Il est des romans qu'on a envie d'aimer, qu'on est sûr d'aimer, et qui s'avèrent une déception d'autant plus cuisante. Cela m'est arrivé avec
Les ombres du Val de
Marianne Stern.
À l'annonce de la sortie de ce roman, j'étais tout de suite séduite : il transpirait en effet le gothique, un genre que j'affectionne, comme vous le savez. Je me suis donc lancée avec joie dans ma lecture en cette saison propice à ce type de lectures. Dès le début, j'ai été accrochée par les premiers chapitres qui voient les héros pris dans un violent orage de sombre augure, et qui trouvent refuge dans une étrange masure abandonnée… J'avais beaucoup de mal à lâcher le livre, bref, c'était prometteur !
Et là, vous voyez venir le « mais ». Mais tout est retombé comme un soufflé… je me suis accrochée, ennuyée, retrouvé parfois un regain d'intérêt trop vite éteint et j'ai malheureusement refermé le roman très déçue. Pourquoi, alors que tout partait si bien et que l'histoire comporte tous les éléments types du genre gothique ?
Les personnages expriment leurs émotions avec l'emphase caractéristique du genre, ce que la plume poétique accompagne bien ; une inclusivité bienvenue vient dépoussiérer le genre avec une roman gay ; l'ambiance est sombre à souhait, oppressante… Tout cela participe des bons points du roman, et forment les aspects qui m'ont plu.
Mais il y a d'autres points qui m'ont fait décrocher. le style, pourtant très beau, est ponctué régulièrement de termes contemporains qui venaient en rompre le charme, ainsi que de fautes de grammaire (dont un affreux « malgré que » !). Des répétitions alourdissent l'ensemble. L'intrigue est très classique – trop, j'avais deviné très vite quelle serait la tournure des événements. Cela ne m'aurait pas dérangée si j'avais été prise par les tourments des personnages, d'autant que quelques trouvailles originales sont là, mais je n'ai pas réussi à éprouver de la peine pour eux.
Par ailleurs, l'antagoniste voit sa méchanceté tellement soulignée que ça en devient caricatural. Enfin, l'un des personnages change complètement de personnalité – on pourrait penser que ce qui lui arrive en est responsable, mais j'ai trouvé ce revirement trop gros pour être crédible.
Au final, j'ai la sensation d'un texte qui aurait pu être un bijou, le potentiel est là, à moins que je n'ai lu trop de romans gothiques pour apprécier ce texte à sa juste valeur. Car il s'agit là de mon ressenti et, si la rencontre a été ratée pour ma part, le roman a reçu des avis très enthousiastes par ailleurs. Aussi n'hésitez pas à le découvrir s'il vous tentait.
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