« Quand j'ai choisi mon nom d'autrice et d'activiste sur les réseaux, « La nuit remue Paris », il me semblait essentiel d'ancrer mon engagement dans mon territoire de naissance et d'activité. C'était une façon de revendiquer toute la différence entre la Parisienne d'une publicité et les Parisiennes qui luttent au quotidien politiquement, mais aussi de rendre femmage au collectif de collages parisien qui m'a permis de débuter dans la désobéissance civile, et qui donnait l'impression, avec ses slogans à même les murs, que la ville était féminine et qu'elle avait une voix. »
Mythes et meufs 2,
Blanche Sabbah @blanche_sabbah @matin_queljournal @lanuitremueparis #sortielitteraire
J'avais aimé le premier tome, j'ai adoré celui-ci!
Blanche Sabbah élargit son horizon, nous partage des figures féminines provenant de diverses sources: l'Histoire, les mythes et légendes, les films, les jeux vidéos, la littérature… il y en a pour tous les goûts, en quelque sorte, mais c'est surtout très intéressant et instructif!
Elle rejoint
Titiou Lecoq @titiou, qu'elle cite d'ailleurs, dans sa réflexion au sujet de l'effacement des femmes qui ont fait l'Histoire et leurs deux points de vue s'enrichissent, selon moi, mutuellement.
« Il est amusant d'observer, chez les Amazones comme chez les Valkyries, la nécessité de transformer les femmes combattantes réelles en légende, de mythifier les guerrières. On a vu avec
Jeanne d'Arc et les chevaleresses que les femmes participaient aux croisades, choquant là aussi les adversaires des pays attaqués, stupéfaits des nombreuses femmes en armure : pourquoi ce besoin de désarmer les femmes de notre Histoire? »
Son regard est résolument féministe mais dans une approche de parité, d'égalité qui me parle et que j'approuve: c'est aussi ma vision des choses, d'ailleurs.
« Par ailleurs, je m'interroge sur cette propension qu'ont certaines femmes à activement oeuvrer contre leurs propres libertés. Si nous avons la capacité de nous exprimer, même en défaveur des droits des femmes, c'est grâce aux féministes, qui nous ont donné la parole dans l'espace public et ont conquis de haute lutte le droit de prendre part à la vie civique. »
Un autre aspect qui m'a plu dans cette BD, c'est la référence aux réécritures des mythes qui est pour moi importante afin de remettre les femmes à leur juste place, une place active et inventive!
« Mais qu'en est-il de la violence masculine, omniprésente et jamais interrogée ?
De la nécessité de se défendre, par le poison ou par la séduction, face à un envahisseur? Et du savoir ancestral et bien réel des femmes en matière de plantes médicinales et de guérison? Toutes ces composantes ont été allègrement gommées du cliché de l'empoisonneuse moderne, et s'illustrent avec force dans le mythe de Circé, qui met également l'accent sur l'importance de la parole féminine.
Avec les réécritures récentes des mythes de L'Odyssée, les autrices contemporaines semblent affirmer que les femmes vaincues ont plus à nous apprendre que les héros triomphants, et que la magicienne guérisseuse est plus intéressante que le marin adultère. »
Vous l'aurez compris, ce livre est rafraîchissant et enrichissant!
Les thèmes abordés sont nombreux car au-delà de ceux que j'ai cités, il y a aussi l'écologie, l'homosexualité, pour ne citer que ces deux-là!
« Poison Ivy représente à elle seule plusieurs pans de la contre-culture: par ses sensibilités féministes et écologiques, par la relation lesbienne qu'elle noue avec Harley Quinn, elle incarne des problématiques éminemment modernes. »
Un livre résolument moderne et féministe!
Un livre à partager et à mettre entre les mains du plus grand nombre…