AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 386 notes
Dans les années 1860, Londres, le coeur de l'empire le plus puissant du monde, se gave en avalant les faibles. Ses rues entent la misère, l'insurrection et l'opium. Dans les faubourgs de la ville, un bâtard est recueilli par Charlotte, une Irlandaise qui a fui la famine. Par amour pour lui, elle va voler, mentir, se prostituer sans jamais révéler le mystère de sa naissance.
L'enfant illégitime est le fils caché d'un homme célèbre que poursuivent toutes les polices d'Europe. Il s'appelle Freddy et son père est Karl Marx. Alors que Marx se contente de théoriser la Révolution dans les livres, Freddy prend les armes avec les opprimés d'Irlande.(source : albin-michel.fr)
L'atmosphère est plantée, les personnages bien décrits. On a le sentiment de les suivre dans les ruelles étroites et grises. C'est un roman sombre du début à la fin mais intéressant.
Lien : https://www.babelio.com/aute..
Commenter  J’apprécie          10
Sébastien SPITZER nous rappelle avec talent que ce nous appelons l'Histoire n'est en fait qu'une somme d'histoires. Des quotidiens, des destins de monsieur et madame tout le monde. Une addition de vies qui ont forgé l'Histoire. Certains noms sont inscrits dans les livres et les mémoires transmis de génération en génération, d'autres se sont perdus dans la foule des anonymes. Leurs vies n'en sont pas moins dignes d'intérêt.

Charlotte EVANS contrairement aux autres personnages qui peuplent ce livre est inventée de toute pièce et pourtant elle incarne toute une génération de femmes qui ont vécu comme elle. Tel un personnage de ZOLA arpentant les rues du Londres de DICKENS. Charlotte, c'est une femme maltraitée par la vie, victime parce que femme dans un monde d'hommes. Réduite à une vie de misère car oubliée par celui qui lui avait promis une vie à 2, à 3, pour le meilleur et pour le pire. Charlotte c'est aussi une mère avec la détermination chevillée au corps et l'instinct de survie pour elle et son petit. Freddy une erreur à effacer pour ses parents, un don du ciel pour elle.

Charlotte fait partie des anonymes, une irlandaise de plus venue alimenter les bas-fonds de Londres et le quartier de l'East End, celui du peuple d'en bas de Jack LONDON.
Pourtant son destin est étroitement lié à ceux de certains « grands de ce monde », des figures historiques comme Karl MARX et Friedrich ENGELS. A part quelques vagues souvenirs de mes cours d'histoire et de philo (c'est-à-dire pas grand-chose) j'ignorais presque tout de ces deux-là. Sous la plume de SPITZER ces deux portraits en noirs et blancs de mes livres de cours se sont effondrés de leurs piédestal et ont pris chairs et corps pour reprendre leur statut d'hommes. Avant d'être des morceaux d'histoire ils ont été des anonymes eux aussi. Des frères, des pères, des maris, des fils, juste des hommes. Des hommes pétris d'idéologie dans une société où seul le travail et l'argent prouvent la valeur d'un être humain. Dans une société où la vie ne vaut pas grand-chose, où la main d'oeuvre n'est qu'expatriés, crèves la faim et autres pauvres bougres payés une misère qui font le bonheur des manufactures de coton. Ils s'empoisonnent à petit feu et se tuent à la tâche. Des années d'oppression, d'exploitation et de promesses jamais tenues qui forment un terreau de colère et de haine.
Tandis que la guerre de sécession prend fin et les blocus avec, elle laisse toute une génération de soldats irlandais amers et plein de rancune envers la Couronne Britannique et l'Amérique de LINCOLN.

Dans ce monde prêt à imploser MARX écrit et se regarde le nombril tandis qu'ENGELS l'entretient ainsi que sa famille, bafouant pour ce faire, toutes les belles idées qu'ils veulent tant propager. MARX écrit, énonce ses vérités, ne parle que politique laissant les tâches moins nobles aux autres. Persuadé d'avoir raison il vit dans l'hypocrisie la plus totale à l'abri du froid, de la faim et de la misère avec un rapport avec l'argent très ambigüe.
Il est facile de parler de pauvreté, de dénuement, de sacrifices et de lutte quand on dort au chaud et qu'on a le ventre plein, pendant qu'au loin grandit dans le dénuement et la misère un enfant sciemment rejeté.

