L’Ordre du Temple, n’est pas la seule institution Militaire et Religieuse, créée en Palestine. Il est certain, que des hommes de qualité, poussés par une dévotion sans limite, établirent très tôt, sans soute dès le Ve Siècle après Jésus-Christ, des havres de paix en Terre Sainte. Il faut savoir, qu’avant la réunion de Frères au sein d’une fraternité, la démarche spirituelle de celui qui recherchait Dieu se déroulait le plus souvent dans l’ermitage, c’est-à-dire dans la solitude. Il faut donc attendre le VIIe Siècle, pour que l’ermitage se généralise en une pratique commune, au sein d’un établissement qui sera nommé désormais, le Couvent. Le Couvent reste ouvert sur le Siècle, c’est-à-dire sur le monde extérieur, ce qui n’est pas le cas du Monastère, qui se veut en être séparé, refermé sur lui-même.
Ces Couvents, qui sont de véritables centres religieux, avaient la fonction d’asile, dans le sens premier du terme : un lieu d’accueil pour ceux qui venaient frapper à la porte :
« Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. »
Dans ceux-ci, de l’aide était apportée aux nécessiteux. Ces asiles deviendront les premiers Hôpitaux, c’est-à-dire les Maisons des hôtes, terme qui donnera plus tard le mot Hôtel et Hôpital. On y reçoit du public, des Pélerins, mais également des pauvres et des malades. Ces centres religieux, aux buts humanitaires, presque humanistes avant l’heure, étaient centrés sur l’Homme, quoi que fût sa foi, même si la préférence restait aux Chrétiens. Les dates d’institution de ces premiers Hôpitaux en Terre Sainte, ne sont pas précisément connues. Cependant, il est prouvé que Jérusalem et Antioche, furent dès le VIIIe Siècle, des villes comportant ce type d’établissements. Ils étaient tolérés par les Arabes, Maîtres de la région.
Ces Couvents étaient en mesure de fournir aux indigents, chrétiens (ou non), de la nourriture, des vêtements et parfois une aide financière. Mais plus spécifiquement, leur objectif était de permettre d’apporter un soutien religieux, voire, une progression de l’influence de l’Eglise, en la manière d’une présence Chrétienne à même, d’éduquer dans la foi, de prodiguer les baptêmes, les sacrements et surtout d’enterrer convenablement les morts. Hormis les Ordres des Hospitaliers de Maltes ou de Saint Jean, des Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem, peu de ses institutions ne survécurent à la perte des territoires de Palestine et à la fin des Etats Latins d’Orient en 1291.