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Sapphire (Préfacier, etc.)Jean-François Ménard (Traducteur)
EAN : 9782879293035
376 pages
Editions de l'Olivier (30/11/-1)
4.16/5   245 notes
Résumé :
Robert Beck, jeune vaurien de Milwaukee, n’a qu’un rêve : devenir le plus grand mac des États-Unis. De 1940 à 1960, il est Iceberg Slim, patron d’un harem et maître du pavé de Chicago. Impitoyable et accro à la cocaïne, il est toujours à la recherche d’une proie à envoyer sur le trottoir. Plein de sueur, de sexe et de violence, ce document sur les bas-fonds de l’Amérique, est un livre culte.
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 245 notes
[Coup de coeur] Lorsque l'on commence à lire Pimp d'Iceberg Slim, on sent dès les premières phrases que l'on va sortir des sentiers battus. C'est la grosse claque comme Voyage au bout de la nuit ou American Psycho, Iceberg nous plonge avec violence dans les sordides bas fonds des cités.

Mais c'est aussi l'histoire d'un voyou beau, intelligent et érudit qui veut absolument réussir du coté obscur, devenir mac et avoir son écurie de prostituées, à cause d'un moment de bascule, cet instant que le personnage principal analyse très lucidement.

L'écriture crue d'Iceberg Slim décrit une société américaine très partagée entre le monde des blancs qui semble totalement inaccessible aux noirs. C'est aussi un roman qui laisse aussi l'espace au pardon et la rédemption.

A lire absolument.
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Robert Beck, jeune voyou débarqué de Milwaukee a l'ambition de devenir le plus grand souteneur des trottoirs de Chicago. Accroc au sexe, à la violence et à la cocaïne, Robert est un fauve sans états d'âmes qui deviendra une légende vivante : Iceberg Slim.
Mon humble avis : Attention livre culte pour plusieurs générations de rappeurs US qui ont fait d'Iceberg Slim un modèle et une référence dans la culture black américaine. L'auteur nous raconte son quotidien dans les rues de Chicago au milieu des années 30 et rien ne nous est épargné, l'auteur nous livre un témoignage cru, violent et sans aucune concession. Sim est un hâbleur, immoral, violent, manipulateur et cruel dont le seul objectif est de mettre les filles sur le trottoir. Pour atteindre cet objectif et façonner sa légende Iceberg devient au fil du roman un monstre assoiffé de pouvoir, d'argent et de sexe. Vous l'aurez compris ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, le héros du roman n'inspire aucune empathie et le style est simple, direct et efficace. Beaucoup seront choqués par le propos mais il reste néanmoins un témoignage assez hallucinant sur les bas-fonds de Chicago et les conditions de survie de toute une communauté dans cette période troublée. Comme Scarface qui est devenu le film culte pour toute une génération, Pimp est un témoignage immoral et répugnant qui a pourtant touché toute une génération d'américains. Compliqué pour moi de donner un avis tant ce bouquin est un ovni littéraire, pourtant je dois avouer avoir été ' scotché ' par cette lecture et par la force qui se dégage de cette oeuvre. Slim est un salopard avec du style mais néanmoins un vrai salopard et les dernières pages narrant sa rédemption ne changeront rien à l'affaire. Pourtant son texte est fascinant et ,c'est mon humble avis, ne laissera personne indifférent.
J'achète ? : Oui sans hésiter pour l'expérience vécue mais aussi pour le style percutant employé par l'auteur.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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L'auteur Robert Lee Maupin ou plus joliment auto-nommé Iceberg Slim et Chester Himes ont en commun d'avoir fait de la prison, l'un épisodiquement, l'autre de manière plus soutenue et d'être contemporains le style diffère : l'un rapporte sa vie et en fait un business au thème porteur, l'autre un objet militant pour la cause des noirs

Quel crédit peut on porter sur la véracité de cette narration présentée comme autobiographique ?
Elle semble très bien romancée et documentée mais limités dans la diversité on rabâche !. le préambule est plutôt précautionneux . Un prétexte pour ce qui suit !
Évidemment quand on a été projeté, par son père, contre un mur en bas âge ça traumatise de même que d'être convié à un coït féminin sans l'avoir demandé et au même âge...Et donc les circonstances atténuantes… Ça excuse !

