AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782811214333
496 pages
Milady (20/03/2015)
4.06/5   93 notes
Résumé :
Votre âge. Votre adresse. Le visage de votre amant. Jusqu’au nom de votre premier enfant. Que feriez-vous si tous ces souvenirs commençaient à s’effacer ? Voilà la question qu’on se pose en lisant ce roman inoubliable dont le sujet est justement « l’édifice immense du souvenir ». Notre mémoire représente en effet notre identité ; oublier revient donc à disparaître, mourir à soi-même et aux autres, les perdre lentement. C’est à cette lente déliquescence de toutes cho... >Voir plus
Que lire après Avant de t'oublierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 93 notes
5
17 avis
4
17 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
"Avant de t'oublier" de Rowan Coleman aborde avec beaucoup de sensibilité le thème de la maladie d'Alzheimer. Ce livre magnifique et émouvant m'a fait penser au film avec l'actrice Julianne Moore, "Still Alice" qui m'avait bouleversée en 2014.
Le lecteur sait dès les premières lignes du roman que Claire, comme son père, est atteinte d'une forme précoce d'Alzheimer. Elle a un peu plus de 40 ans, est brillante et glamour et a dû abandonner son poste de professeur dans un lycée. Son esprit alterne entre lucidité et néant. Le récit, à plusieurs voix, permet une meilleure compréhension de l'histoire car grâce aux différents points de vue et ses répercussions sur la vie familiale, on comprend que l'entourage est parfois plus impacté que le malade lui-même.
Ruth, sa mère, quitte tout pour venir l'aider à gérer cette maladie au quotidien. Caitlin, sa fille aînée de 21 ans, étudiante, se retrouve enceinte précocement et décide de garder son bébé, tout comme Claire l'a fait au même âge. Esther, 3 ans, la petite dernière née, sa meilleure amie pour les bêtises. Et Greg, son mari devenu un inconnu et qui lui fait même peur.
Le lecteur plonge dans les émotions et les ressentis De Claire mais également dans celui des proches et montre la difficulté de gérer la maladie au quotidien. On se faufile dans l'esprit altéré De Claire dans le présent et les souvenirs heureux. Chacun aide l'autre comme il peut, du mieux qu'il peut, dans la tolérance et la bienveillance.
Claire sait encore qui elle est mais oublie parfois son environnement ou l'époque dans laquelle elle vit, ses mots s'envolent et les objets du quotidien lui deviennent étrangers. Pour l'aider, un carnet dans lequel chacun note des souvenirs, des anecdotes pour qu'elle n'oublie pas.
Un texte entre larmes et espoir. Un beau récit d'optimisme dans les relations mère-fille.
Commenter  J’apprécie          150
Avant de t'oublier est un roman de 480 pages publié par Milady en février 2016. Il s'agit d'une romance, mais pas que. On y rencontre des femmes fortes et touchantes, les Armstrong sur trois générations.
Je ne suis pas vraiment une accro de du genre romance… j'ai lu deux Marc Lévy, il y a dix ans maintenant, et je n'ai jamais réussi à ouvrir un Guillaume Musso. Mais ce livre semblait avoir quelque chose en plus, mon instinct ne m'a pas trompée puisque c'est un véritable coup de coeur pour moi.

avant de touviler

Claire est une femme à qui la vie sourit : son métier d'enseignante la comble, elle a deux filles magnifiques et brillantes et un mari aimant. Elle n'a que quarante ans, quand une forme précoce de la maladie d'Alzheimer se déclenche. Son esprit la lâche. D'abord, ce ne sont que pendant de brefs instants, puis de plus en plus, jusqu'à n'avoir plus que de très courtes phases de clairvoyance. Les mots lui échappent, les noms, les visages, et finalement c'est même l'amour pour son mari qui se fane.

Le roman est composé notamment d'extraits du journal que Claire et sa famille rédige pour entretenir les souvenirs de Claire : la rencontre de Claire et son mari, la naissance de ses filles, … autant de moments clés que l'on se doit de ne pas oublier. En plus d'aider Claire et sa famille au quotidien, c'est un véritable atout narratif pour reconstruire le passé et le présent des personnages.

