trahit le vrai Drieu, celui qu'il n'a jamais cessé d'être, l'ami de Berl qui sauvait des juifs et des francs-maçons, plutôt que celui qui, enfermé dans une idéologie aveugle, croyait aux illusions de la race des seigneurs. Le romancier Drieu est curieusement très peu contaminé par ses lubies politiques. J'aime le Drieu romancier, celui qu'aimait Malraux, l'écrivain qui plonge un scalpel très profondément dans le coeur de ses personnages, se fait mal, se blesse dans sa quête de vérité.
Je me souviens de ma lecture du Feu follet. J'avais vingt-deux ou vingt-trois. Mon premier manuscrit venait d'être refusé par une dizaine d'éditeurs. Ce qui n'est jamais très gai. Dans le grand salon d'une vieille maison de campagne, hanté par le souvenir de Mallarmé et de Valéry, je me plongeai dans les affres de ce grand frère noir qui brûlait sa vie avec la passion de se détruire. Etrangement, on passait et repassait un disque, les Gymnopédies d'Erik Satie, musique triste que j'associais à ce livre poignant sans imaginer qu'un an plus tard Louis Malle, dans son film, aurait l'idée de les relier.
Aucune mélodie ne rend mieux la solitude désenchantée qui est l'atmosphère du Feu follet. Ce roman de Drieu écrit avec une fougue expiatoire répondait à un autre de ses écrits, La Valise vide, dont le héros était déjà Jacques Rigaut.
Entre les deux livres, Rigaut s'était donné la mort. Ces deux textes, puis Adieu à Gonzague, occupent une place particulière dans l'oeuvre de Drieu : ils témoignent de sa longue méditation sur le suicide et peut-être aussi sur une question tout aussi vaste : qu'est-ce qui nous retient à la vie ?
C'est à la politique que Drieu a demandé de remplir ce rôle : le retenir à la vie, le justifier, donner un sens à ses errements, être le point fixe qu'il ne pouvait trouver ni dans l'amour ni dans l'amitié. La politique, il s'en drapait comme on revêt l'armure du chevalier. Ainsi prêt à partir en croisade, il s'imaginait invincible. Elle lui apporterait ce qui lui manquait en tout : une croyance, une foi. Rien n'est plus pathétique que sa quête d'un ancrage. Gauche, droite, centre, fasciste, communiste, il a tout essayé, tout tenté. Vichy de ce point de vue offre toutes les panoplies possibles : ce salmigondis de fascistes, d'ex-communistes, de radicaux, de résistants qui jouent le double jeu. Le Drieu politique est un phalène qui se brûle les ailes à toutes les lumières du siècle.

P158 à 160.
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Sans les mots, la France n'existerait pas. Elle est un construction de mots. La France et les Français se sont rejoints et compris par cette langue qui les constitue et exprime ce qu’ils sont. La France qui, selon Michelet, est le plus haut principe de la nationalité, Et qui possède un principe spirituel.
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Pour les Français, dans leur inconscient, cette langue est non seulement le signe de l’appartenance à la communauté, mais celui d’une union mystique. Parler, écrire le français, c’est communier avec l’âme de la France.
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Vidéo de Jean-Marie Rouart
Jean-Marie Rouart vous présente son ouvrage "La maîtresse italienne" aux éditions Gallimard. Entretien avec Jean-Claude Raspiengas. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2979979/jean-marie-rouart-la-maitresse-italienne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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