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EAN : 9791097406004
304 pages
Estelas Editions (01/05/2021)
5/5   2 notes
Résumé :
Sam, 45 ans, consultant financier s’est lancé dans la rédaction d’une thèse économique sous l’égide de l’éminent et arrogant Professeur Bertrand De Monbazillac, académicien émérite. Si la première année fut constructive, il n’en a pas été autant pour les deux suivantes durant lesquelles Sam s’est laissé aller au point d’être complètement démotivé
Heureusement, son épouse qui supporte toutes ses frasques croit en lui et se persuade qu’il peut arriver au bout d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un automne à la Garde-Freinet

Le titre me paraissait évocateur ; une retraite, un break, un largage d'amarres. On en a tous rêvé, peut-être certains l'ont fait. En plus, la Garde-Freinet, c'est pas très loin de chez moi, alors je me suis dis, tiens on va essayer avec Serge Tailler.
Sam, notre protagoniste travaille sur sa thèse (pour les non-initiés, c'est comme écrire un bouquin sur trucs vachement pointus) mais dès le départ, pour diverses raisons personnelles que je vous laisse découvrir, ça ne part pas très bien. Alors notre thésard, après des petites vacances dans une villa de rêve, se voit proposer par son épouse de prolonger le séjour pour être le plus tranquille, efficace et résolutif afin de terminer dans les temps.
J'me marre ! Comment faire quand tu retrouves ta liberté et que tu sais très bien que la discipline, c'est pas ta tasse de thé !
Fidèle à mon habitude, je ne vous raconte pas la suite.
En revanche, voila pourquoi je recommande vivement l'acquisition et la lecture d'un « automne à la Garde-Freinet ».
D'abord, c'est super bien écrit. J'en rougirai presque de honte lorsque je me lis mes propres chapitres… On voit le style soigné, propre, avec un langage très soutenu. C'est fluide, c'est limpide. On s'attache rapidement à Sam parce que tout-un-chacun arrive à se retrouver dans le personnage. On a tous eu une ambition ou une passion qui nous a bouffé la vie à un moment donné. Celle-ci va changer notre Sam et le lecteur va vite se retrouver dans le tourbillon du tournage de pages. En général, j'aime bien les happy-end, donc j'ai pas été déçu. Cette vie entre le politiquement correct – et incorrect - va vous faire rêver, sans aucun doute. Ça m'a presque rappelé un livre de John Grisham où la protagoniste se retire elle-aussi à l'écart du monde pour écrire un livre.
Serge, je te souhaite de cartonner parce que ça en vaut vraiment la peine !
A plus les amis !!
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Je crois que Sam peut être n'importe lequel d'entre nous. Ce livre touchant plein d'espoir et de désespoir est un hymne à la vie.
Qui n'a jamais jeté un coup d'oeil dans le rétro de sa vie ?
Qui ne s'est jamais remis en question ?
Et combien d'entre nous a tout envoyé bouler en mettant un grand coup de pied dans son train-train quotidien pour passer à autre chose ?
En lisant ce livre, j'ai critiqué Sam, je l'ai traité de tous les noms mais quand j'ai refermé le livre, j'ai compris que c'est après moi que j'étais en colère et non après un personnage de roman.
Ce livre est vraiment saisissant et je le conseille à tout le monde.

Lien : https://www.estelaseditions...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
De Monbazillac m’a mis KO dès le premier round.
Il ne m’a pas laissé l’occasion d’encaisser la violence de ses coups, ni de me défendre. Il m’a traité comme un chien, tirant profit de tous les arguments que je lui ai servis sur un plateau sans m’en rendre compte. L’audience n’a duré qu’une vingtaine de minutes et le vieux mandarin ne m’en a pas laissé placer une. Il a flairé, dès le début, la vulnérabilité de ma position, soulignant la médiocrité de mon argumentaire et de mon état des lieux. Il a déballé son monologue sans me regarder et sans trouver d’espace pour le consensus. Fort de sa position de dominant, il n’a pas davantage cherché à remplir son rôle de guide afin de m’aiguiller vers des pistes qui m’auraient permis d’avancer.
Mon mentor n’avait plus une seconde à perdre, lui qui allait bientôt endosser le costume de l’univer-sitaire émérite et couler une retraite paisible tout en continuant à être reconnu et convié à diverses mon-danités académiques. Il comptabilisait ses heures comme s’il était subventionné et avait déjà amorcé sa descente vers l’apathie. Il considérait ne plus avoir à se diluer avec un impétrant qu’il jugeait médiocre et paresseux. Il aspirait à ne plus s’embarrasser d’un cheval de trait, lent et têtu, qui n’avait rien à faire dans son écurie de pur-sang universitaires dont il s’appropriait la reconnaissance. À quelques semaines d’une retraite justement méritée, il ne voulait pas terminer son parcours et associer son nom à une thèse qui n’était pas le reflet de sa carrière. Son aspiration était de gravir une dernière fois la plus haute marche du podium avant de quitter la faculté qui avait été un peu la sienne pendant une dizaine d’années.
Je suis sorti de son bureau silencieusement, frappé par la virulence des remarques qu’il venait de proférer. J’ai traîné les pieds dans les longues coursives de la Sorbonne jusqu’au grand hall d’entrée. Je n’ai eu ni le courage ni l’énergie de grimper jusqu’au bureau de Le Foll que j’avais promis de venir saluer après mon entrevue.
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