J'ai commencé cette trilogie en sachant que j'allais aimer. Une belle fresque de personnages, un thème fort, une géographie que j'affectionne... Et je ne me suis pas trompée. Oui j'adore les personnages, l'histoire, les débats, les descriptions médicales. Mais je voulais surtout souligner les recherches que l'autrice a fait pour bien situer son histoire historiquement et médicalement. Je ne m'y connais pas du tout et pourtant, après avoir lu ces deux tomes, j'ai un rapport bien différent avec les accouchements ! Il me tarde de lire la suite des aventures de notre chère Flavie.
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1850. Flavie a vingt et un ans. Elle est à présent mariée avec le Docteur Bastien Renaud et a terminé ses études de sage-femme. Vivre chez ses beaux-parents n'est pas toujours aisé pour Flavie, peu respectueuse des conventions. Et si elle partage une certaine complicité avec son beau-père Edouard, il n'en va pas forcément de même avec Archange sa belle-mère (pourtant dépourvue de méchanceté) et encore moins avec Julie, sa belle-soeur.
Ce nouvel opus, fidèle au premier tome, nous relate les évènements sociaux-politiques de l'époque. L'auteure aborde le sujet délicat du socialisme et les relations particulièrement complexes entre le Canada anglais (le haut Canada) et le Québec (le bas Canada) du XIXème siècle. Les femmes ont toujours autant de difficultés à faire accepter leur désir d'indépendance et de reconnaissance.
Flavie qui s'est rapprochée de son amie Marguerite parviendra-t-elle à trouver l'équilibre nécessaire à sa vie professionnelle et à l'harmonie de son couple ? Un second volet de qualité égale au premier qui donne envie de persévérer dans la lecture du dernier et de connaitre enfin l'épilogue de cette trilogie historique.
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Suite de la bataille des accoucheuses canadiennes afin que leur profession soit reconnue : Léonie a réussi à ouvrir son école mais la pression du clergé est toujours forte. Les médecins (et surtout l'odieux Rousselle) ne cessent de rappeler la position inférieure de ces pauvres femmes!
Alors quand Flavie et son amie Marguerite décident elles aussi de devenir médecins!
Une période bien difficile pour Bastien, un homme très respectueux des envies de sa femme mais quand même! Sa clientèle le fuit et il risque la faillite.
Un deuxième tome toujours passionnant, tant sur les pratiques des sages femmes que sur la société québecoise de l'époque : le clergé, la place des femmes ou encore les conditions d'hygiène mais aussi la politique (et les rapports de force entre anglais et français) et les communautés utopistes du XIXéme siècle.
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Le premier tome avait été ardu à suivre, le style d'écriture, les tournures de phrases, les expressions canadiennes, tant de choses qui m'ont pesé lors de la découverte de cette intrigue. Heureusement, ce second tome, même si construit de façon similaire, récupère l'expérience de son précesseur et m'est plus facile à lire.
On retrouve donc Léonie, Flavie et compagnie dans leurs vies de tous les jours bien rempli. Entre la nouvelle situation de Flavie, la vie sans enfants de Léonie, la Société Compatissante qui fait face à l'acharnement de l'Evéché contre eux et les catastrophes naturelles, bien des intrigues et des moeurs de l'époque sont mis en avant. le doigt est largement pointé sur la situation féminine, que se soit en tant que célibataire à travers Marguerite, ou celle d'épouse bourgeoise via Flavie. Cette état nous laisse même la possibilité d'entrer dans la chambre des couples et de comprendre comme l'alchimie se déroulait en ces temps.
Mais bon, la part belle revient quand même à la politique de l'époque avec de nombreux passages explicatifs sur les pensées profondes des différentes castes féminines. le socialisme se réveille dans les chaumières et la condition féminine est sur le point de prendre un nouveau tour sous la conduite de femmes à la personnalité forte. Si ces explications sont un petit bonheur, ils sont tout de même assez indigeste quand on se prend le cours façon français du terroir. A cela s'ajoute l'univers de l'époque, avec les échanges qui vont bon train entre le Haut-Canada, le Bas-Canada, la France, les Etats-Unis que d'histoire à comprendre en quelques pages seulement. de plus, on rajoute à tout cela le joug de la religion qui met son nez partout et on y gagne un grand quiproquo qui met les nerfs à vif quand on compare les relations intra-humains à celles de nos jours.