Les souvenirs de Claire sont matérialisés par des petits objets qu'elle colle dans son journal : une photo, un bouton de robe…qui sont ses points d'ancrage dans la réalité.

Ce roman nous amène comprendre les liens qui unissent une famille. Ces liens sont soumis aux épreuves du temps, de la vie mais aussi de la mort. La maladie remet en jeu tout ce qui avait pu être construit. Il y a une véritable réflexion sur le lien familial et l'identité. Mais par-dessus tout c'est un roman qui parle d'Amour : Amour familial, amour maternel, amour tout court, et c'est magnifiquement bien écrit.

giphy (2)

Les liens mère/fille sont altérés. Claire redevient une petite fille qu'il faut protéger aux yeux de sa mère alors qu'elle doit pourtant continuer à remplir son rôle de mère auprès de ses propres filles : Esther, 3ans, qui a besoin que l'on s'occupe d'elle et qu'on lui raconte des histoire et Caytlin, une jeune femme à la dérive.

« Je vois son expression changer, et je suppose qu'elle est effrayée par un phénomène qui me semble pourtant complétement rationnel. C'est l'essence même de cette maladie et de ce qu'elle inflige aux gens : le gouffre grandissant entre ma réalité et celle des personnes de ma vie. J'essaye, chaque jour, de le franchir mais arrive le moment où je n'y parviens plus et eux non plus. D'ailleurs ils n'essaient même pas car mon monde est le mauvais. »

L'amour entre Claire et son mari est mis à l'épreuve. L'histoire entre Claire et Greg (son mari) était digne d'un conte de fées jusqu'à ce que la maladie ne se déclare. Les souvenirs se dérobent dans la tête de Claire et elle ne parvient même plus à se souvenir des sentiments qu'elle éprouvait pour son mari. On assiste à un véritable déchirement où les deux sont complétement impuissants face à la maladie. D'autant qu'un étranger fait irruption dans la vie de Claire dans les moments où la maladie prend le dessus : il la fait sentir vivante, libre et heureuse.

« Il est gentil et me parle comme à une personne. Non, ce n'est pas ça : je suis une personne. Je suis encore une personne. Ce que je voulais dire, c'est qu'il me parle comme si j'étais moi, et j'aime bien. Ca me réchauffe toute entière et je me sens étrangement bien.
Ca me manque, de me sentir heureuse, simplement heureuse, sans cette sensation que chaque instant de joie que je traverse désormais doit obligatoirement être teinté de tristesse »

Outre le journal, le recours à plusieurs personnages pour remplir le rôle de narrateur permet d'aborder le récit et les différents aspects de la maladie sous une multitude de facettes. Cela permet aussi au lecteur d'avoir accès à la réalité de l'histoire car, même si les chapitres racontés par Claire sont cruciaux, la maladie l'empêche de raconter avec précision voire clairvoyance les événements.

L'empathie prend le pas sur notre lecture et nous sommes amenés à nous demander ce que nous ferions dans une telle situation. Epoustouflant et touchant.

giphy (3)

Les derniers chapitres ont été pour moi les plus bouleversants (le maquillage qui coule sur les joues en étant la preuve….). J'ai vraiment trouvé la fin parfaite. Un moment de bonheur suspendu dans le temps, un petit retournement de situation. On se sent soulagé et en même temps, on sait que tout ceci est éphémère car la maladie est toujours là et elle n'a pas encore fini son travail.

On finit par appréhender la maladie comme un démon qui vole la vie d'une femme et de sa famille. Mais ces femmes et ces hommes luttent contre elle pour grapiller, comme ils peuvent, quelques précieuses minutes de bonheur ensemble.

