Sonnets et autres poèmes

N'ayez plus peur

Ne craignez plus la chaleur du soleil ;
Ni les rages furieuses de l'hiver,
Tu as accompli ta tâche terrestre, Tu
es rentré chez toi et tu as pris ton salaire ;
Les garçons et les filles en or le doivent tous,
Tandis que les ramoneurs tombent en poussière.

Ne crains plus le froncement des sourcils des grands,
Tu as dépassé le coup du tyran :
Ne te soucie plus de te vêtir et de manger ;
Pour toi, le roseau est comme le chêne :
le sceptre, la science, la physique doivent
tous suivre cela et tomber en poussière.

Ne craignez plus l’éclair,
Ni la pierre du tonnerre si redoutable ;
Ne craignez pas la calomnie, la censure téméraire ;
Tu as fini de joie et de gémissement ;
Tous les amants sont jeunes, tous les amants doivent
Confie-toi et viens en poussière.

Aucun exorciste ne te fera de mal !
Ni aucune sorcellerie ne te charme !
Fantôme non déposé, abstiens-toi !
Rien ne pourra t’approcher !
La consommation tranquille a;
Et ta tombe soit renommée !

«  Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves » …

«  C’est à l’endroit où l’eau est la plus profonde qu’elle est la plus calme » .

Sonnet 60 : Comme les vagues se dirigent vers le rivage de galets

Comme les vagues se dirigent vers le rivage de galets,
Ainsi nos minutes se précipitent vers leur fin ;
Chaque changement de place avec celui qui précède,
Dans un labeur consécutif, tous les avançants se battent.
La Nativité autrefois dans la lumière principale,
Rampe jusqu'à la maturité, avec laquelle, étant couronné,
Crookèd éclipse le combat contre sa gloire,
Et le Temps qui a donné confond maintenant son don.
Le temps transperce l'épanouissement de la jeunesse,
et fouille les parallèles dans le front de la beauté,
se nourrit des raretés de la vérité de la nature,
et rien ne peut être tondu si ce n'est sa faux.
Et pourtant, dans l'espoir, mes vers resteront debout,
louant ta valeur malgré sa main cruelle.

«  Les larmes prouvent leur amour ,
elles n’apportent pas
leur remède » …