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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un livre étonnant, d'une poésie rare et touchante, avec des arrêts sur images ou plutôt des arrêts sur photos Polaroïd au fil des mots, des allusions ici et là.
C'est un peu une magie, comme si Patti Smith nous parlait en direct au centre de la tête, là ou siège l'imperceptible beauté et une grande humilité.
Etrange car ce livre est passionnant sans utiliser aucune accroche littéraire.
Et tout cela entre le présent et le passé de Patti Smith, de café en café, des trains de pensées, un vagabondage musical de mots dénués de prétention mais ô combien doués de force et de tendresse.
Patricia qui nous parle de la dérive des continents, de la vie des objets, des matières, de ses écrivains-phares, de ses obsessions et de sa "léthargie apparemment incurable", de son amour immuable pour Fred Smith, son mari, au gré de ses enracinements dans les cafés qui rythment sa vie musicale et sa vie d'écrivaine, le 'Ino (son ancre), le Pasternak, le Zoo, le Caffè Dante, l'Arcade bar...
A ne surtout pas manquer. Ce serait dommage de louper cette écriture.
Et Patti Smith se pose la question : "Comment se fait-il que nous ne comprenions jamais complètement notre amour pour les gens qu'après leur disparition ?"
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A travers ce livre, Patti Smith nous partage son quotidien avec ses habitudes, son rituel au Café ‘Ino, son chez-elle avec ses chats, ses objets qui lui sont chers mais aussi ses souvenirs, ses rêves et son amour pour Fred son défunt mari etc… Elle nous parle également des personnalités qui lui tiennent à coeur comme Frida Kahlo en passant par Rimbaud entre autres, dont elle se lance dans des voyages afin d'être sur leur trace, de faire une photographie d'un petit quelque chose d'eux mais aussi parfois d'écrire sur ce qu'ils lui inspirent. En fait, Patti Smith peut écrire sur son carnet des petites choses sur tout ce qu'elle pense au moment présent que ce soit un objet ou sur une personnalité.
Elle nous fait part aussi des livres qu'elle aime comme parmi d'autres « Chroniques de l'oiseau à ressort » d'Haruki Murakami et de sa série qu'elle regarde « The Killing ». Bref, elle nous partage des instants de manière sincère qui lui donnent ses inspirations et ses aspirations.
Pour conclure, lire « M Train » est un voyage intérieur par les pensées de Patti Smith mais aussi extérieur par les lieux qu'elle a visité ainsi, c'est une lecture très dépaysante et reposante.
Lien : https://meschroniquesdelectu..
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Dans les mots d'une poétesse le verbe voyager connaît de multiples synonymes. Il peut s'agir de parcourir le monde, de New-York à Berlin, de Tokyo à Reykjavik, de Tanger à Charleville-Mezières. Mais voyager, c'est aussi se laisser emporter par les rêves, les livres, les souvenirs ou encore sa propre imagination.
Patti Smith combine un peu de tout cela, visite la tombe de Jean Genet, de Silvia Plath, de Rimbaud, y dépose des symboles ou y fait des serments ; elle relit Camus, Woolf ou Murakami, elle s'endort dans la maison de Frida Kahlo, boit des litres de café, prend des multitudes de polaroïd, écoute un cowboy philosophe qui lui apparaît en songe, parle aux objets du quotidien (qui lui répondent) ou à ses défunts (qui lui envoient des signes). Et nous voyageons avec elle. Partageons ses observations sur le travail de création et ses questionnements sur le temps, la mort, les relations qu'entretient la réalité avec le rêve, le souvenir ou encore la fiction romanesque. Elle nous dépeint sa vie de femme seule, veuve trop tôt, et pourtant liée à des vivants de chaque continent... autant qu'à des morts de toutes époques.
Patti Smith a une écriture délicate, une réflexion profonde et une manière de partager autant ses émotions que les détails très précis de son quotidien, comme des balises sur un parcours mouvant.
Dans cette exploration de ces quelques décennies de sa vie, elle nous offre un très beau voyage.
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Ce livre ne sont ni des mémoires ni des chroniques ni bien sûr des nouvelles. Entre scènes de vie, mises en abymes et portraits de lieux et d'objets comme s'il s'agissait de personnes. Patti Smith n'a pas son pareil pour évoquer une dernière station de métro avant la plage, un colloque qui tourne à la catastrophe ou presque ou, enfin, un amour disparu. Et que dire de cette tasse de café dans NYC ? Léger, émouvant et envoûtant.
