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EAN : 9782706715051
224 pages
Salvator (09/03/2017)
2.94/5   8 notes
Résumé :
Entre le 12 et le 15 octobre 1518 à Augsbourg, en Allemagne, un moine en mal d’Évangile et un cardinal venu de Rome se rencontrent. À trois reprises, ils tentent de débattre, mais très vite l’entretien tourne au dialogue de sourds. Seule confrontation directe, la rencontre entre Luther et Cajétan constitue le premier acte d’une des grandes tragédies de l’histoire, le déclenchement de la Réforme protestante. L’événement va changer à jamais le destin de la chrétienté ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quand Martin Luther, a la révélation de la bonté de Dieu, celle de son indéfectible amour, pour le plus humble des hommes, ou pour le plus misérable des brigands, ce jour là par cette attention révélée par les écritures ; Dieu vous aime, Dieu nous aime, toutes les justifications des indulgences tombent, et se fracassent au pied de Thomas de Vio, dit Cajétan, le légat du Pape.


Fervent théologien Martin Luther expose toutes ses convictions, il les confronte aux textes et exprime enfin la grâce que Dieu offre à tout homme. Moine augustinien, docteur en théologie, Martin Luther a expliqué et développé ses thèses, pour signaler les erreurs dans lesquelles, selon lui, s'était engagée l'Église.


Moine enflammé par son Amour de Dieu et des Écritures, il proclame qu'il faut d'urgence réformer. Cette démarche n'est pas s'en rappeler celle d' Ernest Renan, qui refusa la prêtrise car trop d'incohérences apparaissaient à ses yeux dans les textes sacrés.
Plus prêt de nous un théologien Paul Tillich qui a inspiré certains philosophes et en particulier Paul Ricoeur, exprimait je cite page 77, l'Église fournissait un antidote à l'angoisse, aux doutes, à la culpabilité, par la participation aux sacrements, à ses traditions, à son éducation.


Ce théologien met en avant la libre pensée, le courage d'être et de penser par soi même. Léon X , Jean de Médicis aurait hurlé de rage, à cette idée, quand la campagne pour les indulgences battait son plein , il convenait de payer pour être exhaussé !
Pour un observateur de la vie de l'Église, on est hautement surpris de croiser des croyants qui doutent, et d'entendre le Pape être totalement convaincu d'affirmer la vérité, quand dans son entourage des septiques s'expriment, en reprenant à leur compte ce courage d'être.


Quelque fois les circonvolutions dans le discours de l'Église me fait penser à cette discipline, le patinage artistique où les plus belle pirouettes forgent les plus grandes communions.
Le spectacle doit être divin, même si l'on doit se séparer de telle ou telle délégation qui sont en désamour ou en désaccord avec les sacro-saintes règles de notation. Se retirer ou se soumettre. Dans cette discipline olympique le rôle des femmes est lui aussi codifié, elles doivent rester à leur place, et glorifier leurs entraîneurs.


Anne Soupa ne néglige pas son combat pour les femmes, contre la place dévolue aux hommes, faut-il voir la femme immaculée pour être sainte! Elle ajoute ce personnage Sybille, la femme du banquier trésorier des indulgences , qui se rend bien compte que toutes les indulgences qu'elle a achetées pour avoir un enfant ne servent à rien, que sa stérilité n'a rien à voir avec un quelconque péché.