Il ne voit que les idées, la lutte, le combat, jamais les hommes, les femmes, les enfants en souffrance. Ce qui l'intéresse c'est l'abstraction des idées, les coucher sur le papier, être un guide. La réalité de la pauvreté et les actions concrètes lui importent peu.

Un MARX qui se rebelle contre les conventions mais qui fait le dos rond quand ça l'arrange et un ENGELS aux prises avec sa conscience. Une galerie de personnages en contradictions et en humanité.

Au milieu de tout ça, il y a Freddy, qui défie la misère, le destin, la pauvreté et la mélancolie. Un rayon de soleil au milieu du smog londonien et une rencontre qu'il vous faudra faire par vous-même si vous voulez en savoir plus. Ce p'tit gars en vaut la peine.
Commenter  J’apprécie          5712
au cours d'une Angleterre en conflit, politique. Cotton Panic, .. début des ravages du capitalisme, et surtout dans ce roman plusieurs visions. Vision du patron qui d'enrichie et de l'ouvrier qui subit. puis conflit civil entre l'Irlande et l'Angleterre. et politique avec l'arrivée du communisme. avec des personnages attachants et une intrigue qui conduit bien l'histoire. j'ai dévoré ce livre
Commenter  J’apprécie          10
Découvert par hasard dans une librairie, le résumé m'a poussé à le choisir. Eh bien je ne regrette pas du tout !
Dans ce roman basé sur une histoire vraie, on suit l'histoire du fils illégitime du célèbre Karl Marx et de sa mère. On se balade dans l'Angleterre pauvre des années 1860. On découvre aussi un autre pan du personnage de Karl Marx et de sa famille. J'avoue ne jamais m'être penchée sur sa vie et son caractère si atypique auparavant, et je suis bien contente de mieux cerner le personnage à présent.
En résumé, j'ai beaucoup apprécié ce roman. Une belle découverte !
Commenter  J’apprécie          10
C'est un livre patchwork aux couleurs sombres.
Dans ce roman, Sébastien Spitzer imagine la vie de Frederick Demuth, le fils adultérin de Karl Marx, né à Londres ("le coeur battant du monde") en 1851. Recueilli par une pauvre immigrée irlandaise, Freddy connaîtra une jeunesse miséreuse dans l'Angleterre industrielle du XIXe siècle, tandis que son géniteur se consacrera entièrement à l'écriture du "Capital".
L'auteur alterne les chapitres dédiés à Freddy et ceux relatifs à Marx et Engels, et ce sont ces derniers qui m'ont le plus intéressée -et déçue. Spitzer s'est bien documenté, et la description qu'il fait des deux théoriciens de la lutte des classes m'a beaucoup agacée : Marx est incapable de gagner sa vie et de gérer son argent, et en attendant de toucher son héritage, il se fait entretenir par son fidèle Friedrich, qui dirige l'usine de son papa, et se détend en chassant le cerf et le renard. Bon, l'une des rares choses que j'ai retenues de mes cours de philo, c'est que philosopher est un luxe qui nécessite temps et argent ; Marx illustre tout à fait ce principe, et je savais que la vie de ces deux hommes n'était pas à la hauteur de leur légende, mais quand même... J'ai également eu du mal à m'attacher aux autres personnages, qui me paraissent manquer d'étoffe et de cohérence -à l'exception de Tussy, la benjamine de la famille Marx, la seule à apporter une touche lumineuse dans ce roman.