Et puis une fin larmoyante au sujet de maman du bandito contrit


Avec le QI élevé 175 dont il dit être doté il est étonnant qu'il ait suivi ce parcours car d'autre au QI plus modestes ne sont pas tomber dans ce banditisme sordide d'égout . Pour un petit mac à chaussures à 500 dollars combien de millions de besogneux : noirs , petits blancs, petits asiatiques et autres?
Donc si on considère cela, la fierté, vantardise , la satisfaction évidente de s ‘épandre sur les sévices infligés, alternés de repentance et brèves interrogations dignes de St François d'Assise, on constate un savant mélange de genre et donc Maupin avec sa verve , peut-être, crue, vulgaire à bon escient ainsi que policée lorsqu'il le faut nous raconte des histoires mais des histoires merdeuses


Ce livre n'est même pas un livre social qui explicite la condition des noirs car toute la malfaisance montrée s'exerce par des noirs sur des noirs Il y a des bons noirs comme le père nourricier, travailleur, bon père de substitution, aimant sincèrement sa conjointe mais il est broyé par le mal idem pour la mère repentante mais qui a bien contribué à la future déchéance de son fils encore que…

La logorrhée incessante des « putes » , « négresses », « pétasse », « négro », « salopes » d'une part montre la limitation du vocabulaire de ce soi-disant écrivain au QI 175 et d'autre part sa satisfaction non dissimulée à se vautrer dans la fange. le vocabulaire, encore, ou parfois ce scribouilleur hésite : femme ou pétasse, noire ou négresse, michetons ou macs, petits blancs ou homme Blanc, soit avec minuscules soit majuscules idem sans parler de « maman » ( à son âge!) pour les noirs montre une recherche du sensationnel il ne sait plus comment rendre son texte encore plus avilissant ! de la surenchère

La satisfaction aussi de rabaisser ses « employées » en leur donnant le QI d'une huître malgré quelques raisonnements très sensés. Etrange !

La satisfaction de s'interroger philosophiquement sur lui-même assez prétentieuse.
Une tchatche toute négroïde assumée et une autolâtrie insupportable
La satisfaction de prendre Le Blanc pour une pourriture finie, un dégénéré en comparaison du noir à haut idéal : le Mac !

Une narration complaisante sur la prostitution : manne financière certaine


Livre assez désagréable car il ne peut être tenu pour une oeuvre littéraire proprement dite avec un style exécrable
Il ne peut pas être tenu pour un livre social et donc un acte militant car l'auteur ne semble pas savoir ce qu'est l'humanité et chie autant sur les noirs que sur les blancs Son seul soucis étant la propreté de ses godasses blanches à maquereau à bouts noirs et fleuris et ses costards
Et comme biographe, Robert Beck ne vaut pas tripette : ses souvenirs magnifiés sonnent très faux, il restera toujours le petit vaurien sans envergure qu'il a été  !
On retrouve la même complaisance que dans « American psycho » de Ellis la qualité et l'imagination en moins
Un torchon au niveau du caniveau qui pourtant se laisse lire
Le fait est que ce genre d'ouvrage est nettement en dessous de la vérité la vie réelle dépasse très souvent la fiction et de loin mais ce qui est déplorable c'est que ce gratte-papier se refasse du fric avec ses méfaits passés
Ses « employées » doublement exploitées Terrifiant !
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Quand on a un programme de livres à lire, il faut s'y tenir. le problème est que lorsque vous prenez un peu de votre temps pour honorer un festival litteraire comme celui de Vincennes, que vous faites dédicacer quelques uns de vos ouvrages par des auteurs que vous appréciez, que vous découvrez au détour d'un stand une collection qui éveille en vous un vif intérêt comme Soul Fiction des Editions du Rocher, que parmi les trésors qui s'étalent à perte de vue, vous identifiez un classique que vous pensiez non traduit, qu'en tournant les premières pages du roman sulfureux dont on vous a vanté les mérites, vous êtes immédiatement pris par l'écriture, le sujet, alors vous dites "Pouah! la planification!".