Ce roman est un véritable hymne à la vie et au bonheur, (le bon vieux Carpe Diem) et cette citation illustre parfaitement mon propos :

« …Ne gâche pas une seconde de plus à te soucier de ce qui aurait pu se passer ou de ce qui risque de se passer. Fais confiance à ton coeur, ton esprit, eux, ils resteront fidèles à ce que tu es. C'est ce qui te définit. Et quand elle sera suffisamment grande pour le comprendre, explique-le à Esther aussi. Dis lui que ce qui restera de nous tous, c'est l'amour que nous aurons donné et reçu. »

Bref, on ne ressort pas indemne, il y a un avant et un après. C'est un livre qui donne profondément envie d'aimer ses proches et d'aimer tout court.
Commenter  J’apprécie          00
Cela fait bien longtemps que je n'ai pas versé de larme pour une histoire... Mais avec celle-ci, prenez des mouchoirs. Ce livre est d'un bouleversement, pas pour Claire, la femme atteinte de la maladie d'Alzheimer mais plutôt pour sa famille. Ce roman raconte une leçon de vie ; de tout ce que peux faire une mère pour son enfant, tout ce qu'un mari est capable de supporter pour sa femme et tout ce que les mensonges peuvent engendrer. le carnet des souvenirs prend une place essentielle dans l'objet, les souvenirs de Claire tout comme ceux de son mari, de Ruth sa mère et de sa fille ainée y sont narrés, avec des déclarations d'amour précieuses et presque primitives. Ce n'est pas une romance et encore moins un roman dramatique, c'est bien plus que ça ; tellement plus... C'est avant tout un livre globalement centré sur l'existence, sur le bonheur envolé d'une famille, sur les pertes douloureuses de Claire qui ne s'en rend pas forcément compte dans ces moments-là, sur un époux devenant très vite un étranger, sur les non-dits et les histoires qui se répètent.

Claire est une mère et une épouse aimée, une guerrière de la vie. Souffrant d'une forme précoce de la maladie d'Alzheimer, sa mémoire commence à partir ; en s'en allant et en revenant. Elle sait encore qui elle est, mais par moment elle oublie son environnement ou l'époque dans laquelle elle vit, les mots s'envolent aussi et Greg n'est plus qu'un inconnu à ses yeux. Franchement comme ne pas apprécier cette femme ? Elle est tout ce que j'ai envie d'être dans un sens : indépendante, forte et intelligente. Claire choisit d'élever Caitlin loin de son père, décidant de ne pas lui dire qu'elle est enceinte ; c'est sa plus belle réussite et en même temps sa plus grosse erreur, en particulier quand elle donne à penser à sa fille que son géniteur l'a abandonné. Je ne me suis pas attachée à son héroïne, ni à sa maladie, juste à sa spontanéité et à son combat touchant.

Pour Caitlin, c'est différent. 21 ans et elle quitte tout ce qui peut la retenir loin de sa mère. Mais cet abandon n'est pas anodin, étant égoïste par la même occasion : la maladie de Claire est une excuse en plus. Dans un instant important de sa vie, elle préfère prendre la fuite plutôt que d'assumer les choses. Jeune et mal dans sa peau, Caitlin est encore dans la recherche d'elle-même et de son avenir. Je crois d'ailleurs que c'est pour cette raison que je me suis prise d'affection pour cette « grande fille ». Mais plus les pages tournent et plus son personnage évolue, ressemblant de plus belle à sa mère ; prenant son caractère de femme solide et j'ai adoré cette progression chez Caitlin.

Ruth, la mère de Claire, est une femme paraissant froide de premier abord, surtout dans les propos qu'elle tient avec sa fille. Mais c'est une maman bienveillante, l'aidant au moment de la naissance de Caitlin. Cependant elle traite sa fille comme une enfant, ne percevant seulement plus que sa maladie. Pourtant elle a déjà vécu ce genre de période cruelle avec son propre mari, le père de Claire.

Greg, mari de Claire et père d'Esther. C'est le héros le plus émouvant du récit, à chaque fois je versais des larmes de crocodiles pour lui, de plus dans ses écrits pour le carnet des souvenirs j'en ai eu des frissons. Il est intriguant, du début à la fin ; ce protagoniste est un réel mystère. J'ai eu du mal à le cerner, mais qu'est ce que j'ai pu m'attacher à ce jeune homme. Il aime une femme plus âgée que lui de 10 ans, son amour pour elle ne s'éteint guère avec la maladie de cette dernière. C'est un homme mûr, un peu sur la réserve et avec beaucoup de coeur.

