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EAN : 9782738126641
382 pages
Odile Jacob (27/05/2011)
4.03/5   20 notes
Résumé :
Voilà deux ans que la fille unique de Mathis Clay'h, avocat, a disparu une nuit sans laisser de traces. Depuis, divorcé, dépressif et insomniaque, il tente de surmonter sa douleur en assurant des permanences pénales qui le font errer des parloirs des commissariats aux couloirs des tribunaux.
L'apparition soudaine d'un tueur en série et maître chanteur, dont le procès est imminent, va le plonger dans un effroyable dilemme: réussira t-il à faire acquitter ce ps... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un livre qui s'avère être une très bonne surprise ! Je ne connaissais pas l'auteur avant de parcourir les premières pages de son dernier roman « La géométrie du tueur », et je découvre un écrivain au style efficace, et à l'imagination machiavélique !

Il arrive parfois que l'on tombe comme ca, sur un livre qui ne fait pas trop parler de lui mais qui au final vous procure un grand plaisir de lecture. Autant dire que j'adore ce genre de surprise et que j'en redemande !

Mathis Clay'h est avocat. Les lustres de sa gloire passée finissent de se dissoudre dans l'alcool, régulièrement affalé sur un banc du tribunal attendant d'être commis d'office pour de petits malfrats arrêtés dans la nuit. La disparition de sa fille, deux ans plus tôt, a démoli cet homme divorcé qui ne trouve plus dans la vie l'espoir d'un bonheur à partager, et qui est davantage supporté par l'existence plus qu'il ne s'accroche à elle.

Mais son boulot est l'une des rares choses qui puissent encore faire réagir Mathis. En quand il se retrouve commis auprès de Dante Rémus, un employé de maison accusé d'avoir volé la voiture hors de prix du fils du propriétaire, celui ci va prendre à coeur cette histoire et tout mettre en oeuvre pour sortir son client du pétrin dans lequel il vient de se fourvoyer.

Car très vite, à la simple accusation de vol vont se rajouter des coups et blessures, avant que l'affaire ne se corse davantage encore avec un homicide qui viendra se rajouter aux faits qui sont reprochés au jeune prévenu. Alors, sous l'oeil bienveillant de la fidèle et vieille secrétaire, gardienne du glorieux passé paternel, le cabinet va reprendre vie peu à peu et avec lui Mathis Clay'h.

Car dans le même temps, Mathis remarque une présence féminine furtive mais régulière aux abords de son immeuble. Que fait-elle là ? Pourquoi s'enfuit-elle systématiquement quand l'avocat tente de l'approcher ? Ce n'est que lorsqu'il arrive à la piéger que elle ci se dévoile. Et ce qu'il va apprendre va lui donner soudain le sentiment d'être un insecte qui vient de se prendre dans une toile d'araignée ! Car la jeune femme n'est autre que la fille d'un tueur en série qui a défrayé la chronique et qui s'apprête à être jugé.

Laura Sadowski est avocate de profession. C'est dire la maitrise qui est la sienne des rouages de la justice française. Loin des procès spectacles américains, avec une infinie précision, elle entraîne son lecteur dans les coulisses de nos tribunaux et lui fait deviner ce monstre froid et aveugle qui est censé garantir l'équité entre les citoyens, et rendre la justice au nom du peuple.

Mais à cela s'ajoute une redoutable narratrice, à l'imagination particulièrement machiavélique comme je l'indiquais en préambule. Non sans un certain plaisir, elle aime à tourmenter son personnage, à le plonger dans une situation paradoxale et cornélienne, à le mettre en torture pour lui faire trouver la force de livrer bataille.

Car c'est Mathis, cet avocat paumé, imbibé de sa déchéance et de relents d'alcool qu'a choisi ce tueur en série pour le défendre, lui et personne d'autre ! Et pour le convaincre de le faire, il a un argument de poids à offrir à Mathis : sa fille !

Défendre peut être l'assassin de son enfant au risque de le faire libérer, ou perdre le procès et avec lui l'unique espoir de retrouver sa fille disparue, c'est devant ce choix sans solution, cette porte sans issue auxquels se retrouve confronté notre avocat.

Chaque réalité porte en elle sa propre géométrie, avec son centre de gravité. Celle du tueur s'articule autour de sa victime à laquelle il s'adapte pour mieux s'en saisir. Celle de l'avocat possède en son centre, une absence, un vide, qu'il comble avec ses affaires de petits malfrats qu'il défend et qui lui permettent de maintenir son univers dans un équilibre précaire. Certaines en attirent et en avalent d'autres. C'est le cas pour les victimes de ce tueur, mais aussi de l'avocat qui n'aura pas d'autre choix que de défendre l'indéfendable.