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Suivre la prose poétique ou musicale de Patti Smith, au fil des photos qu'elle jette sur les mots autobiographiques, des voyages initiatiques, des instants de rêverie, des écrits sur des bouts de serviettes dans les cafés de son monde. Et puis, écouter Amerigo.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Patti Smith, c'est un fragment de ma jeunesse insouciante.
J'ai dansé, que dire... j'ai déployé mes ailes, tour à tour dépliées repliées, sur Because the night, celles et ceux qui sont de ma génération se reconnaitront dans l'imagination de quelques délires nocturnes.
Dans ce journal presque intime, un véritable blues littéraire, Patti Smith nous invite dans ses déambulations et nous partage ses voyages, ses rencontres, ses souvenirs aussi. C'est une envoûtante alchimie des mots et des sensations qui m'a emporté...
Elle parle aux objets, aux livres, aux maisons dont elle franchit les portes. Parfois avant de prendre la route, elle sort de son sac à main un jeu de tarot, tire une carte et cela lui indique le ton de la lumière qu'il y aura sur ce chemin. On devrait faire cela plus souvent, on aurait moins de mauvaises surprises...
Patti Smith aime les livres, la photographie, le café, les chats et les séries B à la télévision... Elle avoue qu'elle peut boire jusqu'à quatorze cafés par jour sans que cela ne vienne troubler son sommeil...
Elle fréquente assidument un lieu de New-York, le Café ‘Ino, et nous y invite avec allégresse, elle y a sa table attitrée où elle lit et écrit, parfois la table est déjà prise, et c'est une violence douloureuse, sourde, qui grogne en elle... Patti Smith rockeuse des seventies, mais le terme lui déplairait je le sais à présent, aime les rituels silencieux, presque chamaniques... Ramasser une pierre dans une montagne et vouloir la garder dans sa poche, l'étreindre avec les doigts comme un chapelet... Je l'ai découvert avec étonnement et éblouissement dans ses silences.
Au Café ‘Ino, elle n'est pas seule, elle vient avec sa bande d'amis : Mikhaïl Boulgakov, William Burroughs, Albert Camus, Jean Genet, Antonin Artaud, Vladimir Nabokov, Haruki Murakami, William Blake, Frida Kahlo, Hermann Hesse, Virginia Woolf... J'en oublie sans doute et c'est déjà beaucoup pour une bande d'amis...
M Train est un voyage autant intérieur qu'extérieur. Nous voici plongés dans les chemins de Patti Smith qui court avec son polaroïd et c'est un délice. Parfois le prétexte est de venir goûter le meilleur café de la planète, celui des hauts plateaux au-dessus de Vera Cruz. La prison de Cayenne en Guyane française, désormais vide, quoique... La chambre de Frida Kahlo...
Un roman lui tient à coeur, celui de Haruki Murakami, Chroniques de l'oiseau à ressort, et je m'en suis réjoui car ce fut aussi pour moi bien plus qu'un coup de coeur, une déflagration.
D'ailleurs, l'univers de Patti Smith ressemble étrangement à ce roman. La promesse d'un jardin presque inaccessible au départ, un puits presque sans fond où elle chute, et puis, à force de tâtonner, tout au bout d'un tunnel une porte s'ouvre sur l'horizon plus vaste qu'on ne l'imaginait.
Elle refuse d'être l'Alice au pays des merveilles, cependant qu'elle en prend, selon moi, parfois follement le chemin innocent et inconfortable.
M Train est un carnet de voyages magnifiquement écrit, - et donc magnifiquement traduit, épris de pudeur et de nostalgie, l'enfance n'est jamais loin et plus tard on y découvre la douleur de l'auteure d'avoir perdu son compagnon de route et de vie, Fred « Sonic » Smith, père de ses deux enfants, décédé brutalement d'une crise cardiaque en 1994, à quarante-cinq ans, évocation d'un souvenir qui vient comme des bulles qui remontent à la surface de l'eau d'un lac...
Il y a toujours comme une part de crépuscule qui s'éventre, le sommeil qu'on repousse à la lisière de la nuit et des mots.
M Train c'est aussi une bande-son. On entend au loin Riders on the Storm, des Doors... Mais musicalement c'est l'univers de Neil Young et du Crazy Horse, dont elle est le plus proche...
