Difficile de ne pas craquer devant ce magnifique objet-livre, à la couverture à rabats bleu nuit et argent, au papier épais, du « papier recyclé Keaykolour poussière de lune et Keaykolour bleu de Chine 120g », illustré des images lunaires de
Yann Bagot.
La citation épigraphe nous donne la clé de ce recueil : « La nuit est notre vérité, elle nous invite à rejoindre un lieu plus ancien qu'on appelle parfois l'âme, et dont la langue nous est indéchiffrable. » (
Anne DUFOURMANTELLE, Eloge du risque) Silence, profondeur, lenteur, retrait et compréhension intime, réflexion paradoxalement plus éclairée qu'en plein jour, voilà ce que permet la nuit, « jamais seulement l'extinction du jour ».
Les textes, les vers sont courts, imagés avec simplicité : « La nuit / La vraie / Très simple : / Un enfant / Pieds nus dans l'herbe / Avec le chat / L'oeil rond » (p. 38) Poésie dépouillée, minimaliste, nourrie pourtant de multiples références artistiques à Michaud, Reverdy, Soulages, aux contes ou à la mythologie.
Jean-Pierre Siméon évoque toutes les nuits, de printemps, d'hiver, à l'hôpital, de violence, entre autres.
Le livre se termine sur une coda manuscrite mais je vous laisse en compagnie de ce court texte pour conclure :
Nous n'aimerons bien le jour
Que pour avoir aimé
La nuit (p. 57)
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