La force de Laura Sadowski, c'est la fluidité de son écriture. L'histoire se déroule naturellement sans à coup. On accompagne cet avocat qui remonte progressivement à la surface avec ce jeune employé de maison pour lequel il va réveiller ses talents, pour mieux le voir remettre la tête sous l'eau avec un défi dont il ne peut que ressortir perdant.

Deux histoires qui pour une fois, ne vont pas en faire qu'une, mais vont rester en parallèle, ou tout du moins l'une dans l'ombre de la seconde. Sans doute certains verront-ils un subterfuge pour installer le lecteur dans une trame, afin de mieux le surprendre avec ce tueur en série qui surgit brutalement dans le paysage de Mathis. J'aime à penser que la volonté de l'auteur est tout autre, qu'à travers ces deux histoires, l'une ne mets pas l'autre en valeur, mais plutôt en perspective. Qu'il n'y a pas de petits ou grand procès, qu'il n'y a pas de banales ou glorieuses batailles, mais un seul et unique combat, celui qui mène à la vérité.

Laura Sadowski , avec son sens de l'intrigue signe là un remarquable roman.

Mais alors qu'habituellement après un tel moment de lecture je suis triste d'atteindre la dernière page et d'en avoir terminé avec un bon livre, cette fois je garde mon enthousiasme intact. Car il me semble évidement que la fin appelle à une suite prochaine, ce que semble d'ailleurs me confirmer l'auteur en personne ! Cette fois ci, croyez-moi, je serai parmi les premiers à en faire l'acquisition !
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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c'est le deuxième roman que je lis de Laura Sadowski et il est sans commune mesure meilleur que "l'affaire Clémence Lange". Meilleur n'est pas forcément le mot juste. Peut-être plus classique, plus dense et avec moins de maladresses.


Coupable ou pas coupable? Là, n'est pas forcément la question car l'objectif de Clay'h va être de faire acquitter son client, coûte que coûte. J'ai lu dans des critiques qu'on s'interroge sur la culpabilité du présumé tueur tout au long du livre. Personnellement, je n'ai eu aucun doute. C'était peut-être le rôle de ce prologue un peu long (j'ai même regardé combien de pages il restait tellement je me suis essoufflée!). Je ne sais pas. Mais en ce qui me concerne, la question était plutôt de "comment le faire acquitter" que "est-il coupable"? En y réfléchissant c'est même ce qui est assez nouveau car, finalement, c'est le regard de l'avocat qu'on retrouve : celui qui essaye de défendre au mieux son client, d'être un des deux plateaux de la balance pour que l'accusé soit jugé en toute équité.

Donc le prologue est un peu long mais je vous conseille de passer outre car le roman est ensuite très bon. L'histoire est originale, non par l'intrigue en elle-même que par le point de vue qu'elle nous oblige à avoir et, cerise sur le gâteau, il y a une deuxième affaire en parallèle.

Les personnages sont très vraiment carrés, vivants, tellement vivants qu'on se demande s'ils existent. Il y a une flopée de personnages secondaires qu'on imagine parfaitement. Je n'ai juste pas accroché à la relation entre Clay'h et son client. Je trouvais que ça sonnait faux, que les dialogues tournaient un peu en rond.

Le rythme est très agréable. C'est très prenant sans être non plus "page turner" creux. La preuve, je l'ai fini il y a une semaine et lu plein de livres depuis et je l'ai toujours bien en tête. Si ce n'est pas une preuve ça, qu'on a affaire à du "fait main", bien de chez nous. Pas de la fast littérature qui ne vous remplirait même pas une tête creuse!!


