Un été en enfer

J'ai beaucoup apprécié cette BD avec son graphisme élégant et son contenu extrêmement instructif et nécessaire.
C'est une petite histoire inspirée de faits réels, dans la Grande Histoire.
Nous suivons donc Raymond 10 ans qui quitte Strasbourg, germanisé comme toute l'Alsace et la Lorraine, pour aller passer 1 mois de vacances au lieu-dit le Struthof.
Là où l'attendent son oncle et sa tante dans leur ferme montagnarde.
Raymond était déjà allé chez eux en 1939 et en avait gardé un très bon souvenir.
Mais à son arrivée en ce début de juillet 1942, il ne reconnait plus l'endroit qui est à présent entouré de fils barbelés et où grouillent une multitude de S.S avec leurs voitures.
Et au loin, il découvre les premiers baraquements.
Bienvenue en enfer !
Les auteurs de cette BD, nous font découvrir avec authenticité, un pan de vie d'un mois, du petit Raymond au milieu des SS.
C'est fort bien réalisé et cette BD devrait être distribuée dans les établissements scolaires.
Pour entrer dans la Grande Histoire, vous trouverez à la fin de la BD, un recueil d'une dizaine de pages très explicatives sur le Konzentrations Lager de Natzweiller-Struthof.

J'ai pu visiter à deux reprises, en 1975 et en 2009, le camp de concentration du Struthof qui est le seul sur le territoire français. C'est un devoir de mémoire quasi obligatoire et à la portée de tous.
C'est évidemment un lieu hautement chargé d'émotion et de tristesse, mais c'est indispensable de "marcher" nous aussi sur les traces de l'indicible pour ne rien oublier.
Juste en dehors du camp, on aperçoit toujours la villa Ehret, intacte, y compris sa piscine bétonnée depuis lors, où logeait le commandant Kramer et sa famille.
Cette maison est depuis lors, la propriété de l'Association du Comité National de la Déportation.
Et 500 mètres plus loin, en contrebas du camp, on découvre la chambre à gaz (petite maisonnette qui servait de salle de bal avant la guerre) aménagée en août 1943, classée de nos jours bâtiment historique, et qui se situe juste à côté de l'Hôtel où logeait les SS.
Cet hôtel est parfaitement conservé, bien fleuri, et continue son activité mais uniquement (!!) de bar-restaurant avec terrasse et parasol svp, et vue directe sur la chambre à gaz (!).
Je ne peux rien dire de plus, sauf que je trouve extrêmement malsain, à mon point de vue, d'avoir gardé en activité le bar-restaurant.
A t-on vraiment besoin de se restaurer dans ces lieux ??

En conclusion, je vous invite vivement à découvrir cette BD riche d'enseignement.

Encore une BD sur la deuxième guerre mondiale. Ce n'est pas la première que je lis, et ce n'est certainement pas la dernière, ce sujet m'intéresse particulièrement. Mais celle-ci a un petit quelque chose qui la sort du lot.

Ici on nous parle d'un camp de concentration. Mais pas n'importe lequel : un camp qui se trouvait en Alsace-Lorraine (sous domination Allemande à l'époque), le camp de Natzweiler à Struthof. Je n'avais jamais entendu parler de ce camp. L'histoire m'a beaucoup intéressée, j'ai aimé suivre ce petit garçon qui se trouve en vacances à Struthof au moment où le camp est en activité. Mais j'avoue avoir été fortement déçue par la fin. Finalement, on ne sait rien de ce camp. le gamin est sommé de retourner chez lui et voilà. On n'en sait pas plus. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il y a eu un camp là bas. Pour le coup, autant le début m'avait emballée, autant la fin, je l'ai trouvée bâclée. J'aurais aimé aller plus loin, en savoir plus. Pour moi il manque quelque chose.

Au niveau du dessin, ça me plait. J'aime bien ce style. Clair, précis, pas de fioritures ou de détails inutiles. Efficace. Les visages, les décors, tout est travaillé afin qu'on ait une impression de réalisme. J'aime ça.