Un livre à méditer, si le Pape actuel a suscité de l'espoir c'est bien pour faire avancer la cause des femmes.
Les femmes aujourd'hui réclament que le courage d'être femme soit totalement respecté,
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En 1518, Luther est invité à rencontrer Thomas de Vio, dit Cajétan, légat du Pape qui doit vérifier si ses thèses sont conformes à la foi catholique. Cette rencontre est peu connue, aucun document ne relate ce qui s'est réellement passé entre les deux hommes, mais les protagonistes en ont laissé des échos écrits. Anne Soupa nous conte ces événement sous la forme d'un roman historique en s'appuyant sur ces sources-là, sur les paroles de Luther, sur des personnages qui, à part quatre d'entre eux, ont tous existé.
Religieux fervent, théologien et enseignant respecté, Luther a vécu une expérience spirituelle lorsque sa foi a « rencontré » la grâce que Dieu offre à tout homme. Cela le conduite à se questionner sur la pratique religieuse : si le salut est donné par Dieu à tout homme, a-t-on vraiment besoin de faire de "bonnes oeuvres" pour le mériter ? Et cette question se cristallise particulièrement autour de la pratique des indulgences.
Les trois entrevues entre Luther et Cajétan ont lieu dans la maison de Jacob Fugger, le célèbre banquier. Petit à petit le fossé se creuse entre les protagonistes. le dialogue s'éloigne et finalement, plutôt que d'écouter les arguments de Luther, Cajétan ne veut qu'une chose : qu'il se rétracte. le dialogue est rompu et ce qui voulait être une réforme de l'Eglise deviendra une séparation, un schisme avec aussi des aspects politiques et économiques.
Le débat théologique, qui n'a pas vraiment lieu, trouve un écho dans les discussions entre Jacob Fugger et sa femme Sybille. Jacob est opposé aux thèses de Luther car elles ruinent le commerce qui lui a permis de s'enrichir. Il encourage Cajétan à condamner Luther. Au contraire, Sibylle se rend bien compte que toutes les indulgences qu'elle a achetées pour avoir un enfant ne servent à rien, que sa stérilité n'a rien à voir avec un péché et que la foi doit se vivre autrement.
Dans un dernier chapitre, après la narration de ce rendez-vous raté, Anne Soupa revient sur ce qui s'est passé pour Luther et Cajétan après ces rencontres. A la Wartburg, les témoignages de Luther sont très présents et sa vie est assez connue. Pour Cajétan, c'est plus difficile : on ne sait pas exactement où est son corps. Paradoxalement, ce que l'on sait moins, c'est à la fin de sa vie, "il plaida pour une attitude conciliante, proposant le mariage des prêtres et la communion sous les deux espèces, déjà prévue par le concile de Bâle, à laquelle les Luthériens tenaient et que Rome refusait..." Finalement, l'histoire de la Réforme repose sur beaucoup d'occasions de rencontres manquées.
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Les éditions SALVATOR sont une entreprise d'édition de livres chrétiens, liée notamment aux Editions du Cerf. L'une de leurs auteures, Anne SOUPA, vient de nous livrer un récit de la rupture entre Catholiques et Protestants dans les premières années du XVIème siècle.
Le 31 octobre 1517, il y aura bientôt 500 ans, Martin LUTHER, moine augustinien, docteur en théologie, originaire de la Saxe, a publié à l'entrée de son église de Wittemberg, ses « 95 thèses », pour signaler les erreurs dans lesquelles, selon lui, s'était engagée l'Eglise catholique romaine.
Moine enflammé par son Amour de Dieu et des Ecritures, « puits de science » en théologie, Martin LUTHER proclame qu'il faut d'urgence réformer le Catholicisme.
Les Autorités pontificales sont gravement inquiètes, car elles perçoivent le bon accueil fait à ces idées par les Chrétiens allemands et leurs Princes. Aussi restent elles sur une ligne très « diplomatique », fondée sur le dialogue. Elles organisent donc une « disputatio », c'est-à-dire un débat de fond entre LUTHER et le Cardinal  romain CAJETAN, théologien et négociateur habile. Cette réunion se tiendra à AUGSBURG, au domicile du banquier FUGGER et de sa femme Sibylle, qui sont au centre de toutes les affaires politiques, sociales et économiques de leur temps.  
Aucun accord ne sera trouvé, notamment sur la pratique critiquée des « indulgences » : l'Eglise catholique ne veut pas renoncer à monnayer financièrement l'absolution de certains péchés. Elle ne saurait d'ailleurs pas boucler son budget sans cette ressource.
L'Eglise catholique finira cependant par renoncer aux indulgences, mais les deux Peuples chrétiens ne retrouveront pas d'unité sur la Foi ou les « oeuvres » - c'est a dire les actions justes - comme moteurs du salut de chaque chrétien. .
Anne SOUPA a su écrire, sur un sujet difficile, une oeuvre claire, bien rédigée et pleine d'enseignements. L'intérêt qu'elle porte aux questions politiques et sociales s'explique à l'évidence par sa formation à Sciences-Po. Il existe, dans cet ouvrage, une vraie pression sur les protagonistes des deux camps, ainsi que sur les « neutres » (les FUGGER par exemple.), et un vrai suspense sur l'issue prévisible des débats.
Pourquoi un bon auteur français ou suisse ne nous raconte t'il pas la vie courageuse et aventureuse de Jean CALVIN, quand il a lancé l'autre réforme protestante ? 
 