Esther est une gamine adorable, très capricieuse mais toujours dans son monde. C'est l'héroïne toute légère de l'histoire. Je l'ai bien aimé cette petite fille. Et puis il y a Ryan ; un protagoniste « mystère ». Est-ce un ange gardien ? Un simple gentilhomme ? Un inconnu de passage ? Je me suis vaguement doutais de son identité mais franchement je n'en étais pas certaine, mais je n'en dis pas plus à son sujet.

La synopsis est intéressante et malgré que ce soit du Contemporain, les rebondissements sont présents. L'histoire est authentique, sortant de l'ordinaire ; le thème principal est encore tabou pourtant il est réel. Avec ce roman, je n'ai eu aucune idée de comment ça allait se finir ; bien ou mal ? le suspense est donc intarissable. En vérité le point important de cette oeuvre c'est la retranscription des émotions, étant développées avec clarté et beauté ; l'histoire est douce-amère, il y a beaucoup d'instant triste et de temps en temps des passages donnant le sourire. Mais sincèrement cet ouvrage est sombre et les sentiments sont affligeants ; j'ai pleuré et éprouvé des frissonnements.

Waouh ! Juste Waouh ! La plume de Rowan Coleman est l'une dès plus belle que j'ai pu découvrir au jour d'aujourd'hui. Les descriptions, la façon dont il met le personnage de Claire en vie, chaque pensée de cette dernière est approfondie, chaque émotion est détaillée. Son écriture est tout ce que j'aime, de la poésie à l'état pur ; les phrases sont tellement riches et somptueuses, pleine de grâce et de puissance. Avec son livre, Rowan Coleman fait passer un plusieurs messages à la fois ; dont celui que l'amour est plus fort que tout, que l'éloignement, que la maladie et que la mort. Un auteur que je ne suis pas prête d'oublier.

« Avant de t'oublier » fait face au même genre d'émotion que pour « Avant toi » de Jojo Moyes ; peut-être même en meilleur puisque ce récit est encore plus fort, que ce soit avec les souvenirs laissés dans le carnet ou encore avec l'esprit de Claire se détériorant à petit feu. de plus les fragments de Greg dans ce roman sont bien trop émouvants, bien trop brise-coeur pour ne pas être profondément bouleversée par ce jeune héros, brassant à coeur perdu le trouble sans fin de sa femme. Une découverte magnifique, d'une famille soudée où la tolérance est le maître mot ; d'une fille, d'une mère et d'une épouse atteinte au cerveau se battant contre tout attente envers ses pensées intenables ; d'un homme n'étant plus rien aux yeux de sa compagne mais en restant auprès d'elle ; d'une fille s'interrogeant sur elle-même et sur son avenir tout en pensant à sa mère. Ce n'est pas léger comme récit, tout est dur et sûrement possible dans la réalité, l'aspect « histoire vraie » est poignant.
Lien : http://lesfaceslitteraires.b..
Commenter  J’apprécie          30
C'est sur la chaine youtube de Pretty Books que j'avais repéré ce livre lorsqu'elle l'avait présenté. Je l'avais acheté sur le champ dans sa version numérique et je dois bien avouer que je l'avais un peu oublié. Il s'était fondu dans la masse des bouquins qui sont sur ma liseuse (ça vous donne une idée de l'ampleur des dégâts !) et pourtant, l'histoire De Claire me tentait vraiment beaucoup. Heureusement, grâce à un challenge j'ai enfin pu lire cette histoire qui est un presque coup de coeur pour moi ... 2016 commence fort !

Claire mène une vie heureuse en compagnie de son mari et de ses deux filles. Mais son bonheur est de courte durée : elle découvre qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Sa mémoire part à la dérive, et elle oublie ce qu'elle croyait gravé en elle pour toujours. Pour lutter contre sa disparition, son mari lui offre un carnet dans lequel elle notera tout ce qu'elle n a pas encore oublié. Une façon de faire comprendre à ses filles que même si ses jours sont comptés, la vie a encore de beaux jours devant elle.

