Merci à Babelio et aux éditions Salvator pour l'envoi de ce livre ! Si son thème parlera plus aux chrétiens, il permet d'aborder des questions très actuelles dans nos sociétés : attention au vivant sous toutes ses formes, reconnaissance et gratitude, sens des limites...
En un mois, je viens de lire trois ouvrages de
Martin Steffens. Je ne l'avais encore jamais lu mais il m'avait été maintes fois recommandé. Celui-ci est philosophe et chrétien. Avec ce titre, il complète une collection sur les dons de l'Esprit Saint. Si je l'ai trouvé un peu bavard et parfois répétitif - c'est pédagogique ! - j'ai aussi beaucoup appris sur un thème qui m'était peu connu.
La crainte, c'est pas hyper vendeur comme don, surtout dans une société de la performance et de l'illimité. Autant la sagesse, l'intelligence ou la force peuvent faire rêver, autant la crainte semble un peu un contre-don, voire une malédiction. S'approchant de la peur, elle est plutôt de l'ordre de ce que l'on fuit plus qu'on ne désire. Et pourtant, nous dit
Martin Steffens, la crainte de Dieu est désirable ! En quoi ? En ce qu'elle reconnait la sacralité de Dieu et de l'autre.
L'ouvrage se compose de 7 chapitres qui nous permettent d'explorer comment résonne ce terme chez l'auteur, d'affiner sa définition et de voir des mises en pratiques de la crainte :
1. Où je crains de m'être fourvoyé
2. La crainte, premier don de l'esprit
3. La crainte, condition de toute joie
4. La crainte parmi nos peurs
5. La crainte et nous
6. La conversion spirituelle de la peur naturelle
7. Rongé par la peur, sauvé par la crainte :
Martin Luther King
Avant le spirituel, on entre dans la crainte par la retenue, le respect, la peur de perdre et l'affirmation que l'humain n'est pas tout puissant. La crainte, c'est ce qui nous permet une ouverture à l'autre. Une ouverture qui n'est pas de l'ordre d'un aveu de faiblesse ou de rétrécissement de notre pouvoir d'agir mais plutôt une humilité, une écoute et une disponibilité à ce qui nous dépasse et, par là, nous rend davantage humain et attentif à l'autre, au monde et à toutes les créatures.
On découvre ensuite comment la crainte s'articule aux autres dons de l'Esprit et en quoi elle est première. S'ensuit une définition de la peur, avec ses synonymes. On y apprend que la crainte est la seule peur qui permet la relation alors que l'effroi, l'angoisse, la frayeur etc. nous enferment en nous-mêmes. Enfin, à travers l'exemple de
Martin Luther King, l'auteur conclut par un exemple détaillé ce qui est de l'ordre de la peur ou de la crainte.
Avec cet ouvrage, on retrouve des fondamentaux de
Martin Steffens autour de la gratitude devant tout ce que nous recevons, à commencer par la vie, le monde et les hommes de notre temps. Cette gratitude est empreinte de gravité et d'attention, et d'une forme de responsabilité qui nous rappelle qu'il nous appartient de ne pas banaliser ces dons. La crainte peut nous y aider !