En lisant le titre je me suis demandée l'étymologie du mot « macchabées », ce fut tout d'abord le nom d'une famille juive qui a lutté pour sauver le judaïsme, en somme un héros martyre d'une cause avant de devenir un vulgaire cadavre.
Et le commissaire
San Antonio en allant retirer de l'argent aux chèques postaux, ne pouvait pas se doutait qu'il allait trouver sur sa route une succession de macchabées et qu'il aurait à peine quarante-huit heures pour élucider l'affaire.
C'est en 1954, le onzième sur les cent soixante-quinze de la série, Bérurier ne l'accompagne pas encore pour en rajouter une couche.
J'ai relu cette prose avec plaisir, bien sur le vieillissement du contexte est là, aucun flic de maintenant ne s'imaginerait devoir aller téléphoner à la poste ou au troquet pour téléphoner…
Personnellement j'ai trouvé que ce charme suranné faisait ressortir l'originalité du héros car le lecteur est plus intéressé par le langage que par l'histoire, ce qu'il veut voir c'est par quels méandres leur
San Antonio va devoir passer pour dénouer l'affaire, les rencontres notamment avec certaines concierges sont croquignolettes.
« Là elle me faisait plaisir la mère Bichette. Son petit oeil brille. Elle est aussi rigolote que son blaze. Puis, si cordialement que je n'ose lui refuser :
-Vous prendrez bien une petite lichette d'eau-de-vie avec moi ? »
Je n'ai pas boudé mon plaisir de lecture, surtout qu'après des années sans lecture de ce style j'ai renouer avec le genre depuis 2013 avec le digne successeur de
Frédéric Dard,
Cicéron Angledroit que vous pouvez découvrir aux éditions Palémon. Cela n'a fait que confirmer qu'il y a toujours un public pour des livres qui se lisent comme une gourmandise.
C'est truculent, osé (l'auteur fait dire et faire à son personnage, ce que lui n'oserait pas), farfelu, joyeux de quoi passer un bon et beau moment.
Merci Lecteurs.com.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 24 février 2017