Que j'ai aimé ce livre ! Je l'ai dévoré dans le train qui me ramenait de quelques jours de vacances (et d'oxygénation !) auprès de mes parents. C'est bien simple, je n'ai pas vu passer le voyage tant j'étais plongée aux côtés De Claire et sa famille. Claire, c'est une femme qui a une petite quarantaine d'années. Elle est mère de deux filles qui ont une grande différence d'âge et c'est une prof d'anglais accomplie. Mais Claire souffre d'un mal qui ronge son cerveau petit à petit : la maladie d'Alzheimer. C'est la première fois que je lis un roman traitant de ce sujet délicat.

J'ai été extrêmement touchée par Claire qui est un personnage auquel je me suis tout de suite attaché. On ne peut pas faire autrement que l'aimer. J'ai eu de multiples fois le coeur serré en découvrant l'avancée de la maladie ainsi que les ravages qu'elle provoque à la fois dans la tête De Claire et au sein de sa famille. Car Alzheimer conduit les malades à oublier les sentiments qu'ils éprouvaient pour certaines personnes. Je ne le savais pas et j'ai trouvé ça horrible.

Greg est un aussi un personnage auquel on donne son entière sympathie. C'est le mari De Claire, celui qui a l'idée de lui offrir un carnet dans lequel chaque membre de la famille peut écrire pour aider Claire à ne pas oublier. Greg est adorable, il passe par des épreuves horribles que je ne vais pas vous raconter et pourtant, il s'efforce de rester fort et disponible pour son épouse malade. Il se plie à chaque volonté ou nouvelle lubie De Claire. Et il lui concocte une surprise que j'ai adoré !

La plume de l'auteure est d'une fluidité absolue, le roman se dévore. Elle a pris le parti de ne pas nous parler que de la maladie d'Alzheimer (elle nous raconte certains souvenirs De Claire mais elle se penche aussi sur la vie des autres membres de la famille) et l'idée m'a paru très bonne car elle permet de casser un peu le rythme et de ne pas faire du pathos. C'est une lecture qui peut parfois sembler légère et ça fait du bien en attendant de replonger dans les turpitudes du cerveau De Claire.

Une magnifique lecture, un roman touchant ... Découvrez le !
Commenter  J’apprécie          30
Lorsque les premiers symptômes d'Alzheimer se font sentir, Claire est encore jeune, elle a deux filles, Caitlin 21 ans qui entre à l'université et Ruth qui a seulement 3 ans. Peu à peu, la maladie s'accentue, effaçant ses souvenirs, lui faisant oublier le nom de ses enfants, de son mari, son propre nom même. Son mari, sa mère, ses filles, chacun s'efforce d'entourer Claire dans son quotidien et de l'aider à l'apprivoiser chaque jour qui passe. La maladie a un impact sur tous à divers degrés, sa mère Ruth a tout quitté pour l'aider au quotidien, son mari Greg doit apprendre à vivre avec celle qu'il aime, mais qui le prend pour un parfait inconnu ou encore Caitlin qui veille un peu plus chaque jour sur sa petite soeur. Claire entame donc un journal, un carnet dans lequel elle va noter chaque souvenir qui lui revient en tête afin de laisser cela à ses filles et son mari quand elle ne se souviendra plus de rien. Toute la famille finira par y écrire dedans, et alors que tout semble voler en éclats dans cette famille, ce carnet sera salutaire pour tous.

C'est un des nombreux livres que j'avais acheté lors de la Grosse Op de Bragelonne il y a de cela un bon moment. J'avais choisis Avant de t'oublier de Rowan Coleman d'abord pour sa couverture et ensuite pour son résumé.

En plongeant dans ce roman, on entre totalement dans la famille De Claire et son quotidien, quotidien bien entendu bouleversé par la maladie pour elle et son entourage. On fait alors face à cela, face aux difficultés, face aux trous noirs qui saisissent Claire et qui lui font perdre toute connaissance (des prénoms de ses enfants à l'utilité des objets de tous les jours), mais aussi face au soutien de tous et de tout instant.