Mais ce qui m'a le plus rebutée dans ma lecture, c'est le style de l'auteur. J'avais pourtant beaucoup aimé "Ces rêves qu'on piétine", mais j'ai eu énormément de mal à lire celui-ci. J'avais parfois l'impression que Spitzer cherchait à imiter Pierre Lemaître -mais Lemaître est inimitable ! Cette écriture m'a semblé heurtée, confuse, et de ce fait, j'ai souvent eu du mal à me repérer dans l'intrigue.
Toutefois, j'ai apprécié l'aspect historique du roman, notamment la reconstitution de l'Angleterre victorienne, à la fois crasseuse et conquérante, dure avec les faibles et douce avec les forts, traversée par la "famine du coton" et la révolte des Fenians. En outre, la condition des femmes de cette époque est particulièrement bien décrite. C'est donc un livre que je conseillerais davantage aux lecteurs férus d'Histoire plutôt que de littérature, tant il me semble que l'auteur a assemblé divers morceaux de réalité avec du fil romanesque.
Mais un peu trop épais à mon goût, ce fil.
Commenter  J’apprécie          336
Comme dans son premier roman ("Ces rêves qu'on piétine"), l'auteur raconte deux histoires en parallèle.
Celle de Charlotte, une jeune irlandaise dont le mari est parti vers le rêve américain et qui après avoir perdu son bébé lors de l'accouchement, recueille un enfant confié à elle par un médecin humaniste. Cet enfant est celui de Karl Marx et pourrait fragiliser l'homme et sa famille si l'on venait à le savoir.
Et d'autre part, celle d'un certain Engels, homme d'affaires allemand vivant en Angleterre, gérant une usine textile appartenant en partie à son père. Mais derrière le gérant d'entreprise avisé, il y a un autre Engels : celui qui soutient le mouvement communiste, la famille Marx par la même occasion, vit avec deux soeurs, anciennes ouvrières de son usine, et rêve du Grand soir. Il s'est occupé de l'enfant du péché et règle tous les problèmes de la famille de son ami Karl. Et Mme Marx, une comtesse rhénane, ne le laisse pas indifférent.
Ici l'auteur prend un malin plaisir à caricaturer Karl Marx, qui tout en théorisant la lutte des classes et écrivant "Le capital", son grand oeuvre, agit en même temps comme un bourgeois des plus traditionnels de l'époque : l'obsession de l'argent et du paraître, l'organisation des mariages de ses filles, et même le droit de cuissage avec la bonne !
Si tout est vrai dans ce roman (en tout cas la partie avec Marx et Engels), l'ensemble est plutôt déséquilibré, Charlotte (pourtant le seul personnage véritablement sympathique du livre) est vite écartée au profit de son fils adoptif, dont on n'apprend pourtant pas grand-chose.
Il manque dans ce livre la petite étincelle qui était dans son premier roman. Un petit quelque chose que je ne saurais définir, qui apporterait du relief à cette histoire pourtant pleine de promesses. Dommage.
Commenter  J’apprécie          80
Londres, 1851. Charlotte qui a fui la famine en Irlande vit dans une profonde misère comme beaucoup de monde à cette époque. Elle est enceinte, son mari Evans est quant à lui parti en Amérique dans l'espoir de richesse.
C'est le début de l'industrialisation et de l'avènement de théories comme celles de Marx et Engels.