Voilà le piège dans lequel je suis tombé en lisant les premières pages de Pimp, le journal intime d'un mac noir, d'un souteneur, bref d'un proxenète. Iceberg Slim est un ancien mac qui nous confie son expérience. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Dès les premières pages, il envoie une bouffée d'images nauséabondes, histoire de décourager les âmes trop sensibles, car l'homme ne va pas retenir ses mots, faire dans la prose raffinée pour nous narrer ce milieu dans lequel il a baigné et règné pendant près de trente ans, entre macs, prostituées, drogues, flics verreux, incarcérations, violences, sexe et racisme.


Iceberg Slim repart d'abord dans son enfance, son adolescence pour amener le lecteur à saisir son évolution. Nous sommes dans l'Amérique des années 30. On retiendra certains points qui ne manqueront pas de faire réfléchir ceux qui transmettent des valeurs à leurs mômes. On retiendra cette relation avec sa mère. On retiendra des choix regrettables. On retiendra la rue qui conditionne souvent même les meilleurs. On retiendra qu'Iceberg Slim ne cherche pas amadouer le lecteur, mais il raconte cette vie faite de rencontres parfois positives souvent désastreuses.


Moi, j'allais me coucher dans une minuscule alcôve à l'arrière du tripot et je faisais des rêves fantastiques. Des putes splendides s'agenouillaient devant moi en me suppliant avec des sanglots dans la voix de prendre leur argent.
Depuis plusieurs semaines, je baisais une fille très sexy dont le père, un musicien connu, avait un orchestre. Elle avait quinze ans. Elle s'appelait June et m'aimait à la folie. Elle avait l'habitude d'attendre dans la rue que Jimmy soit parti, puis elle venait me rejoindre dans mon lit de camp militaire et restait avec moi jusqu'à sept heures du soir. Elle savait que je devais faire le ménage pour que le tripot puisse ouvrir vers neuf heures.
Un jour, vers midi, je lui posai une question :
- Est que tu m'aimes suffisamment pour faire n'importe quoi pour moi?
- Oui, répondit-elle.
- Même te taper un micheton?
- N'importe quoi, je te dis.
Page 53, Editions du Rocher


Après un premier séjour en prison, à peine adulte, Blood qui deviendra Iceberg Slim se forme auprès des grands macs de la région. le pouvoir, leur richesse, leur exhibition ont eu raison de lui dans une Amérique où les noirs ont peu de créneau pour s'élever socialement, où les blancs courent après les prostituées noires. Les uns vivent en enfer quand les autres sont au paradis.

"Je suis toujours noir dans un monde de Blancs, pensai-je. mais même si je ne peux pas franchir la barrière qui nous enferme, je peux réaliser mon rêve: moi aussi, je deviendrai important, moi aussi, je serai admiré. C'est simple si je me donne le mal de devenir un vrai mac, je ramasserai une tonne de pognon. Que ce soit dans le monde des Blancs ou celui des noirs, tout le monde est ravi de te *** quand on voit briller le fric sur toi."
Page 139, Editions du Rocher


Slim aime exploiter ses prostituées. Ils usent de toutes les techniques pour tenir son écurie. La violence en particulier. La manipulation aussi. On a du mal à dissocier le proxénetisme de la pratique de l'esclavage... D'ailleurs, Iceberg Slim le dit très bien :

"Il faut que j'aie une véritable éponge dans la tête, pensai-je. Je vais me servir de mes yeux et de mes oreilles comme des pompes aspirantes. Je dois tout savoir sur les putes, sur les pièges, sur les combines. Je veux me dépêcher de découvrir les secrets des macs. pas question de devenir gigolo à la petite semaine comme les maquereaux blancs. Je veux tout contrôler chez mes putes. Je veux être le patron de leur vie toute entière, et même de leurs pensées. Il faut que je leur mette dans la tête que lincoln n'a jamais aboli l'esclavage"
Page 124, Editions du Rocher

Après avoir longuement décrits les péripéties scabreuses, l'auteur s'extrait par un concours de circonstances de ce monde ténébreux. Il se case comme tout cave en mesurant l'ampleur et la difficulté d'une vie ordinaire respectant la loi et les autres. Mais cela, comme c'est souvent le cas dans ce type de récit, en très peu page.

