Ce que je peux dire de ce recueil, c'est qu'il ne m'a pas complètement convaincue. Bien sûr, le titre tient ses promesses : c'est la nouvelle « La guerre est déclarée » qui donne son titre au recueil car la guerre en est le thème central. le problème, je pense, ne vient pas tant des histoires racontées que de la manière dont elles sont justement racontées.
Si vous ne connaissez pas encore
Annie Saumont, je vous conseille de lire une de ses nouvelles car elle a un style bien à elle, résolument moderne, où récit et dialogue s'entrecroisent sans limite apparente, mais qui peut être un véritable obstacle à la lecture. La première fois que j'ai entendu parler d'
Annie Saumont, c'était au lycée. A cette époque, je n'avais pas lu mais entendu une de ses nouvelles, lue par ma prof de français. J'avais beaucoup apprécié ce style haché, très oralisé. Il faut sans doute lire à haute voix les nouvelles d'
Annie Saumont pour vraiment entrer dans son univers. J'ai lu par la suite quelques unes de ses nouvelles que j'ai bien évidemment oubliées au fur et à mesure. Mais si je devais vous en conseiller une, ce serait « Il revenait de Chicago, Papa » parce qu'elle est incroyable d'intensité.
Mais revenons à notre recueil. J'ai eu du mal à entrer dans les nouvelles de ce recueil car le style m'a gênée. Peut-être une inadéquation entre le thème (tourné vers le passé) et le style (très moderne, comme je l'ai déjà dit)… je ne sais pas. Mon avis est toutefois très positif en ce qui concerne deux nouvelles : « Les voilà » et « La composition d'orthographe » que j'ai vraiment pris plaisir à lire. Dans « Les voilà », l'utilisation du point de vue interne est extrêmement bien maîtrisée et donne à la nouvelle toute sa force. La nouvelle évoque, de manière implicite, le massacre d'un village entier qui n'est pas sans rappeler celui d'Oradour-sur-Glane. « La composition d'orthographe » est l'histoire d'un dilemme : un photographe a, par le plus grand des hasards, photographié le visage d'un homme qui a tué un lieutenant allemand. Dans une école où il doit photographier les élèves, il aperçoit une affiche. Cinquante otages seront tués en représailles, à moins que des informations importantes ne soient délivrées. Vaut-il mieux dénoncer le meurtrier (mais en est-il vraiment un ?) ou sauver la vie de cinquante hommes ? J'ai également apprécié, dans une moindre mesure, « le cri », l'histoire d'un homme qui s'est tu lorsque la femme qu'il aimait a été déportée et qui gardera le silence jusqu'à sa propre fin.
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