Elle est malheureusement agressée alors qu'elle se rendait à la gare pour trouver du travail et perd le bébé. le médecin qui la soigne, lui propose de recueillir un nourrisson, Freddy, enfant illégitime de Marx dont il ne veut rien savoir.

Par amour pour cet enfant qu'elle fait sien, elle va voler, se prostituer, mentir mais ne lui révèlera jamais qui il est.

Marx et Engels vivent dans l'opulence. Engels est un industriel et fréquente ses pairs (aristocrates, banquiers industriels etc.). Pendant ce temps, Marx écrit son manifeste, appuyé par son épouse Johanna , une baronne prussienne sans le sou. Il est financé par le riche Engels. Marx et sa famille sont recherchés par toutes les polices d'Europe et est réfugié à Londres.

L'industrie cotonnière anglaise est resplendissante mais dépendante des Etats-Unis où gronde la guerre de Sécession. Lorsque les Sudistes sont battus, le coton devient rare en Angleterre. Les révoltes couvent.

Nous avons là un roman sur fonds de fresque historique réelle. Citant ses sources, en fin de roman, il me semble que l'auteur s'est beaucoup documenté sur les personnes, la société, les faits historiques de l'époque.
Et nous découvrons les travers et les contradictions d'un Marx et d'un Engels bien loin de ce que l'on pourrait imaginer.

L'atmosphère de misère et de combats est bien rendue dans ce roman, on le vit autant qu'on ne le lit. Il est passionnant l'on s'intéresse à L Histoire (sociale). le style est dynamique et jamais je ne me suis ennuyée au cours de ma lecture. C'est une manière ludique d'en apprendre un peu plus sur l'époque victorienne et sur 2 personnages marquants de l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          91
L'Angleterre des années 1850 est ici racontée, caricaturee sans doute dans cette histoire qui suit la vie de l'enfant caché de Karl Marx. On trouve l'histoire un peu improbable au début, puis on s'y laisse prendre, et malgré quelques descriptions un peu redondantes et répétées, l'ensemble se tient plutôt bien. Cela me donne envie de connaître la véritable histoire de Karl Marx.
Commenter  J’apprécie          60
Je ressors quelque peu mitigé de ma lecture, alors que j'avais vraiment apprécié La fièvre, ma première lecture de l'auteur.

Ce qui m'a gêné dans ce livre, c'est la forme plus que le fond. Au rayon des points positifs en effet, l'histoire, intéressante, et qui, bien que romancée, m'a permis d'en apprendre davantage sur Marx et Engels, que je ne connaissais finalement que de nom. Un autre élément que j'ai apprécié, et c'était également le cas pour La fièvre, c'est l'attention que porte Sébastien Spitzer à ses personnages et l'absence de tout manichéisme dans leurs descriptions ; chaque personnage est montré dans ce qu'il a d'humain, dans toutes ses contradictions.

En revanche, j'ai trouvé certaines longueurs au livre, certaines parties plus brouillonnes, et je pense qu'il aurait gagné à être épuré de certains passages. le style enfin, m'a semblé quelque peu maladroit à certains endroits, ce qui est peut-être lié aux longueurs en question.

En bref, une lecture agréable, mais j'en attendais davantage de l'auteur, que j'avais adoré dans La fièvre.
Commenter  J’apprécie          80
On ne peut pas dire que l'auteur donne une image flatteuse de Karl Marx, ni de Friedrich Engels d'ailleurs...
Marx, surnommé "le Maure" tout révolutionnaire qu'il était, a pratiqué le droit de cuissage sur sa bonne, lui a fait un enfant qu'il n'a jamais reconnu et ne s'est jamais occupé.
Comme le précise Sébastien Spitzer "tout est vrai, ou presque", sa relation névrotique à l'argent, son mode de vie bourgeois et sa puissance de travail, son attrait pour le luxe et son incapacité à gagner le moindre sou".
Sans oublier et ce n'est pas la moindre de ses contradictions, ses investissements dans des actions ferroviaires.
Sa femme, née Johanna Bertha Julie von Westphalen, est issue de la noblesse rhénane et manifeste un mépris de classe sans complexe.
Quant à Engels, c'est lui qui assure le train de vie des Marx. Industriel du coton, il soudoie les douaniers au marché noir lors de la crise du coton. Devenu riche, les patrons du Stock Exchange le suivent et les banquiers le consultent. Tout en appelant les ouvriers à la révolution, il chasse le renard avec les pairs du royaume...
C'est cette galerie de portraits à laquelle je me suis attachée, la vie de ce pauvre Freddy Demuth, le fils adultérin de Marx, servant plutôt de prétexte à l'auteur.
Commenter  J’apprécie          30





Lecteurs (855) Voir plus



Quiz Voir plus

Ces rêves qu'on piétine

Comment Magda est censé apprendre la mort de son père adoptif ?

De bouche à oreilles
Elle reçoit un sms
Elle reçoit des lettres
Elle fait des recherches

10 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Ces rêves qu'on piétine de Sébastien SpitzerCréer un quiz sur ce livre

{* *}