I.
Paris. L'année 1960. L'automne. «Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique» aurait dit
Joe Dassin. Mais laissons de côté ce sacré été indien et revenons à nos moutons, ou, plutôt, dans notre cas, à nos poulets.
Au début du roman le commissaire
San-Antonio a pour mission… Pas la gestion des crises au Proche-Orient ou en Corée du Nord, ce serait un jeu d'enfant pour lui… C'est une consigne à ne pas manquer, rater ou manger qu'il a pour cette fois-ci. Une consigne, qui provient de Félicie, sa brave femme de mère.
La chère et hospitalière famille
San-Antonio attend de la visite de cousine Adèle. Elle doit arriver à la gare St-Lazare et ne connaît pas Paris. Ainsi, Félicie prie son fils bien-aimé de l'aller chercher à la gare et l'emmener à Saint-Cloud.
«Aussi taudis, aussi tôt fait» comme dit une sagesse populaire.
Voici
San-Antonio qui est en face de cousine Adèle, débarquée du train et bardée d'un tas de bagages.
Comme sa voiture est trop petite pour cet empilement de cartons, paniers, valises et mallettes,
San-Antonio propose d'aller les enfermer dans une consigne automatique de la gare Saint-Lazare, puis déposer cousine Adèle à Saint-Cloud et aussitôt après revenir chercher ses bagages.
«Oh, si tau, dis! Oh, sitôt fait», en voilà encore une sagesse qui vient, pour cette fois-ci,
De Grèce.
Aux consignes de la gare, le commissaire trouve trois têtes humaines «décollées des troncs qui les portaient», c'est-à-dire, «en pièces détachées»…
Il paraît que
San-Antonio a du travail par-dessus la tête…
II.
«
Ne mangez pas la consigne» est le premier san-antonio de l'année 1961 et le quarante-troisième dans la série. On a encore une fois de plus l'affaire à la mayonnaise qui ne prend pas. (comme dans les cas de «
Berceuse pour Bérurier» ou «
San-Antonio renvoie la balle») Et c'est malgré tous les ingrédients qui y sont présents: des calembours, des énumérations, des digressions lyriques, des renvois en bas de page, etc… Tout y est mais pas c'est pas assez pour concocter un chef-d'oeuvre…
L'intrigue reste niaise, ainsi que presque la totale absence de Pinaud et Bérurier. de toute façon, le Vieux est aussi se raréfie les derniers volumes… le commissaire fait cavalier seul. Hélas, l'intégrité de toutes les astuces san-antoniennes reste toujours le talon d'Achille (mes excuses au Vieux) des volumes de cette faramineuse série. Faites patienter encore en attendant que l'auteur peaufinasse toutes ses aspérités.
III.
Encore un polar moyen de la série. Mais n'en faites pas une tête d'enterrement. Pas besoin d'être fakir astrologue et lire l'avenir dans le marc de café pour deviner de quoi sera fait l'avenir. Gardez bien dans la mémoire ce nom — l'inspecteur Pâquerette, de la Mondaine, mentionné par San-A dans le chapitre avant-dernier du volume.
Du succès, ça va viendre, les gars, attention!
3.0/5
À NOTER :
♦ Chaque chapitre de ce volume contient le mot «tête», le truc manquant aux certains héros de ce polar.
♦ Alfred, le coiffeur, marie sa «shampouineuse». (Béru dixit)
♦ À la fin du livre, l'auteur présente en avance l'un des personnages principaux de son volume suivant, «
La fin des haricots» («Un de mes amis de la Mondaine, l'inspecteur Pâquerette, qui fait tourner les tables à ses moments perdus, devrait venir leur faire son numéro».)
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