Hippolyte nous entraîne en Écosse au milieu du XVIIIe siècle avec cette adaptation d'un roman de
Stevenson. Henry et James, deux frères, vont se vouer une haine absolue durant toute leur vie. Pour mettre toutes les chances du côté de sa famille, le père va placer un fils dans le camp des indépendantistes et l'autre du côté de la couronne, ainsi, à la fin du conflit, il aura toujours un pied du côté du vainqueur. Mais cette stratégie va exacerber la rivalité entre les deux frères.
Le dessin est brut, au trait léger, fin, simple support discret derrière les aquarelles assez chargées, parfois un peu floues. Cela privilégie l'ambiance brumeuse et glaçante de la côte écossaise.
Le graphisme d'Hippolyte m'a vraiment plus, pourtant il reste parfois un peu trop évasif, j'ai parfois confondu les personnages de McKellar et Burke. Je n'ai pas lu ce roman de
Stevenson, et ce que je reprocherais à cette lecture, c'est le manque d'attrait qu'offrent ces personnages, ils sont tous deux antipathiques, et leurs caractères restent assez flous, on ne sait jamais vraiment qui a tord ou qui a raison. L'aventure semble bridée, beaucoup d'action se cantonne au manoir, les moments de grande intensité ne ressortent pas vraiment, c'est sans doute dû à la complexité de l'affaire d'héritage, je ne suis pas un expert dans le domaine de la succession des titres dans la monarchie britannique et cet aspect m'a un peu rebuté. L'histoire ne m'a pas convaincu, est-ce dû à l'oeuvre originale ou à l'adaptation, je ne saurais le dire, heureusement, le graphisme m'a beaucoup plus.
Hippolyte semble avoir fait son apprentissage sur ce roman de
Stevenson, on reste encore dans l'exercice de style. Pas une oeuvre incontournable, il manque encore de cohésion de de dimension romanesque, mais c'est plutôt bien ficelé, avec des audaces graphiques, on y trouve déjà les prémices de ce qui sera un monumental chef d'oeuvre du 9ème Art : “
Les Ombres”, écrit en collaboration avec
Vincent Zabus.