Qu'ils soient réels ou fictionnels, les témoignages de malades en fin de vie ne manquent jamais de nous interpeller, de nous donner à réfléchir sur notre propre finitude.
Genyû Sôkyû est un écrivain japonais contemporain. Une quatrième de couverture avenante a récemment attiré mon attention : «
Vers la lumière » est un roman de ce moine bouddhiste.
La narratrice, veuve octogénaire prenant la vie du bon côté, habite non loin de chez sa fille Sayoko et de son gendre Jiun. Opérée d'un cancer du foie elle prend conscience de la gravité de la maladie alors qu'elle endure d'intenses souffrances postopératoires.
Sayoko et Jiun passent chaque jour de longs moments à son chevet à l'hôpital. Les conseils de son gendre, bonze dans un temple bouddhiste, aident la malade à surmonter ses crises d'angoisse, à appréhender différemment le passage du temps, à canaliser ses émotions à des fins thérapeutiques suivant la méthode Simonton.
Des séances de qi gong apaisent un temps la douleur mais le recours à la morphine devient assez vite indispensable. Commence alors pour la patiente un basculement progressif vers un état de demi-sommeil permanent où rêves et réalité se superposent.
Anxieuse, la narratrice s'interroge sur la mort. Son gendre lui expose sa vision de l'au-delà et essaie de quantifier la formidable source d'énergie qu'entraîne le passage de la vie à la mort.
Sous oxygène en permanence suite à des complications pulmonaires, la narratrice décède quelques mois seulement après son hospitalisation
Le roman ne s'achève pourtant pas ainsi, l'âme de la défunte prend le relais et raconte dans le détail ses pérégrinations dans une profusion de lumières rouges, bleues et jaunes.
J'ai été, non sans mal, au bout de ce roman au format modeste.
La première partie qui relate les soins palliatifs apportés à la vieille dame est plutôt intéressante. La seconde, notamment l'approche bouddhiste de l'au-delà, est par contre indigeste au possible.
Je n'ai absolument rien compris aux explications du bonze sur les hypothèses de transformation de matière en énergie thermique lors du passage dans l'autre monde. A partir de cet instant, le roman censé conduire «
Vers la lumière » a surtout mis en évidence les ténèbres de mon ignorance.
C'est tamisée que je la préfère ; dans ce roman la lumière est bien trop éblouissante à mes yeux. Sitôt refermé celui-ci, elle a fort heureusement disparu à tout jamais de mon champ de vision.