L'une des forces de ce texte autobiographique est le style employé par Iceberg Slim, une écriture avec les mots de la rue, avec les mots du milieu qui fournit une certaine authenticité à cet ouvrage, formidable témoignage de l'Amérique du 20è siècle.

Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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Pimp, c'est l'histoire de Robert Beck (1918-1992), un garçon pauvre ordinaire que rien ne prédestinait à devenir le plus grand mac noir des Etats-Unis sous le pseudonyme de YoungBlood, puis Iceberg Slim. Après avoir fui un père alcoolique et violent, Robert et sa mère trouvent refuge auprès d'un homme de bien, prêt à leur offrir un nouveau départ. Mais la roue du Destin est impitoyable et la jeune femme choisi de prendre la tangente avec un petit voyou minable, qui la maltraitera elle et le gosse avant de les laisser tous les 2 sur le pavé. Fière et courageuse la mère retrouve un emploi mais pour le Jeune Robert, la décision est prise : il ne sera plus jamais du côté des faibles.
Doué d'une gueule d'ange et d'un physique d'athlète il va rapidement débaucher une jeune mineure pour en faire la première pouliche de son écurie. Evidememnt on ne s'improvise pas maquereau et cette aventure de courte durée va se terminer en prison. C'est là qu'il va faire ses classes et prêter l'oreille aux conseils avisés des plus grands macs du pays. de sortie, il met le cap sur Chicago qui est à l'époque la capitale du Crime organisé.
Le lecteur assiste alors à la montée en puissance d'un mac d'une violence inouïe ; froid, calculateur et sans pitié. Fini les petites piaules minables et place aux meublés de 5 pièces, aux grosses Cadillac et aux costumes exubérants, cane sertie de diamants et serval en laisse.

Premier roman de ce "repenti" du crime, qu'on aura toutefois du mal à trouver sympathique au vu du contenu de sa confession, pimp nous immerge au sein de la pègre afro-américaine du coeur de Chicago. On y remarque que même dans ce domaine, tout est plus compliqué pour un noir : contrôles plus fréquents, quartiers assignés, difficulté pour se loger.
Le style est brut, direct et on se laisse facilement entraîner. Néanmoins il y a comme un sentiment de redite, les péripéties se ressemblant toutes plus ou moins sur le modèle montée en puissance, prison, retour à la case départ. Je remarque egalement que de nombreuses critiques mettent même en doute la véracité de l'histoire, tant il est vrai certains passages sont invraissembables. Neanmoins un bouquin culte dans le milieu du hip hop americain que je ne regrette pas d'avoir lu.

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critiques presse (1)
Culturebox
17 juillet 2023
Une plongée ahurissante dans les ghettos noirs de Chicago des 1930 et 1940.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je démarrai en trombe. Dans le rétroviseur, je vis Kim marcher lentement vers l'hôtel, les épaules voûtées. Jusqu'à ce que j'aie raccompagné la dernière de mes putes, il régna un tel silence dans la Cadillac qu'on aurait entendu un moustique chier sur la lune. J'avais réussi l'examen à leurs yeux. Dur et froid comme la glace.
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Le mac est le salopard le plus seul de la terre. Il a l'obligation de tout savoir de ses putes. Mais il doit veiller à ce qu'elles ne sachent rien de lui. Il faut qu'il reste toujours un dieu pour elles
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Il tourna vers moi un visage en état de choc. Ses yeux grands ouverts aux longs cils soyeux étaient en alerte. Il avait à peu près l'expression d'une bonne soeur surprise nue dans la chambre d'un prêtre par la mère supérieure.
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JE SERAIS DEVENU POUR LE RESTE DE MES JOURS UN DE CES NOIRS CIREURS DE POMPES OU PORTEURS DE VALISES, PRISONNIERS D’UN MONDE BLANC AUX MURS INFRANCHISSABLES. AVEC MA PUTE À LA PEAU NOIRE, J’ÉTAIS SÛR DE ME RAMASSER DU FRIC PAR PAQUETS ET C’ÉTAIENT LES BLANCS DE CE MONDE INTERDIT QUI ALLAIENT ME LE JETER DANS LES POCHES
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Video de Iceberg Slim (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iceberg Slim
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