Judas, le coupable idéal

L'enquête menée par Anne Soupa ouvre la lumière sur les racines religieuses de l'antisémitisme, il nous livre avec brio les méandres de l'obscurantisme ecclésiastique.


Une étrange destiné, fût celle de Judas, un des douze disciples de Jésus, sans doute le plus connu, mais aussi le plus haï des hommes.
Instruit à charge par la tradition chrétienne, et manipulé pour alimenter vingt siècles de haine anti-juive, la vie même de judas invite à s'interroger sur la légitimité d'un discours religieux prémisse à tant de violences raciales.


Anne Soupa vient nous rappeler dans ce livre inventaire, la multitude d'écrits qui ont approché la mystérieuse personnalité de cet acteur clé de la passion, et la signification donné à chacun de ses gestes. La compréhension de l'antisémitisme est une des clés pour s'interposer encore en 2019 devant ceux qui délirent sur des faits à portée religieuse et déformés par l'histoire.


Quels écrits ? Si le monde religieux s'était borné à réaliser un portait nuancé, ou avait rédigé les termes d'un procès, nous serions avec une matière historique diversifiée aux multiples points de vue. Là historiquement, on trouve en dehors des livres sacrés, des témoignages anciens qui tous accusent Judas. L'histoire a multiplié les représentations qui accentuent le trait, judas s'imprime sous la forme de caricatures dans une attitude méprisante, esquissant un sourire plein de vilenie.


Quand Anne Soupa choisit comme titre, " Judas le coupable idéal," l'auteure nous dit seulement que ceux qui ont cherché un coupable, l'on trouvé aussi bêtement, qu'un jury désigne, celui qui était là, le mauvais jour au mauvais moment. Auguste Renan est le premier à semer le doute, lui qui à la veille de rentrer dans la prêtrise, relève trop d'incohérences dans les saintes écritures et renonce.


La pertinence de la démarche est d'avoir balayé toutes les interprétations publiées, parfois diffusées par l'église, comme des actes de foi religieuse. Judas a ainsi été l'incarnation du mal, le représentant du peuple juif, et par conséquence celui qui a livré jésus à la mort, s'inscrivant, lui le premier, avec ceux qui ont refusé le message d'amour du Christ.


Au regard des textes écrits par les 4 évangélistes, Anne Soupa reprend la logique du récit voulu par chacun, par Marc ou par Luc, pour dévoiler, ce que chaque texte révèle, enseigne, explique. La passion, le choix de Jésus de renoncer à la violence et de pardonner à tous ses ennemis y compris à tous ses disciples, devient le récit central du drame de la passion et le point d'orgue de chacun des évangiles.


Tous les disciples sont perdus désemparés, aucun ne comprend, et Pierre sera le premier à le renier. Ironie de l'histoire, le seul à le défendre fût Judas, « vous allez verser le sang d'un innocent ». Jésus et Judas, eux seuls connaîtront la mort.



Fidèle jusqu'à l'ultime moment de sa vie, judas va se pendre, il ne veux pas vivre ce qu'il préssent. En outre il a reçu le pardon, accordé à tous,et même à ceux qui le renieront. Par sa mort et par son engagement, jésus a déjà pardonné, « pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'il font ». La culpabilité d'une personne ou d'un peuple, quel qu'il soit, n'a aucun sens n'en déplaise à certains.


C'est l'homme en 2019 qui est à la manoeuvre pas le Christ. Des actes héroïques existent. Ainsi, au 67ème jour de sa grève un jeune homme Irlandais donnait sa vie pour la paix et pour les siens, ainsi s'achève le calvaire de Bobby Sands auquel j'ai tenté de donner vie dans les Fissures de l'Aube, en éclairant sur son sacrifice.
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Les mots peuvent blesser et même donner la mort, l'attitude de l'église, comme de Margaret Thatcher, invitent à la discrimination, à la haine ou à l'abandon, A L'inverse les paroles de celui qui clame, " il est innocent des crimes dont on l'accuse, ne sauraient être condamnables".


Ce livre qui a eu un écho chez babelio proche de l'AVC.

Il mérite pourtant d'être lu, au même titre que ceux de Pagnol ou de E-E Schmitt.
Fidèle aux écrits de l'évangile, bénéficiant des dernières traductions, ce livre se lit comme une enquête policière, passionnante et historiquement essentielle pour le citoyen ou le Laïc d'aujourd'hui.

Qui n'a pas entendu parler de Judas ? du baiser de Judas ? de la trahison de Judas?
Judas coupable ? Et si oui de quoi? Et pourquoi ?
Anne Soupa qui "n'a jamais aimé ce moment où l'on met la main sur le coupable", s'interroge et nous fait pénétrer dans le "dossier Judas". Une enquête minutieuse des faits, une instruction menée preuves à l'appui. Une analyse complexe des opinions à travers les siècles et pour finir une interprétation très personnelle mais fondée.
A vous maintenant, au vu de tous les éléments apportés par cette enquête, de faire votre propre jugement.