Est-ce que la mère d'ados que je suis s'est angoissée à la fin de la lecture du livre? Peut-être que oui... Peut-être que non... Tout dépend du point de vue ;)
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Je referme le roman et je sais que beaucoup l'ont lu…alors que dire de plus sur La géométrie du tueur de Laura Sadowski
Développé, le prologue aurait à lui seul suffit pour être la trame d'un bon polar, mais ce n'est pas là que l'auteure veut nous emmener, c'est plus loin, beaucoup plus loin. Au milieu des flash back et des douleurs des personnages elle nous emmène, insidieusement, dans les méandres de la manipulation aussi bien que dans ceux de la justice…et elle l'aime la justice Laura Sadowski, à n'en pas douter, elle l'aime autant qu'elle déteste l'injustice ( ce n'est que mon avis bien sûr).
Un roman où les personnages sont forts, où une fois de plus l'intrigue prend aux tripes et nous chahute dans des recoins insoupçonnés où la fin est aussi surprenante qu'inattendue...Laura, vous êtes une grande du roman noir !!!
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Sans exagérer : j'ai pas lu un polar aussi passionnant depuis longtemps.
J'ai eu un bon coup de sueurs froides dans mon lit : La Géométrie du tueur m'a fait penser à "Dragon Rouge". Il est clair qu'il faut arriver au dernier tiers pour comprendre la pratique de la géométrie par l'expérience qui anime le tueur. Lequel à l'inverse des araignées tisse sa toile à partir de sa proie... Je trouve cela très fort d'avoir imaginé un tel scénario.
Formidablement mené, très intéressant pour un néophyte en matière de procédure judiciaire, une conception romanesque très subtile avec la confrontation des deux affaires - le tout soutenu par une vraie intrigue et un vrai suspens. En plus, c'est très bien écrit. A lire !
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Coupable ou non coupable ? Tout individu a droit à la présomption d'innocence et a le droit d'être défendu quelles que soient les horreurs qu'il ait pu commettre. du début à la fin, nous nous posons la question au sujet de Jacques Degas: a t-il commis tous ces crimes horribles dont on l'accuse? Ce Degas clame son innocence mais son attitude méprisante joue contre lui. Il faut dire qu'il a engagé Mathis Clay'h, ou plutôt forcé Mathis Clay'h à le défendre contre des informations au sujet de sa fille disparue deux ans plus tôt et dont il n'a aucune nouvelle. Drôle de situation pour cet avocat qui hait son client mais qui s'échine à prouver son innocence pour enfin reprendre espoir. Mathis est isolé, ne peut en parler à personne et ne peut compter que sur lui-même et sa compétence.

Difficile de poser ce livre une fois entamé. Après un prologue un peu déroutant, on plonge au coeur de l'intrigue et il faut attendre les toutes dernières pages pour enfin savoir. L'avocat Mathis Clay'h est paumé et désabusé et paradoxalement il va retrouver de sa superbe en tentant de faire innocenter l'homme qui pourrait bien être à l'origine de sa déchéance. le personnage du meurtrier potentiel est particulièrement réussi car on ne sait qu'en penser. C'est finement analysé, très bien écrit et instructif sur le plan prodédural sans jamais être ennuyeux. Un très bon polar juridique.
Lien : http://lesbonheursdesophie.o..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle enfila sa veste, rangea son arme de service dans le tiroir de son bureau, enfouit dans ses poches son téléphone portable, un jeu de clés, ses lunettes, deux ou trois autres bricoles…
– Alors ? hurla Forlano.
Elle était à la porte, elle se retourna lentement :
– Alors, c’est les assises !
Son cri de victoire se mêla à celui de son collègue.
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Elle enfila sa veste, rangea son arme de service dans le tiroir de son bureau, enfouit dans ses poches son téléphone portable, un jeu de clés, ses lunettes, deux ou trois autres bricoles…

– Alors ? hurla Forlano.

Elle était à la porte, elle se retourna lentement :

– Alors, c’est les assises !

Son cri de victoire se mêla à celui de son collègue.
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Le téléphone sonnait.

– Bon sang ! Décroche ! cria Forlano après plusieurs sonneries.
– Allô ?
Tandis que Mélanie écoutait parler le juge, son collègue faisait nerveusement claquer un élastique devant lui. Sa coéquipière raccrocha, le visage grave.
– Alors ? demanda-t-il, la voix étranglée.
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Le téléphone sonnait.
– Bon sang ! Décroche ! cria Forlano après plusieurs sonneries.
– Allô ?
Tandis que Mélanie écoutait parler le juge, son collègue faisait nerveusement claquer un élastique devant lui. Sa coéquipière raccrocha, le visage grave.
– Alors ? demanda-t-il, la voix étranglée.
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– Pas une seule seconde ! rétorqua Mélanie en secouant la tête. C’est du juge que je doute !
Elle suspendit sa phrase. Sa bouche demeura ouverte et sa tête à demi tournée comme un automate qui se serait brusquement arrêté.
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