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La Réforme était annoncée depuis longtemps. Ses messagers, un peu comme les chiens qui aboient à la mort avant les tremblements de terre, avaient été Pierre Valdo, Savonarole, Jean Hus le Bohémien (...) Et malgré ces signes avant-coureurs, pourtant tous issus de courants évangéliques, Rome, qui tenait ses yeux rivés sur les enjeux politiques de l'Europe centrale et sur la flatteuse construction de Saint-Pierre, n'a pas vu venir le désastre. A Augsbourg, le légat n'a rien vu. Il n'a pas pressenti que la conscience s'en prendrait à l'obéissance, l'individu à la société, que les Ecritures allaient ramener la papauté dans son enclos et que le Christ allait revendiquer contre les saints sa juste place? Et quand Rome a enfin ouvert les yeux vers l'Allemagne, elle n'a vu, au lieu des Alpes familières, qu'un abîme infranchissable.
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Une bible qui a servi est toujours belle. Sa mère aussi était belle par la vie qu'elle lui avait donnée. Elle était son origine, comme la Bible l'était aussi. L'une et l'autre qui l'avaient fait naître étaient là, à ses côtés, et attestaient des multiples renaissances qu'il avait déjà connues. Combien de fois avait-il dû renaître ? Combien de fois l'Esprit était-il venu, même par des nuits sans lune, pour lui ouvrir de nouveaux chemins. Car on ne naît pas une fois pour toutes. Vient ensuite le temps de s'accepter. Pour les uns, c'est simple, pour d'autres, dramatiquement compliqué, presque l'aventure d'une vie. Pour Luther, ce fut un enfer. Aussi le moment de la délivrance fut-il particulièrement fort et son souvenir indélébile.
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Durant ses années d'homme mûr, Cajétan le logicien, l'exégèse des décrétales pontificales, s'était mis à fréquenter la Bible, la scrutant avec persévérance pour en découvrir le sens. Pour cela, il avait fait appel à des rabbins, à la manière dont Luther avait fréquenté le grand hébraïsant Reuchlin. Je me réjouis à l'imaginer, ce grand de l'Eglise, en train de quémander la lumière de quelques modestes vieillards chenus et barbus, dignement drapés dans leur Talmud, maîtres reconnus d'un débat qui peut rendre fou, tant il rebondit et rebondit toujours, comme le caillou sur le ras de l'eau. L'aura-t-il enfin rencontré ce débat, qu'il avait fui avec Luther ?
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A lire le récit de cette non-rencontre, il est évident que les matières en débat en 1518 ne valaient pas un schisme. Aujourd'hui l'essentiel de ce qu'a soutenu Luther est réintégré par l'Eglise catholique comme son bien naturel : altérité de Dieu, autorité de la Bible, justification par la foi, respect de la conscience personnelle. Les inflexions spécifiques qui restent sont celles de courants , de spiritualités qui peuvent cohabiter dans la Maison-Eglise. La seule divergence profonde qui demeure concerne la nature de l'Eglise : pour manifester la royauté que le Christ exerce en son sein, vaut-il mieux avoir un pape ou non ?
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La Rome des années 1520-1540 ne pouvait encore entendre, derrière le contestataire, la voix propre de Luther. A Rome, on n'entend que ceux qui obéissent d'abord, quoi qu'ils disent. Toute la contribution de Luther au bien commun de la foi, son apport "catholique" - au sens d'universel - , restait inaudible. Cajétan, lui, commençait à l'entendre. Et, avant les papes et ses pairs de la curie, il aura préfiguré ce que sera le concile de Trente, concile de la « Contre-Réforme » qui, certes, dressera un front commun contre les réformateurs, mais prendra acte en profondeur de leur parole, au moins pour ce qu'il lui était possible d'en entendre. Ainsi, le destin de Cajétan aura été de tenter de réparer une porcelaine qu'il aura regardée se casser sans pouvoir la retenir de chuter...
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