En bref, une second tome qui m'a accroché, avec beaucoup d'empathie pour ses personnages et dont la fin m'a irritée tellement elle était pas comme je voulais, de quoi me donner envie de me jeter sur le dernier tome.
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Une suite dans l'exacte lignée du premier tome.
On suit toujours la mère et la fille accoucheuses, en mettant cette fois-ci beaucoup plus l'accent sur la fille, Flavie. Cette dernière est confrontée à une question difficile : doit-elle suivre le destin auquel elle aspire, au mépris des convenances que lui impose la société ? Car sa vie n'est pas seule en jeu, elle est à présent mariée et doit composer avec l'opinion de son mari, qui tente à la fois de la protéger et de protéger leur ménage.
Un tome assez triste, car tous les personnages se montent les uns contre les autres, alors que les opinions de chacun d'entre eux sont légitimes !
Toujours beaucoup de médecine et de politique, avec des idées féministes et socialistes en général et la place des accoucheuses face aux médecins en particulier. Des paragraphes politiques, historiques ou médicaux alourdissent parfois le récit, j'avoue que j'ai sauté de nombreux passages pour me consacrer à l'histoire en elle-même ! le point amusant, c'est que ces passages sont souvent en début de chapitre, tandis que le récit se déploie tout au long du chapitre, pour atteindre son paroxysme dans les dernières pages de celui-ci. Ceci, très habilement élaboré, fait qu'il m'a été presque impossible de m'arrêter de lire et que j'ai donc dévoré les quelques centaines de pages du roman !
Un seul bémol concernant le récit : deux choses me semblent peu vraisemblables. D'abord, que Daniel se mette en ménage avec une ancienne esclave noire, puis que celle-ci fasse une dépression. Je trouve ça bizarre, par rapport au reste du récit. Cette histoire passerait, si une autre presque semblable n'était pas aussi narrée : celle de Cécile, qui va vivre dans une tribu amérindienne, et revient elle aussi comme par magie. Je trouve ces deux histoires trop spéciales et peu intégrées dans le récit originel.
Un tome tout aussi passionnant que le précédent, une joli fiction historique avec tous les ingrédients nécessaires à un bon roman.
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Après un rapide calcul mental, Léonie déclare avec satisfaction:
- Neuf heures de travail.
- N'est-ce pas un peu long? s'étonne Marie-Julienne, dont les yeux noirs en forme d'amande brillent d'excitation.
- La durée est extrêmement variable. Je vous montrerai des tableaux...
Flavie lance avec bonne humeur:
- Une première délivrance s'étire généralement, n'est-ce pas, Adeline?
Seules les deux-sages-femmes expérimentées constatent que, déjà toute rouge à cause de l'effort qu'elle vient de fournir, la jeune mère s'empourpre encore davantage.
Mais ce qui saute au visage de la clientèle, c’est plutôt cette entorse à une coutume à laquelle les riches oisives tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Passe encore qu’une demoiselle s’adonne à quelque ouvrage utile, de préférence bénévole, mais une dame dont le mari devrait tirer une légitime fierté à lui assurer une existence sans souci aucun… Dans la belle société, une dame ne travaille pas, point à la ligne !
Pour un peu que tout le monde s’y mette, le dix-neuvième siècle sera celui du bonheur universel ! Jusqu’à présent, l’être humain n’a pas encore réussi à créer une société égalitaire ; au contraire, d’ignobles rapports de force existent entre les riches et les pauvres, entre les instruits et les ignorants, qui permettent aux premiers d’imposer leurs lois aux seconds. Si la marche du monde continue sur cette lancée, jamais on ne mettra un frein à l’exploitation de l’homme par l’homme !
C'est un luxe inouï de pouvoir s'acheter des tonnes de choses mais de choisir de s'en passer.
Dans la belle société, une dame ne travaille pas, point à la ligne ! Ou alors, elle fait partie du menu peuple, et les bourgeoises répugnent maintenant à placer leur délicatesse entre des mains rougies et usées.
La chronique de Gérard Collard - Coffret Poche