Peut-être mon tome préféré parmi les trois !
La première partie alterne les histoires de Flavie à Oneida et de Léonie à Montréal. C'est toujours aussi intéressant, mais assez frustrant de voir Flavie s'écarter et s'endoctriner, même si elle tente de garder l'esprit clair. On doit aussi se farcir peut-être un peu trop de théologie… Mais la deuxième partie… J'ai tout simplement adoré. Moins de politique, moins de sociologie, juste l'histoire qui se dévide, avec son lot de rebondissements et d'émotions.
Flavie a une psychologie un peu spéciale dans ce tome : elle essaie de se construire une carapace contre les émotions quand elle souffre ou qu'elle doute trop. Mais son couple avec Bastien est vite devenu mon couple littéraire préféré. Tout simplement parce qu'ils sont incroyables, mais vrais.
L'évolution de l'histoire donne envie de la reprendre depuis de début, pour mieux suivre et comprendre les changements dans les personnalités et les relations des personnages.
Un petit bémol : après trois livres de l'auteure, on commence à se rendre compte que son écriture comporte pas mal de répétitions ! Des « débougriner » en veux-tu en voilà, par exemple, et beaucoup de phrases exclamatives dans la narration, ce qui fait un peu étrange.
C'est une grande fresque historique, qui dépeint sur une dizaine d'années la vie quotidienne à Montréal au 19° siècle, avec pour toile de fond les combats des sages-femmes pour faire reconnaître leurs aptitudes, envers et contre les préjugés masculins, les dogmes religieux et la société bourgeoise !
Une très belle découverte !!
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1853. Flavie a quitté le Bas-Canada et a rejoint son amie Marguerite en Amérique, dans la communauté d'Omeida, dirigée par Father Noyes.
De son côté, Léonie sa mère voit ses souvenirs de jeunesse bouleversés par la mort du Docteur Nicolas Rousselle, terrassé (pratiquement dans ses bras) par une crise cardiaque foudroyante, lors d'une visite professionnelle à la Société Compatissante.
S'il se montrait régulièrement méprisant et arrogant avec les sages-femmes, il n'en fut pas moins son premier amoureux quand elle avait à peine dix-huit ans, dans sa ville natale de Longueuil …
Il sera remplacé par son fils, Jacques Rousselle, au grand regret de Léonie qui aurait préféré que son gendre Bastien lui succède, quand bien même Flavie et ce dernier s'étaient séparés (provisoirement ne pouvait-elle s'empêcher d'espérer …)
Ce troisième et dernier opus m'a un peu moins passionnée que les précédents, je dois bien l'avouer. Ceci étant probablement dû au fait que Flavie puisse être séduite par une communauté sectaire, détail relativement incompatible avec le personnage auquel l'auteure nous avait habitué … On y espèrait de même une ouverture vers une émancipation féminine qui n'est pas encore au rendez-vous (il est vrai qu'il faudra encore attendre près d'un siècle pour en voir l'épanouissement …)
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Très déçue par ce roman...
J'avais beaucoup aimé le premier tome, un peu moins le deuxième et pas du tout le troisième.
Je n'ai pas compris pourquoi l'auteure nous emmenait sur cette histoire. Flavie se retrouve dans une secte au départ, il n'y ait plus trop question d'accouchement, les personnages sont caricaturés....
J'ai eu beaucoup de mal à lire et à finir ce roman. En résumé, je ne le conseille pas. Dommage pour cette trilogie qui avait pourtant bien commencé.
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Et voilà, c'est fini...
Ayant adoré les deux premiers tomes, je me suis empressée de commencer le dernier. J'ai préféré la deuxième partie, même si elle commence sur un évènement assez tragique. J'ai été assez dérouté par les choix de Flavie dans la première partie, car j'avais pensé quelle était plutôt contre ce genre d'idée.
Évidemment, sans vouloir me répéter, l'écriture, les personnages, les quelques faits historiques relatés m'ont enchanté. Au terme de ma lecture je me sens assez triste de devoir dire au revoir à Flavie et Léonie, Bastien, Catherine, Marguerite, Simon, Marie - Claire et Françoise...
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Bastien parle à son épouse Flavie, d'un opercule du siècle dernier "l'art de péter", rédigé par un érudit:
" cet érudit dit que péter est une chose utile, selon lui, et il faut le faire selon les règles et avec goût. Si les pets ne trouvent pas de sortie, ils attaquent le cerveau par une prodigieuse quantité de vapeurs qui rendent l'homme mélancolique et frénétique et ils l'accablent de plusieurs maladies très fâcheuses, dont des fluxions qui se forment par la distillation des fumées de ces météores sinistres."
Flavie s'entretient avec l'évêque venu lui signifier que les manuels qu'elle utilise pour former les futures sages-femmes sont considérés comme pervers...et qu'ils corrompent l'âme des jeunes filles....
" Monsieur l'évêque ma longue expérience m'a permis de comprendre que la perversité se trouve bien davantage dans l'esprit de ceux qui lisent que dans la plume de ceux qui écrivent."
"Devant le silence sceptique de Flavie, Marguerite poursuit en lui décrivant les deux forces opposées à l'œuvre dans l'univers:
l'Esprit divin, qui représente la puissance, la vie, la croissance, et l'Esprit malin, le parasite par excellence qui, trop souvent encore, corrompt les âmes, même ici, à Oneida!"
Mais tout cela ne signifie pas que la femme est l'égale de l'homme, comme le prétendent certaines. Celles qui affrontent ces messieurs dans un but de reconnaissance de leurs droits (...) renient leur féminité et vont à l'encontre du plan divin, qui est de faire se joindre les humains, dans un esprit de total harmonie.
Moi, j’avais l’idéal de réformer le monde par l’instruction. J’avais l’idéal de répandre les lumières du savoir. Je croyais dur comme fer que le bonheur universel était à ce prix. Seule une instruction poussée ferait des hommes – et des femmes – des citoyens à part entière, aptes à exercer leurs droits civiques, à faire respecter la justice et l’harmonie.
La chronique de Gérard Collard - Coffret Poche