Pendant longtemps, c'est-à-dire 260 pages, j'avais oublié que Patti Smith était née en 1946. Je découvre qu'elle pourrait presque être ma mère... Pendant plus d'une décennie je l'ai prise pour une soeur et dans ce récit ici aussi... Longtemps j'ai pensé que Patti Smith avait vingt ans...
J'ai découvert ici qu'elle travailla dans une librairie avant son goût pour la chanson et la scène...
Les mots de Patti Smith semblent portés par le vent. Ce sont les mots d'une femme solitaire, peut-être seule qui vieillit avec rêverie, qui se souvient...
« Nous désirons des choses que nous ne pouvons pas avoir. Nous cherchons à retrouver tel moment, tel son, telle sensation. Je veux entendre la voix de ma mère. Je veux revoir mes enfants quand ils étaient petits. Petites mains, petits pas rapides. Tout change. le garçon a grandi, le père est mort, la fille est plus grande que moi, elle pleure après un mauvais rêve. de grâce, restez pour l'éternité, dis-je à ceux que je connais. Ne vous en allez pas. Ne grandissez pas. »
Ce récit de Patti Smith ramène aux heures des années soixante et soixante-dix, mais peut-être tout simplement à nos jours tout aussi effilochés que son récit et que nos existences, qui sont en attente de rencontres comme celle-ci.
Pour moi Patti Smith aura toujours vingt ans. Et quand je l'écoute ou je la lis, moi aussi...

Take me now, baby, here as I am
Pull me close, try and understand
Desire is hunger is the fire I breathe
Love is a banquet on which we feed

Come on now, try and understand
The way I feel when I'm in your hands
Take my hand, come undercover
They can't hurt you now
Can't hurt you now, can't hurt you now

Because the night belongs to lovers
Because the night belongs to lust
Because the night belongs to lovers
Because the night belongs to us
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Après avoir lu Just Kids - dévoré même ! - je ne pouvais que retenter l'expérience Smith avec M Train. Cette fois encore, Patty Smith se dévoile à nous après une perte, processus nécessaire pour elle pour faire le point sur sa vie, ses sentiments, ses expériences hautement humaines...
Après la perte de son époux, Patty nous fait vivre la solitude, la reconstruction, les processus de son deuil mais aussi de la vie qui continue, avec violence parfois.
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Deux mois en compagnie de Patti Smith, qui elle parcourt un peu plus d'une année de sa vie dans ce livre.
Il m'a fallu d'abord apprendre à la connaître un peu, la découvrir, me laisser apprivoiser par son caractère: son appartement bordélique et les reliques qu'elle garde autour d'elle, sa spiritualité très forte, sa solitude, le souvenir de Fred, et ses nombreux allers-retours à la fois entre le passé et le présent et entre le rêve et la réalité. Car le monde dans lequel évolue Patti Smith est multi-dimensionnel et dans le temps et dans l'espace et elle a un certain don pour l'ubiquité.
Je me suis petit-à-petit attachée à cette femme qui a un regard extrêmement poétique et positif sur la vie et les gens, qui est généreuse, drôle, indépendante, sensible, fragile aussi et donc, très attachante.
J'ai suivi ses pérégrinations au Mexique, Maroc, à Cayenne, en Angleterre et au Japon, autant de voyages-hommages aux artistes qu'elle aime; j'ai bu des cafés (des litres et des litres!), j'ai ri en la voyant maugréer et réagir comme une gamine lorsqu'une femme s'est assise à sa table habituelle au Café 'Ino, mais j'ai également ressenti sa mélancolie au souvenir du passé et notamment de l'époque où Fred, son mari, était vivant.
Patti Smith a la qualité rare de savoir écrire à partir de rien ou presque rien et cela avec une grande poésie. Un beau moment de lecture.
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Avec le naturel et la finesse qui la caractérisent, Patti Smith nous emmène avec elle dans ses cafés préférés, dans ses fantaisies, ses réflexions et ses moments de chagrin quelquefois. "M Train" est très touchant et invite à observer la vie quotidienne à sa manière, avec un regard plus distant et serein qui donne de la valeur aux petites choses.
Je le conseille à tous les amateurs de belles images et de poésie !
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Voici une ballade littéraire qui m'a bien plu. Autant j'avais moins accroché aux autres livres de Patti Smith, celui-ci où elle nous emmène à sa suite à la recherche de souvenirs d'écrivains qu'elle a aimés, est fort attachant. Avec en arrière-fond constant, son amour pour le père de ses enfants, décédé.
C'est sensible, drôle, émouvant. Vraiment je recommande.
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