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EAN : 9782841161034
186 pages
Cheyne (22/08/2005)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Aller, qui oserait ?
Quand il s’agit d’habiter les foules
Sans rien troubler de leur négoce avec la douleur
et qu’on ne peut offrir
dans la tiédeur des paumes
que l’eau gelée du chant

Réédition de deux titres parus à Cheyne en 1993 et 1998, augmentée d’un texte
inédit : La Question et la preuve, conférence donnée sur Primo Levi en 1995.
Prix Apollinaire 1994
Que lire après Le bois de hêtres (précédé de) Le sentiment du monde - La question et la preuveVoir plus
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
     
L'arbre de vie et de consolation pousse toujours là où on ne l'attend pas, où on ne l'espère plus, dans un lieu impossible et contraire...
     
Une vallée - extrait
     
Et plus haut encore il y a sept lacs
D'une eau restée pure
Transparents et noirs, glacés et profonds.
A cette hauteur nos plantes ne croissent plus,
Mais tout près du col,
Il y a un arbre, un seul, florissant,
Plein de vigueur et toujours vert,
Auquel personne n'a donné de nom :
C'est peut-être celui dont parle la Genèse ;
Il porte des fleurs, des fruits en toute saison,
Même quand la neige fait ployer ses branches.
De son espèce il est le seul et se féconde lui-même.
Son tronc porte d'anciennes blessures
D'où pleure goutte à goutte une résine,
Amère et douce, porteuse d'oubli.
     
(25 novembre 1984)
Primo Levi, À une heure incertaine, Arcades Gallimard, 1997.
(Ad ora incerta, Garzanti editore, 1984).
     
L'un des mérites de l'oeuvre de Primo Levi, le plus grand peut-être, est de mettre en lumière ce qui, au cœur même de ce monde de la négation absolue que fut Auschwitz, a pu constituer une preuve irréductible de l'homme, quelque chose comme une objection cruciale à l'entreprise anti-humaine des nazis. Il s'agit d'actes, d'attitudes morales ou intellectuelles qui, échappant à l'oeuvre d'éradication des caractères humains que nous avons signalée, manifestent, si peu que ce soit, leur permanence contre ce qui les récuse, mettent en échec non la machine de destruction mais la logique qui la régente.
     
*
Levi n'a eu de cesse de répéter qu'il n'écrivait nullement dans « un but de représailles, de vengeance, de punition » : « j'ai délibérément recouru dit-il, au langage sobre et posé du témoin plutôt qu'au pathétique de la victime ou à la véhémence du vengeur. »
     
... Il a saisi d'emblée, c'est la son génie autant que son courage, que le tremblé du chagrin ou le heurt de la colère, s'ils pouvaient satisfaire aux exigences de la douleur, récuseraient simultanément la validité de son témoignage en tant qu'élément d'une élucidation qui fut, je le crois, sa plus constante préoccupation.
     
     
'LA QUESTION ET LA PREUVE' : À propos de 'Si c'est un homme' de Primo Levi.
Texte issu d'une conférence prononcée à l'initiative du Grand Orient de France à l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération des camps, en 1995.
(pp. 175-7 & 164-5)
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Le Bois de hêtres
(Buchenwald)
     
Mais sur la route qui va d'Erfurt à Weimar, entre
l'incendie noir d'Hölderlin
et l'arbre des couleurs que Goethe convoitait,
le soleil doute.
Le ventre de la colline est atteint d'un gris lent et pur
comme un chagrin.
O fontaine maraudée par le vent,
verte fontaine des innocents, dont nul ne sait plus la
transparence ni la raison,
tu cherches un corps à ton sommeil dispersé
comme un gisant de feuilles.
Ici le silence a le grain d'un papier aussi vieux
que le monde,
un papier cousu dans l'âme même des innocents
et sur quoi s'écrit le poème incertain et sans mots
d'une douceur brûlée.
Au jardin de Weimar dans l'averse des branches
le vent et la mémoire remuent,
et le soleil trie les ombres
dans nos yeux.
     
     
(Poème introductif au recueil 'LE BOIS DE HÊTRES', p. 89)
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Le don d'impatience

Je te l'ai dit,
la merveille que nous ignorons
jusqu'au seuil du baiser
et qui soudain nous ouvre
comme le chant
dénoue le souffle
et se risque aux passages imprévus,
la merveille donnée aux cœurs agiles
et qui fut dans nos yeux dès leurs premiers desseins,
la juste beauté,
flamme incrédule,
refuse la poussière des choses.
Car c'est bien le monde qui prévaut dans nos mains,
mais son émotion seulement,
sa forme accomplie par ton sourire.
Laissons aux hommes sans chaleur leurs rites d'affliction.
notre amour ne compte pas les grains du sable.
N'avoue que ton haleine, mon aimée,
et va sans détour,
rêve comme il n'est pas permis,
tu vivras avec les cinq sens des rivières
et belle, si belle sur tes épaules blanches,
on reconnaîtra la vérité qui nous lie.

p. 16
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En effet nous aimons

(...)
Je parle un langage de fête, nos lois sont musicales :
un rythme pour la joie, un autre pour les bras en charge du soleil.
En effet nous aimons : tant de douceur
s'étend sur nos corps comme le drap du matin
ramené sur le monde pour couvrir les serments.

p. 17 (extrait)
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Jeunesse, je suis dans ta poigne encore
sous le vent des orages.
Regarde : je fouille les parfums de l’oranger,
je jette ma pierre à l’invisible.
Jeunesse, attarde-toi dans l’étoile
comme une île à l’encre dans l’abîme.
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