Des chemins. Des chemins à parcourir ou des souvenirs de chemins parcourus. Et bien que l'auteur nous conduise sur ses chemins parfois en train (mode de voyage inadapté, selon lui, car l'acclimatation aux changements de climats, de langues, de cultures, est trop rapide) ou même en voiture (et sur autoroute), l'essentiel de ses réflexions procèdent de l'éloge de la lenteur, titre de son précédent ouvrage, et nous conduisent plus souvent, en une vingtaine de chapitres, à pied (ou, à la rigueur à vélo) sur des sentiers de halage ou muletiers.
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Je ne sais jamais trop où un chemin me mènera et s'il me mènera quelque part. En revanche, je suis assuré de ce à quoi il me soustraira : à un assoupissement qui n'est pas une forme de sagesse, à la résignation, au repli sur soi - et la solitude qui parfois l'accompagne n'a rien d'amer : elle me restitue à ce qu'il y a de grave et de doux en moi et demeure mon compagnon : le chemin.
Les chemins sont innombrables car le monde ne cesse de nous parler et de nous tirer à lui. D’où un appel violent de la forêt, de la prairie, de la pierre, qui ne sont pas moi et que je veux approcher en désespoir de les devenir. Il faut supposer une certaine parenté, une similitude de nature entre le monde et moi pour que nous éprouvions le bonheur de marcher, que je sois par ailleurs enfant de l’air, du feu, des vents et des eaux.
Un chemin se reconnaît au fait que l'autre passant devient notre semblable et qu'il nous paraîtrait inconvenant de ne pas le saluer.
Les "richards" de vents : Pierre Sansot, philosophe, sociologue et écrivain