Il est difficile d'être confronté à une maladie telle qu'Alzheimer dans les romans, et encore plus quand il s'agit d'un Alzheimer précoce pour une maman qui a encore beaucoup de choses à vivre. On ne sombre pour autant pas dans la déprime dans notre lecture, bien sûr, nous sommes touchés, émus même à certains passages, mais le journal de souvenirs nous fait sourire et certaines situations également.

Avant de t'oublier, malgré son sujet difficile, est aussi une leçon de vie, d'espoir et de combat. Il met en avant comment Claire se bat au quotidien avec la maladie pour essayer de ne pas tout oublier trop vite, comme Ruth sa mère a tout entre parenthèses pour s'occuper d'elle, comment Greg son mari surmonte les épreuves et la douleur d'être redevenu un inconnu ou encore comment Caitlin fait face à cela et tente aussi de concilier passé et présent. On se pose aussi la question de savoir si cette histoire se terminera bien ou mal au fil des pages, et ça... à vous de le découvrir !

Rowan Coleman réussit à traiter un sujet délicat avec pudeur, douceur et délicatesse sans jamais tomber dans le pathos. L'auteure met aussi bien en avant les difficultés que rencontrent alors les familles, encore plus quand les enfants sont encore jeunes, mais aussi l'espoir qui se dégage malgré tout de chacun. Tous savent que la chute est irrémédiable, que rien ne pourra faire basculer les choses, mais le soutien qui entoure Claire et que chacun offre à chaque membre de sa famille est très fort. Je dois souligner également qu'un certain point de l'histoire, a été une véritable surprise et a su énormément me toucher.

Je ne peux que vous conseillez de lire Avant de t'oublier de Rowan Coleman. L'histoire vous touchera forcément, mais vous offrira également de très jolis moments et des petites lueurs d'espoir dans cette terrible épreuve.