Bon, même si la fin ne m'a pas plu, ça reste quand même une bonne BD. Mais petite suggestion aux auteurs : un tome 2, qui nous raconte la suite de l'histoire, parce que là, ça finit en eau de boudin comme on dit chez moi.

Alsace 1942. le rationnement se fait sentir à Strasbourg. Les parents de Raymond décident alors de l'envoyer passer l'été chez son oncle et sa tante au Struthof. Mais son père ne peut l'accompagner jusqu'à la ferme, le chemin est bloqué par les SS. Raymond devra y aller seul. Il remarquera là-haut différentes choses.
J'ai apprécié les dessins, les gros plans sur les visages ou parties du visage, les couleurs passées, un peu comme de vieilles photos. On y voit des Français gentils et des brutes, et des Allemands gentils et des êtres méprisants et sadiques. Ça m'a fait penser à la "Voleuse de livres" de ce côté. On voit la manipulation, la réaction de la population face aux Allemands, la résistance passive, le courage de faire certaines choses ou non.
le Struthof était le seul camp de concentration en France puisque, à l'époque, l'Alsace était sous le régime allemand. Mais dans cette BD, tout est dans le sous-entendu. le lecteur se trouve dans la situation de la population ou de Raymond: on voit les choses et on doit les deviner, ou on les comprend avec les connaissances actuelles.
C'est là mon petit point de critique: le lecteur voit peu de choses de ce qui se passe au Struthof, mais peut lire à la fin du volume le dossier très complet. Si le public visé est le collège, je ne suis pas sûre que les élèves qui pourraient s'intéresser à la BD liraient en plus le dossier.
Mais c'est quand même une BD très intéressante et instructive pour ceux qui s'intéressent à cette période.

Mes Très Chers Vous,

Depuis que j'ai commencé l'écriture de "Ils étaient vingt et cent", je voulais visiter un camp de concentration.

Drôle d'idée me direz-vous, et bien c'est une lubie que j'avais. Que j'avais car il y a quelques mois, j'étais en visite au Struthof - Camp de Natzweiler en Alsace. Je ne vais pas ici vous faire le compte rendu de cette visite, mais c'est plus fort que moi, dès qu'il y a une librairie, faut que j'y traîne mes guêtres.

J'ai acheté plusieurs ouvrages, dont cette bande dessinée.

L'histoire du petit Raymond, un gamin d'une dizaine d'année. Son père vit à Strasbourg, il envoie son fils en vacances chez son oncle, à la campagne, à la ferme du Struthof. Sauf qu'il ne sait pas qu'un camp est là-bas…

On fait une immersion en 1942, une double histoire.

Celle d'un môme qui découvre la différence entre la Wehrmacht et la Waffen SS, qui découvre ce qu'est un camp de concentration, l'antichambre de l'enfer. Comment un gamin joue et réalise ce qui se passe autour de lui. Son oncle qui a refusé de quitter les lieux, qui est assigné à résidence.
Puis l'histoire de cinq déportés qui vont s'enfuir de ce camp… un sera repris et exécuté, les quatre autres seront sauf et passeront en zone libre. C'est la seule évasion qui a réussi en cet endroit maudit…

Une bande dessinée réaliste, qui fait comprendre ce que ressentaient les gens du coin, leur région ayant été indexée par le Reich. Les traits sont classiques, le dessin est sobre, ce qui sied au sujet.

Le KL – Natzeweiler était un camp de concentration, pas d'extermination. Là-bas, on tuait par le travail, pas d'exécution massive. Mais on y mourrait, et la déshumanisation mise en place par le régime nazi était en vigueur.

A la fin de cette BD, 16 pages avec photo sur l'histoire des camps, et plus particulièrement celle du Struthof réalisées par Robert STEEGMAN, professeur agrégé d'histoire.

Stanislas Petrosky
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