Avant de t'oublier de Rowan Coleman est disponible aux Éditions Milady.
Lien : http://ladoryquilit.blogspot..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Maman restera toujours maman, tant qu'elle est sur son trente et un. Un jour où je lui avais reproché de s'habiller de façon trop voyante, elle m'avait raconté que le rouge était sa couleur de princesse guerrière, et le rouge à lèvres sa peinture de guerre. Elle se sentait plus courageuse, lorsqu'elle en portait, et je l'avais comprise. J'avais compris qu'on ait besoin de se sentir courageux.
Commenter  J’apprécie          200
Je m’étais approchée d’Esther pour lui faire un câlin quand c’est arrivé. Soudain, il n’y avait plus qu’un mur d’épais brouillard gris entre son nom et moi. Non, non, ce n’était même pas un mur : c’était un vide.
Un espace vidé de son contenu, des tas d’informations oblitérées. J’ai paniqué, car plus j’essayais de réfléchir, plus le brouillard s’épaississait. Il ne s’agissait plus d’une réunion de travail que j’avais ratée, ni de la femme de mon club de lecture chez qui je suis allée trois fois maximum et que je dois parfois éviter au supermarché parce que j’ai oublié son nom. Ce n’était plus : « Quelqu’un de la télé qui jouait dans ce truc, là… » Non, là, c’était ma petite fille, la prunelle de mes yeux. Mon trésor, mon délice, ma chérie. L’enfant dont j’ai choisi le nom.  
Commenter  J’apprécie          40
Greg s'assied sur le canapé près de moi.
- Je me disais, on devrait peut-être prendre un rendez-vous avec ta conseillère ensemble, non?
- Ma conseillère...
Je répète le mot lentement, avec précaution. J'avais oublié que j'avais un conseiller, c'est intéressant. Car jusqu'à aujourd'hui, malgré toutes les choses que j'ai oubliées, je n'ai pas oublié une seule seconde que j'ai la maladie. Même quand j'oublie que le présent est le présent et que je m'en vais ailleurs, la maladie est toujours là, tapie, tel le bourdonnement distant d'un néon. Alors si j'ai oublié Diane jusqu'à ce qu'il y fasse allusion - Diane, ma gentille, trop cultivée et très agaçante conseillère - eh bien, cela signifie peut-être quelque chose. Comme par exemple que, sans même m'en rendre compte, j'ai reculé un peu plus loin dans les ténèbres.
- Je ne suis pas prête, dis-je tout haut.
- Je ne voulais pas dire tout de suite, corrige Greg. (Sa main flotte un instant au-dessus de la mienne, puis il la retire.) Mais je pourrais appeler pour prendre un rendez-vous. Honnêtement, Claire, je croyais être capable de gérer tout ça mieux que je n'y arrive en réalité. Je pensais qu'il me suffirait d'être courageux, stoïque, de tout porter à bout de bras. Je n'avais pas envisagé que ça puisse avoir un impact sur nous. Tu me manques et je ne sais pas comment gérer la façon dont les choses ont évolué.
Je ne réponds rien pendant un moment. J'essaie de comprendre pourquoi certaines choses me restent et d'autres non ; pour quelle raison Diane m'est complètement sortie de l'esprit, alors que je me rappelle chaque détail des vingt minutes que j'ai passées à la bibliothèque avec Ryan. Pourquoi mon cerveau me donne-t-il ça afin que je m'y raccroche, quand il me refuse le souvenir de l'amour que j'éprouvais pour Greg ? Je le regarde. Il est tellement gentil. Le rencontrer a été une bénédiction pour moi, d'autant qu'il m'a donné Esther, alors pourquoi mon cerveau ne veut-il plus me permettre de ressentir ces sentiments maintenant, à un moment où ça me ferait tellement de bien ?
- Je suis désolée, lui dis-je enfin. (Il lève les yeux vers moi, scrute mon visage comme pour vérifier que c'est vraiment moi.) Je ne veux pas te blesser. C'est même la dernière chose dont j'ai envie. Tu es un homme tellement bon et un père fabuleux. Et tu es vraiment gentil avec moi. À ta place, j'aurais plié bagage et je me serais déjà tirée depuis longtemps.
- C'est précisément ce que je veux éviter, commente-t-il. Je ne pourrai jamais te quitter, Claire.
- Merci, dis-je avec un sourire.
C'est pour lui que je le fais, ce sourire. Car si la maladie découpe des morceaux de moi, ou qu'elle les étouffe, je reste moi. Je sais encore ce qui est bien et ce qu'il faut faire. Et je veux être la meilleure épouse possible jusqu'à mon dernier souffle, même si cela implique de réapprendre la politesse. Je finis par capituler.
- D'accord. Prends rendez-vous et nous irons ensemble. On ne sait jamais, ça pourrait aider.
- Merci, dit-il en prenant soin de maîtriser ses émotions. Merci. Bon, il faut que je parte au travail. Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ?
- Eh bien, ma geôlière m'a consignée, du coup je vais sans doute jouer avec Esther et écrire un peu dans mon carnet. J'espère que Caitlin va prendre contact avec le parleur, pour me raconter comment elle va. Je suis certaine qu'elle me donnera des ses nouvelles dès qu'elle sera prête.
- J'en suis certain, oui. Bien, alors à ce soir.
Commenter  J’apprécie          00
Il est gentil et me parle comme à une personne. Non, ce n'est pas ça : je suis une personne. Je suis encore une personne. Ce que je voulais dire, c'est qu'il me parle comme si j'étais moi, et j'aime bien. Ca me réchauffe toute entière et je me sens étrangement bien.
Ca me manque, de me sentir heureuse, simplement heureuse, sans cette sensation que chaque instant de joie que je traverse désormais doit obligatoirement être teinté de tristesse.
Commenter  J’apprécie          40
Être mère, ça implique de protéger ses enfants de tout ce qui pourrait leur causer du mal, mais ça veut aussi dire leur faire confiance pour emprunter les meilleures routes, ou en tout cas pour faire de leur mieux. Et se souvenir que même lorsqu’on n’est pas là pour leur tenir la main, ils sont capables d’y arriver. 
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Rowan Coleman (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rowan Coleman
My Top Five Writing Tips!
autres livres classés : maladie d'alzheimerVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (283) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5263 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..